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OrthO-rhumatO | VOL 11 | N°3 | 2013
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lE dénoSumab aSSurE Sur lE long tErmE
FREEDOM avait évalué le risque fracturaire sous dénosu
mab 60mg tous les 6 mois versus placebo sur une période
de 3 ans. Ce sont les résultats à 7 ans de la phase d'exten
sion (prévue pour une période de 10 ans) qui ont été pré
sentés par Kurt Lippuner (Berne) (1), résultats portant sur
4.450 femmes postménopausées (soit 77% de l'objectif de
départ) dont 2.343 appartenaient au groupe dénosumab
(DmabDmab), permettant ainsi l'évaluation du traitement
à long terme, et 2.207 au groupe placebo (PboDmab), per
mettant d'évaluer les bénéfices du switch. Elles recevaient
toutes une supplémentation vitaminocalcique classique.
Premier constat: le risque fracturaire est resté fort bas
dans le groupe dénosumab (1,4%, 1,2%, 1,6% et 1,5% au
cours des 4 années de suivi supplémentaire) et légèrement
plus élevé dans le groupe placebo (sauf la quatrième an
née: 2,5%, 1,9%, 2,2% puis 1,0%), indiquant cependant que
malgré une `perte' de temps, le dénosumab est très actif. Le
taux de fractures vertébrales est également fort bas, com
pris entre 0,0% et 0,5% dans chaque groupe, démontrant
ainsi que le dénosumab est capable d'interrompre la cas
cade fracturaire. Quant aux effets secondaires graves, ils
ont été très rares: 5 ostéonécroses de la mâchoire dans le
groupe DmabDmab et 3 dans le groupe PboDmab, et 1
fracture atypique du fémur dans chaque groupe.
Toujours à propos du dénosumab, c'est à une analyse
pharmacoéconomique versus autres agents antiostéo
porotiques chez l'homme âgé de plus de 75 ans qui a été
effectuée en Suède que l'on peut se référer (2). Elle a mon
tré que le dénosumab est l'agent qui possède la meilleure
QALY et le coût le plus bas à long terme, y compris par
rapport aux génériques de l'alendronate.
pEut (bEaucoup) miEuX fairE...
GLOW (Global Longitudinal study of Osteoporosis in
Women
), enquête portant sur 5.812 femmes de plus de 55
ans à haut risque fracturaire à 10 ans (> 20%) suivies en
cabinet de soins primaires dans plusieurs pays européens,
a constaté que 41% de cellesci seulement sont ou ont été
traitées. Parmi ces femmes, 19% ont pris régulièrement le
même traitement au cours des 3 ans, 10% l'ont pris de ma
nière intermittente, 11% l'ont arrêté (le plus souvent pour
effets secondaires ou par peur de certaines conséquences à
long terme) et 4,1% ont changé de classe (3).
fracturES atypiquES Et tériparatidE:
unE étudE préliminairE SanS réponSE formEllE
Depuis que l'on connaît mieux les fractures atypiques, le
diagnostic de fractures incomplètes sans déplacement
sous bisphosphonate est de plus en plus fréquent. Mais
comment les traiter? C'est une étude préliminaire por
tant sur 18 patientes répondant aux critères de l'ASBMR
Task Force
qu'a présentée Angela Cheung (Toronto) (4).
Ces patientes âgées en moyenne de 69,5 ans et dont le taux
moyen de 25-OH vitamine D était de 109,8nmol/l et qui
étaient sous bisphosphonate depuis 12 ans en moyenne,
ont reçu du tériparatide durant 16,7 mois en moyenne avec
des résultats qui ne permettent pas de conclure: 4 guéri
sons radiographiques, 4 stabilisations et 2 aggravations.
Trois patientes ont été opérées du fait de l'instabilité frac
turaire et 5 ne sont pas revenues au contrôle scan.
ranélatE dE Strontium Et qualité dE l'oS
La qualité de l'os, quel que soit le risque fracturaire, dé
pend de la géométrie de cet os, de sa microstructure et des
propriétés biologiques de l'os. Ces deux dernières ont été
étudiées sur biopsie transiliaque de 12 femmes traitées par
ranélate de strontium et comparées à 80 biopsies appa
riées. Le traitement par ranélate a pu être associé à une
meilleure élasticité corticale, à une plus grande dureté
osseuse et à un meilleur transfert d'énergie (5).
frEEdom biS
Autre sousanalyse de la phase d'extension de FREEDOM,
les données portant sur les femmes de plus de 75 ans, et
donc à risque fracturaire majeur, montrent une efficacité
antifracturaire significative à 6 ans, qu'il s'agisse de frac
tures vertébrales, de fractures nonvertébrales ou de frac
tures de hanche (6). Les effets secondaires rencontrés sont
similaires à ceux qui ont été enregistrés dans l'ensemble de
la population étudiée.
SEKoia propoSE lE ranélatE dE Strontium
danS l'arthroSE (7)
C'est un essai en double aveugle randomisé avec contrôle
placebo d'une durée de 3 ans qu'a présenté Olivier Bruyère
(ULg) sur l'intérêt du ranélate de strontium 2g chez
1.371 patients avec arthrose symptomatique du genou. Le
le European Congress on osteoporosis and osteoarthritis était
présidé par les pr jean-yves reginster (ulg) et john Kanis (Edimbourg).