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GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
Le suivi médian des patientes est dans notre série de 27
mois (95% IC: 24-30). Deux patientes ne se sont plus
présentées pour leur suivi après respectivement 10 mois
et 7 mois.
Au moment de l'analyse statistique, 20 patientes avaient
rechuté et 15 étaient décédées. La survie moyenne sans
récidive (DFS) est de 16 mois (95% IC: 2,4-29,6). Les pa-
tientes ne présentant pas de métastase ganglionnaire
ont une survie sans récidive médiane de 24 mois, contre
9 mois pour les patientes avec ganglions positifs.
Discussion
La faisabilité et la sécurité de la lymphadénectomie
para-aortique laparoscopique assistée par robot ont été
précédemment décrites (25, 26). L'enregistrement dans
une base de données nationale belge des interventions
chirurgicales assistées par robot en oncologie gyné-
cologique est une initiative du BGOG.
Il y a dans notre étude deux différences majeures de tech-
nique opératoire selon les centres. La première étant la
voie d'abord chirurgicale: transpéritonéale pour 2 centres
et rétropéritonéale pour le 3
e
. La deuxième différence étant
le niveau jusqu'auquel s'étend la dissection ganglionnaire:
2 centres sur 3 s'arrêtent à l'artère mésentérique inférieure,
contrairement au dernier centre, qui étend ses dissections
jusqu'au niveau de la veine rénale gauche (
Tableau 2).
Les données récoltées sont issues de 3 centres différents.
Malgré l'utilisation de techniques chirurgicales différentes,
cela nous permet d'analyser les résultats post-opératoires
concernant la morbidité, les résultats oncologiques, ainsi
que les résultats anatomopathologiques et de les reporter
sur une cohorte plus large de patientes (
Tableau 4). La du-
rée médiane d'hospitalisation dans notre étude est courte:
2,5 jours (2-3) dans le centre n°3 et 3 jours (2-4) dans le
centre n°2. Pour le centre n°1, la durée est de 6 jours (2-
10). Cette durée plus longue du séjour hospitalier est liée
pour certains cas à des comorbidités préexistantes, telles
qu'une anémie ou un syndrome inflammatoire, un lym-
phocèle symptomatique ou un contexte social particulier.
Les morbidités intra- et post-opératoires sont respective-
ment de 5,4% (2/37) et 13,5% (5/37), ce qui est comparable
aux résultats retrouvés dans la littérature pour la même
procédure par laparoscopie standard (6, 13).
Le nombre de ganglions disséqués est variable d'un cen-
tre à l'autre [19,5 (1-38) pour le centre n°1, 29,5 (1-54)
pour le centre n°2 et 9,5 (7-12) pour le centre n°3]. Cette
différence est liée aux techniques chirurgicales variables
selon les centres. Néanmoins, nous n'observons pas de
différence dans la proportion de métastases ganglion-
naires diagnostiquées entre les trois centres. Notre échan-
tillon de patientes est trop petit pour pouvoir émettre
une conclusion définitive. Cependant, nous avons posé
un diagnostic de MG chez 5 patientes parmi 37 (13,5%),
alors que le PET-scan réalisé en préopératoire ne montrait
pas de métastase extrapelvienne pour 4 d'entre elles. Cela
montre un taux de faux négatifs au PET-scan de 11,4%
pour le diagnostic de métastases ganglionnaires para-
aortiques dans les CCLA. Ces résultats sont comparables
à ceux décrits dans la littérature pour des patientes simi-
laires ayant bénéficié de la même procédure par laparo-
scopie conventionnelle, actuellement considérée comme
la technique de référence (12-14).
Dans notre série, nous observons que la survie sans réci-
dive est nettement plus courte chez les patientes présen-
tant des micro-métastases ganglionnaires para-aortiques
en comparaison à celle des patientes n'ayant pas de mé-
tastase à ce niveau, et ce même s'il y a extension du champ
de radiothérapie à la région para-aortique. Ces constata-
tions sont en accord avec celles précédemment faites par
Vergote
et al. (29) qui montraient un taux de récurrence
élevé et une augmentation de la mortalité chez les pa-
tientes développant des micro-métastases ganglionnaires
para-aortiques dans des CCLA de stade IB2 à IIIB, en dépit
d'un PET-CT préalablement négatif.
Leblanc
et al. (30) ont montré dans une étude rétro-
spective portant sur 184 patientes que le nombre et la
taille des métastases ganglionnaires dans les CCLA sont
d'importants marqueurs pronostiques. Dans leur série, la
lymphadénectomie para-aortique semble avoir un béné-
fice thérapeutique, de sorte que la survie serait identique
entre les patientes avec ganglions négatifs recevant
une RT pelvienne seule et les patientes présentant des
Tableau 4: Données post-opératoires détaillées par centre.
Centre 1
Centre 2
Centre 3
Belgique
Durée médiane de séjour
post-opératoire (jours)
6 (2-10)
3 (2-4)
2,5 (2-3)
6 (2-10)
Morbidité post-opératoire
(nombre de patientes)
1 ascite chyleuse, 2 lymphocèles symptomatiques,
1 hernie épiploïque au niveau du trocart ombilical
(4/22)
1 lymphocèle
symptomatique
(1/8)
0/7
5/37 (13,5%)
Ré-intervention
1/22
0/8
0/7
1/37
Transfusion sanguine
1/22
0/8
0/7
1/37