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GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
de la grossesse. À partir du troisième trimestre, la chimio-
thérapie est autorisée.
Conclusion
- 10% des femmes de moins de 40 ans voudront encore
un enfant.
- 50% veulent encore tomber enceintes.
- Souvent, ces options ne sont pas abordées avec la
patiente avant le début du traitement.
C'est la raison pour laquelle un site Web (www.family-
hope.be) est actuellement en cours de construction sous
l'égide de Pink Ribbon et de la Fondation Roi Baudouin.
Ce site sera accessible en octobre 2013 et proposera des
informations à l'attention des patientes.
Long term risks and management
of Primary ovarian insufficiency
­ Treatment of Primary ovarian
insufficiency
Ces deux exposés ont été présentés par
Nicholas Panay
(Londres, Royaume-Uni).
L'IOP touche 1% des femmes. Souvent, elle est d'origine
iatrogène. 6,3% des enfants qui reçoivent une chimiothéra-
pie développent une IOP aiguë pendant la phase de suivi, et
8% en développent une plus tard. Chez les enfants qui ont
reçu une greffe de moelle osseuse, le risque d'IOP est élevé.
Il n'existe pas de définition bien précise de l'IOP. Le traite-
ment est peu uniforme. L'incidence de l'IOP est faible et les
études la concernant doivent avoir une longue période de
suivi. Dès lors, il est logique qu'il y ait peu d'études de qualité.
En cas d'IOP, il faut veiller à réaliser une bonne anam-
nèse personnelle et familiale. En plus de déterminer le
profil hormonal, il convient de doser les anticorps anti-
thyroïdiens, anti-ovariens et anti-surrénaliens. Un caryo-
typage et un examen pour l'X fragile (si la femme a moins de
40 ans) doivent également être effectués. Il convient en
outre de réaliser une échographie pelvienne afin de déter-
miner le volume ovarien et de compter les follicules an-
traux. Une densitométrie osseuse est utile, de même qu'un
dosage de l'AMH pour évaluer la réserve ovarienne. Une fois
tous ces examens effectués, la femme devrait être incluse
dans un registre central. Nick Panay exhorte vivement les
patientes à s'inscrire son site, www.nickpanay.com.
Une étude de Singer (2011) révèle que le diagnostic d'IOP
est souvent posé tardivement. Les principaux symptômes
sont les suivants:
- 60%: bouffées de chaleur;
- 40%: transpiration excessive;
- 20%: sécheresse vaginale;
- 20%: dépression;
- 20%: fatigue.
Les tableaux symptomatiques de l'IOP primaire et de l'IOP
iatrogène sont relativement comparables. Toutefois, il
est clair qu'en cas de causes iatrogènes, les symptômes
sont en moyenne 10% plus prononcés. Il convient égale-
ment de noter que chez les jeunes femmes de moins de
20 ans qui présentent une IOP, la sécheresse vaginale, la
fatigue et les troubles de l'humeur sont beaucoup moins
prononcés.
L'IOP doit absolument être traitée. Le traitement par estro-
gènes constitue le traitement de première intention. Les
objectifs de la thérapie hormonale sont les suivants: pour-
suite du développement des caractéristiques sexuelles
secondaires, atténuation des symptômes, prévention des
conséquences à long terme, possibilité d'implanter des
embryons de donneuses. Un progestatif devra bien en-
tendu être intégré au traitement si l'utérus est toujours
présent.
Les femmes de moins de 45 ans, et surtout de moins de 40
ans, qui présentent une IOP courent un risque supérieur
de maladies cardiovasculaires. Elles sont également plus
susceptibles de développer de l'ostéoporose et des pro-
blèmes affectifs. Globalement parlant, les doses prescrites
doivent être relativement élevées. Trois à quatre doses de
gel d'estrogènes sont indiquées. La valeur visée est un taux
d'estrogènes en milieu de cycle. En principe, la pilule est
superflue, mais les pilules contraceptives contenant un es-
trogène naturel pourraient peut-être se révéler utiles pour
contrer une reprise occasionnelle de la fonction ovarienne.
Chez les femmes qui se plaignent de fatigue et de perte de
libido, les androgènes sont parfois utiles. Un demi-sachet
de gel de testostérone peut aider.
Les conséquences à long terme de l'IOP sont les suivantes:
- diminution de l'espérance de vie (deux ans en moins ­
Ossewaarde, 2005);
- maladies cardiovasculaires: augmentation de 80% du
risque (Jacobsen, 1999);
- mauvaise fonction endothéliale, risque accru de syn-
drome métabolique, diminution de la sensibilité à
l'insuline, lipides plus élevés, augmentation du risque
d'ostéoporose;
- augmentation de 2,6% du risque de démence en cas
d'ablation d'un ou des deux ovaires avant l'âge de
38 ans;
- davantage de troubles psychiques et de dépressions.
Conclusion
- Peu d'études de qualité
- Nombreux problèmes à court et à long termes chez les
femmes présentant une IOP
- Traitement par estrogènes en première intention;
prescrire une dose suffisante
- Nécessité d'un meilleur système d'enregistrement
international