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EspacE pharma
Gc372F
Ostéoporose
Denosumab (prolia
®
):
une prise en charge globale
de l'os
La Belgique fait partie des pays où les femmes
sont à très haut risque de fracture de la
hanche (1). On ne reviendra pas ici sur le coût
sociétal de ces fractures, ni sur l'impact de la
non-adhérence (2), si ce n'est pour rappeler
qu'elle est directement liée à l'efficacité anti-
fracturaire de l'agent anti-ostéoporotique (3).
Dans ce cadre, il est intéressant de consta-
ter avec socrates papapoulos (Leiden) que le
denosumab, qui a permis au terme de l'essai
FrEEDOm une augmentation de 10,1% de la
DmO au niveau vertébral et de 5,7% au niveau
de la hanche, voit cette augmentation persis-
ter dans la phase d'extension pour atteindre
respectivement 15,2% et 7,5% après 3 ans
supplémentaires, les patients qui étaient sous
placebo voyant eux leur DmO augmenter de
9,4% et 4,8% après passage au denosumab
(4). mieux, l'incidence des nouvelles frac-
tures, vertébrales et non vertébrales, reste
très faible dans tous les sous-groupes au
cours de la phase d'extension (4), avec un
taux d'effets secondaires «qui reste faible et,
surtout, non cumulatif», remarque-t-il. L'autre
avantage du denosumab est qu'il assure
une réduction significative des fractures de
hanche chez les patientes à très haut risque
(5), une réduction qui persiste dans la phase
d'extension, y compris chez les femmes de
plus de 75 ans (4). La même remarque vaut
pour les fractures non vertébrales et ce, sans
modification du taux d'effets secondaires,
quel que soit le sous-groupe envisagé, «ce
qui nous permet de conclure en l'efficacité
persistante du denosumab aux niveaux ver-
tébral, non vertébral et de hanche, marquée
également par une augmentation continue de
la DMO à tous les sites investigués et avec
une tolérance très correcte».
De l'importance de l'os
cortical
L'acide zolédronique, qui a montré une belle
efficacité en réduction des fractures verté-
brales et non vertébrales chez les femmes
de plus de 75 ans, n'apporte cependant pas
d'amélioration significative au niveau de la
hanche (6). «Ce que l'on peut probablement
mettre en relation avec le fait que l'augmen-
tation de la DMO atteint rapidement un certain
plateau sous bisphosphonates (6), remarque
serge Ferrari (Genève), ce qui n'est pas le cas
avec le denosumab (4), rappelons-le.» c'est
dans ce cadre qu'il faut remarquer que le
denosumab est l'agent anti-ostéoporotique
dont les modifications en DmO expliquent le
mieux l'amélioration du risque fracturaire (7).
«Mais ce qui fait du denosumab un agent par-
ticulier nous a été démontré en QCT qui, en
analysant chacun des compartiments osseux,
a établi que le denosumab agit également et de
manière significative sur l'os cortical (9, 10).»
ce bénéfice est probablement lié au fait qu'il
diminue la porosité endostéale et, par là,
améliore l'ensemble de l'os, cortical et tra-
béculaire (11), ce que ne permet pas l'acide
zolédronique, dont l'effet majeur se situe au
niveau de l'os trabéculaire (12).
On comprend mieux que lors du passage
au denosumab ou à un bisphosphonate
­ risedronate (13) ou ibandronate (14) ­ chez
des patients prétraités par alendronate, les
modifications en DmO soient significati-
vement plus élevées sous denosumab par
rapport aux bisphosphonates oraux.
En résumé
Diminution de la résorption osseuse et aug-
mentation de la masse et de la force des os
corticaux et trabéculaires caractérisent la
spécificité du denosumab au sein des agents
anti-ostéoporotiques, ce qui se traduit par un
bénéfice à tous les sites: vertébral, non ver-
tébral et hanche, et à tous les âges, même
au-delà de 75 ans, concluaient les experts
par la bouche de John Kanis (Edimbourg), qui
présidait la séance.
références
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14. recknor c, et al. asBmr 2012. abstract#Fr0388.
P
résentées au cours du congrès ESCEO, les dernières données sur le denosumab
montrent qu'il continue à augmenter la DMO vertébrale et à la hanche après
6-8 ans, ce qui lui permet d'assurer une réduction continue du taux de fractures
après 7 ans. Cet effet favorable est observé chez toutes les patientes, y compris
après 75 ans et après traitement par bisphosphonates. Son action sur l'os cortical est
également à présent bien établie. Résumé du symposium satellite organisé par les
laboratoires Amgen au cours du congrès ESCEO-13IOF à Rome le 18 avril 2013.
Dominique-Jean Bouilliez
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