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Skin
Vol 16
N°3
2013
26
syndrome de Sweet, pyoderma gangre-
nosum, vasculite pustuleuse. Il existe
parfois des signes généraux (fièvre, as-
thénie, amaigrissement), ainsi qu'une co-
lite inflammatoire (maladie de Crohn ou
RCUH). Le point commun entre ces dif-
férentes manifestations est la présence
constante de polynucléaires neutrophiles
dans la peau et l'os.
DySHIDRoSE oU ECzéMa
DySIDRoSIqUE
Cliniquement, il s'agit de vésicules sié-
geant sur les paumes, les plantes et les
faces latérales des doigts (Figure 7).
L'éruption est symétrique, les vésicules
peuvent confluer en bulles, elles ont
tendance à sécher et ne se rompent pas
(Figures 8 et 9). Le prurit est intense et
une sensation d'inconfort cutané ou de
tension précède souvent l'éruption. Dans
70 à 80% des cas, l'atteinte est unique-
ment palmaire. L'eczéma dysidrosique se
distingue de la dyshidrose simple par la
présence d'un fond érythémateux au-
tour des vésicules et une atteinte quasi
constante des paumes (dyshidrose plus
souvent limitée aux faces latérales des
doigts) (Figures 10 et 11). Une évolu-
tion pustuleuse est possible lors de sur-
infections. Depuis quelques années, une
nouvelle approche de la problématique a
été suggérée, distinguant les dyshidroses,
d'origine multifactorielle, et les pseudo-
dyshidroses. Sous le terme de pseudo-
dyshidrose sont regroupés l'eczéma de
contact dysidrosique, les dermatoses
bulleuses d'aspect dysidrosique, les pus-
tuloses (psoriasis, ppp autres), l'acropus-
tulose infantile, la gale du nourrisson...
Les dyshidroses peuvent être:
- symptomatiques d'une réaction
immunologique retardée («systé-
miques»): médicaments, métaux, ali-
ments (nickel, épices);
- consécutives à des agents physico-
chimiques entraînant une irritation:
atopie, hypersudation;
- idiopathiques: un rôle des foyers in-
fectieux à distance a été évoqué.
Le rôle du nickel dans les dyshidroses est
controversé vu la pertinence variable du
patch-test au nickel et l'absence d'effi-
cacité démontrée du régime sans nickel.
Les facteurs de contact sont importants
à évoquer dans l'eczéma dysidrosique,
surtout en présence de lésions récentes,
asymétriques et s'améliorant à l'arrêt
du travail. L'exploration par patch-test
est toujours utile et doit comporter les
allergènes suivants: métaux, parfums,
baume du pérou, lanoline, caoutchoucs,
paraphénylène-diamine, conservateurs
(formaldéhyde, isothiazolinones). plu-
sieurs traitements ont été décrits avec
plus ou moins de succès: le tacrolimus
topique, l'alitrétinoïne, le méthotrexate,
la ciclosporine, la pUVathérapie, les
UVB tLo1 et les injections de toxine
botulique.
pUStULoSE SoUS-CoRnéE DE
SnEDDon-WILKInSon
La pustulose de Sneddon-Wilkinson
touche principalement le tronc et les plis
(axillaires, inguinaux, sous-mammaires)
(Figure 12). Les pustules sont flasques
et remplies d'un liquide louche. Une
atteinte pustuleuse des plis et une ppp
doivent faire penser à ce diagnostic. En
cas de suspicion, un bilan biologique est
indispensable à la recherche d'une gam-
mapathie monoclonale. Le traitement
de première intention est la disulone
(100mg/jour). En cas d'échec, l'acitrétine
(25mg/jour) est proposée.
DERMatoSES nEUtRopHILIqUES
L'association de lésions ulcérées des
membres inférieurs et d'une dyshidrose
doit évoquer le diagnostic de dermatose
neutrophilique telle que le syndrome de
Sweet, la dermatose neutrophilique rhu-
matoïde, la dermatose neutrophilique du
dos des mains (atteinte pustuleuse loca-
lisée ayant une histologie typique d'un
syndrome de Sweet),...
pUStULoSE éoSInopHILIqUE
StéRILE, MaLaDIE D'oFUJI
Cette entité est initialement définie par
des poussées de papulo-pustules folli-
culaires prurigineuses sur le visage, les
Figure 7: Dyshidrose: vésicules de la face
latérale du doigt.
Figures 5 et 6: SAPHO: lésions pustuleuses et psoriasiformes dans un contexte de douleurs rachidiennes (une radiographie a dévoilé une
hyperostose des articulations sterno-claviculaires).