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Skin
Vol 16
N°3
2013
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pouvant pas être traité par chirurgie ou
radiothérapie. La dose recommandée est
de 150mg par jour par voie orale. Une
progression de la maladie ou une toxi-
cité inacceptable constituent des motifs
d'arrêt. Les effets secondaires majeurs
signalés sont les spasmes musculaires, la
chute des cheveux, la dysgueusie, l'amai-
grissement et la fatigue. Des symptômes
gastro-intestinaux peuvent également
être observés, comme des nausées et des
vomissements, une diarrhée, une perte
d'appétit ou une constipation, ainsi que
des douleurs articulaires. La grossesse
constitue une contre-indication absolue,
vu les propriétés tératogènes du produit;
une contraception est donc indispensable.
Le vismodegib cible la voie Hedgehog,
qui connaît une activation anormale
dans 90% des cas de tumeurs basocellu-
laires. Des études récentes montrent que
le vismodegib réduit la lésion tumorale
de plus de 30% ou entraîne une résolu-
tion complète de l'ulcération chez 48%
des patients présentant un carcinome
basocellulaire localement avancé et chez
33% des patients atteints d'un carci-
nome basocellulaire métastatique (Seku-
lic a et al, nEJM 2012).
Le vismodegib a été mentionné plusieurs
fois lors de l'aaD, tant au cours de dis-
cusssions dermato-oncologiques que
durant le Late breaking Research Sympo-
sium
. Lors de ce dernier, ce sujet brûlant
a été abordé dans le cadre d'une thérapie
néoadjuvante. Chez les patients qui ont
reçu du vismodegib en thérapie néoad-
juvante, l'aspect cosmétique des défauts
après une excision chirurgicale a été amé-
lioré. tels sont les résultats présentés par
M. Ally (Stanford University) à la suite
d'une étude clinique ouverte à petite
échelle. Même chez les patients qui
présentent un carcinome basocellulaire
opérable, un traitement néoadjuvant
par vismodegib (minimum 3 mois avant
une MoHS) permet une réduction du
volume tumoral de 46% et, par consé-
quent, réduit le défaut chirurgical estimé
de 38%. au cours de cette étude toujours
en cours, 5 patients ont bénéficié d'un
traitement néoadjuvant, notamment
pour des carcinomes basocellulaires à
l'épaule et au visage. Les interventions
chirurgicales micrographiques n'ont
nécessité qu'une seule phase d'excision
après 3 mois (par MoHS). au cours d'un
suivi moyen de 5,5 mois, aucune récidive
n'a été observée chez ces 5 patients.
toutefois, la médaille a aussi son revers:
d'une part, le coût, et d'autre part, la
difficulté de l'évaluation histologique.
Histologiquement, un traitement par vis-
modegib peut entraîner une augmenta-
tion du nombre de structures folliculaires
anormales, difficiles à distinguer d'un
carcinome basocellulaire résiduel. Des
colorations supplémentaires peuvent
s'avérer utiles dans ce cadre (par exemple
à l'aide de la protéine pHLDa1).
Le coût d'un mois de vismodegib en
thérapie néoadjuvante aux états-Unis
s'élève à 7.500 USD. étant donné que
la thérapie doit durer 3 mois minimum
pour être efficace, le coût minimal re-
vient à 22.500 USD.
Cet agent antitumoral a été approuvé
par la FDa (US Food and Drug Administra-
tion
) en janvier 2012. normalement, cet
inhibiteur de la voie Hedgehog devrait
être officiellement disponible cette an-
née en Europe. En avril 2013, sur la base
des dernières informations disponibles,
le CHMp (Committee for Medicinal Pro-
ducts for Human Use)
a émis un avis
positif quant à l'utilisation du vismode-
gib pour l'indication susmentionnée. La
prochaine étape dans la bonne direction
est une autorisation de la Commission
européenne (attendue dans les 60 jours
suivant l'avis du CHMp). Cette thérapie
dermato-oncologique unique pour les
carcinomes basocellulaires semble donc
promise à un bel avenir et nous ne pou-
vons que nous en réjouir.
PREMiERS SECoURS EN CAS DE
SyNDRoME «DE LA BoUChE
BRûLANTE»
au cours d'une séance intéressante,
R. Torgerson (Mayo Clinic) a partagé des
conseils visant à offrir un traitement opti-
mal aux patients atteints du «syndrome
de la bouche brûlante» (Burning Mouth
Syndrome ­
BMS). Le BMS est décrit
comme une entité nosologique distincte
caractérisée par une sensation de brûlure
ou de douleur intra-orale permanente,
sans que l'on observe de modifications
mucosiques. Le diagnostic est posé en ex-
cluant d'autres pathologies (par exemple