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Vol 16
N°3
2013
6
ANoMALiES CUTANéES ASSo-
CiéES AUx NoUVEAUx AGENTS
ANTiCANCéREUx
Siegfried Segaert, UZ Leuven
Siegfried Segaert a abordé des anoma-
lies cutanées associées aux inhibiteurs
du récepteur du facteur de croissance
épidermique (EGFR), aux inhibiteurs de
MEK, aux inhibiteurs de mtoR (mamma-
lian Target Of Rapamycin
), aux inhibiteurs
des multikinases, aux inhibiteurs de BRaF
et à l'ipilimumab.
Les inhibiteurs de l'EGFR sont répartis en
deux groupes: les anticorps monoclonaux
(par ex. le cétuximab) et les inhibiteurs
de tyrosine kinase (par ex. l'erlotinib). Les
premiers lient le domaine extracellulaire
de l'EGFR et les seconds le domaine in-
tracellulaire. Ils sont utilisés dans le trai-
tement du cancer du côlon, du cancer
du poumon et du cancer du sein. Etant
donné que l'EGFR se retrouve égale-
ment dans les kératinocytes (follicule
pileux et couche basale de l'épiderme),
des effets indésirables cutanés n'ont
rien d'accidentel. Ces effets indésirables
dépendent de la dose et il est existe une
corrélation positive manifeste entre la
gravité des effets indésirables et la survie
globale du patient.
- Une éruption acnéiforme (Figure
1
) est l'effet indésirable cutané le
plus important. on ne peut pas par-
ler d'acné, car il n'y a ni comédons,
ni nodules. Cet effet indésirable se
manifeste dès les premiers jours sui-
vant l'administration d'inhibiteurs de
l'EGFR. La minocycline per os et le
métronidazole topique constituent le
traitement standard. Une impétigini-
sation secondaire doit être traitée à
l'aide d'antibiotiques actifs contre le
staphylocoque doré.
- Une xérose et de l'eczéma sur-
viennent souvent. Ils peuvent entraî-
ner des fissures douloureuses sur
les mains et les pieds. Un traite-
ment, préventif ou non, consistant
en l'application d'émollients locaux
s'impose alors.
- Des télangiectasies sont souvent
observées en début de traitement.
- Une hyperpigmentation survient de
façon post-inflammatoire ou après
une exposition au soleil.
- Une paronychie se manifeste généra-
lement après quelques mois de traite-
ment et ne doit pas être confondue
Symposium SRBDV
«Toxic dermatosis»,
Gent, 23 février 2013
Compte rendu de Lauranne Pierret
UZ Brussel, VUB
«L
a dermatose toxique» est un thème captivant auquel nous sommes,
en tant que dermatologues, souvent confrontés. Une session bien rem-
plie animée par des orateurs intéressants est parvenue à nous faire oublier la
température extérieure (-3°C) lors de ce «Symposium de printemps» du SRBDV.
S1
1
60F
Figure 1: Eruption acnéiforme associée à un traitement à base de panitumumab.
© Siegfried Segaert, UZ Leuven