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Skin
Vol 16
N°3
2013
19
toires car ils peuvent déclencher une
poussée!
Repos, position surélevée et compression
En cas d'En, une partie de la douleur est
probablement causée par la pression de
l'oedème sur les tissus environnants. Il est
donc conseillé de surélever les jambes par
rapport au coeur pendant au moins 2 x 30
minutes par jour. Les bas élastiques thé-
rapeutiques (CCLI, aD) ou les bandages
peuvent améliorer le drainage.
Iodure de potassium
Le mécanisme d'action n'est pas totale-
ment connu. Chez l'adulte, la dose stan-
dard est de 3 x 300mg/j, à augmenter
jusqu'à 3 x 500mg/j selon les besoins.
Une amélioration peut être observée
après 2 semaines. Les effets secondaires
fréquents sont les nausées, le ptyalisme
et les troubles du goût. L'iodure de potas-
sium peut aussi provoquer une hypothy-
roïdie. Une anamnèse approfondie est
donc toujours nécessaire pour exclure
une pathologie thyroïdienne préexis-
tante et la prise de médicaments. En cas
de prolongation du traitement au-delà
de 1 mois, un contrôle de la tSH (thy-
roid-stimulating hormone
) est indiqué.
Colchicine
La colchicine est surtout utilisée pour
traiter l'En dans le cadre de la mala-
die de Behçet. Les doses rapportées se
situent entre 1 et 2mg/j en deux prises
équivalentes. La colchicine possède
des propriétés anti-inflammatoires. Les
effets secondaires fréquents sont la
diarrhée et les douleurs abdominales.
Ils peuvent être limités en commençant
par une faible dose (par ex. 0,6mg/j).
Rarement, on observe une myélosup-
pression dose-dépendante avec pancy-
topénie.
autres
Les cas associés à des maladies intes-
tinales inflammatoires peuvent réagir
favorablement à l'infliximab. L'utilisation
d'hydroxychloroquine, de cyclosporine,
de thalidomide et de corticostéroïdes
systémiques a également été rapportée
dans la littérature. Le recours à la dap-
sone et à l'acide mycophénolique (mofé-
til ester) a été rapporté dans de rares cas.
MoRpHéE Et SCLéRoSE SySté-
MIqUE
Il n'existe pas de traitement générale-
ment reconnu pour cette forme de pan-
niculite. La plupart du temps, la réponse
est défavorable et le patient finit par
développer une sclérose et une atrophie.
par ailleurs, il est difficile d'évaluer la
réponse au traitement car les signes de
l'inflammation peuvent être subtils. Le
choix du traitement doit tenir compte
de l'âge du patient, de la localisation des
lésions (gêne cosmétique?), des symp-
tômes associés et de l'impact sur la
fonctionnalité. Les traitements suivants
ont été décrits (2, 5, 6):
- les traitements topiques, comme
les corticostéroïdes topiques, le calci-
potriol et les rétinoïdes, n'apportent
qu'un avantage minime dans cette
forme profonde de morphée. Les
stéroïdes intralésionnels ne sont pas
utilisés en raison du risque d'atrophie
supplémentaire;
- la photothérapie doit être envisa-
gée chez les patients qui présentent
des lésions généralisées. Les UVa
(320-400nm) sont préférés aux UVB
(290-320nm) pour leur plus grande
longueur d'ondes et leur pénétra-
tion plus profonde dans la couche
sous-cutanée. Le rayonnement UV
a des effets immunosuppresseurs et
antifibrotiques. La pUVa-thérapie
est
encore plus efficace, mais implique
un risque important de malignité
cutanée. Depuis peu, de plus en plus
de publications apparaissent sur la
photothérapie UVa-1 (340-400nm),
qui possède un potentiel carcinogène
moindre;
- pour les formes de morphée plus
agressives, plusieurs immunomo-
dulateurs
sont disponibles. Les
antimalariques sont efficaces, mais
il peut falloir plusieurs mois avant
d'obtenir un effet complet. Ce trai-
tement est donc insuffisant en cas
de progression rapide. Les corti-
coïdes systémiques peuvent se ré-
véler nécessaires en cas de morphée
profonde, en particulier lorsque le
patient développe des contractures
articulaires. Ils peuvent éventuel-
lement être combinés au métho-
trexate. Les autres traitements
rapportés sont le calcitriol oral,
l'acide mycophénolique (mofétil
ester), la ciclosporine, la photophé-
rèse et l'azathioprine. Le bosentan,
un antagoniste des récepteurs de
l'endothéline (utilisé dans les com-
plications de la sclérose systémique,
notamment en cas d'hypertension
pulmonaire), a été jugé efficace
dans 1 cas de morphée panscléro-
tique. L'imatinib, un inhibiteur de
la tyrosine kinase qui peut bloquer
l'activation du facteur de croissance
dérivé des plaquettes, est actuelle-
ment à l'étude dans le traitement
de la sclérose systémique. Il pour-
rait également jouer un rôle dans la
morphée profonde à l'avenir.
Tableau 3: Récapitulatif des examens recommandés en cas de panniculite.
Laboratoire:
- Formule complète, CRP (protéine C-réactive), sédimentation, fonction hépatique et rénale, ASLO
(titrage des antistreptolysines O)
- Anticorps: HAV (hépatite A), HBV (hépatite B), CMV (cytomégalovirus), EBV (virus d'Epstein-Barr),
mycoplasme, HIV (virus d'immunodéficience humaine)
- FAN (facteur antinucléaire), CK (créatine kinase)
(sur indication: C3, C4, anticorps antiphospholipides, anticoagulants lupiques)
- Lipase, amylase, alpha-1-antitrypsine (si nécrosante)
Sédiment urinaire + culture
Frottis de gorge
Autres: selon anamnèse et examen clinique!
- RX thorax
- Test de Mantoux
- Culture de selles + sang occulte
- Echo abdomen et ganglions
- Gastroscopie ­ coloscopie
- EMG ­ capillaroscopie