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GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
Coline Bégué
G1605F
Risque d'essaimage péritonéal et
hystéroscopie diagnostique
en cas de cancer de l'endomètre,
qu'en est-il?
Revue de la littérature en 2013
Coline Bégué, Grégory Van Vinckenroy, Timour Willems
Service de Gynécologie-Obstétrique, Hôpital Notre-Dame, Grand Hôpital de Charleroi
Introduction
L'hystéroscopie diagnostique est un outil d'exploration
utérine qui s'est développé dans les années 1980. Elle
appartient aux techniques de la chirurgie mini-invasive
(CMI) et a connu un essor avec la réduction du diamètre
des hystéroscopes (5 french).
La distension de la cavité utérine est obtenue soit à l'aide
d'une perfusion continue de liquide (sérum physiologique,
glucosé 5%) sous pression atmosphérique, soit par une
insufflation de CO
2
. La perfusion de sérum physiologique
a l'avantage de ne pas nécessiter d'insufflateur et d'être
mieux tolérée par les patientes, avec un recours moindre à
la dilatation cervicale.
L'hystéroscopie diagnostique correspond à un examen
de seconde intention dans le cadre des explorations des
métrorragies. Une fois l'échographie pelvienne par voie
endovaginale réalisée, elle apporte tout son intérêt par la
visualisation directe des lésions intra-cavitaires, permet-
tant par là de préciser leur aspect, leur vascularisation, leur
topographie et leurs rapports anatomiques. C'est le seul
examen qui permet également de réaliser des biopsies des
lésions suspectes sous contrôle visuel direct.
L'essaimage de cellules endométriales normales dans la
cavité péritonéale par reflux tubaire lors de la réalisation
d'une hystéroscopie diagnostique a été mis en évidence,
et ce quel que soit le milieu de distension utilisé; ce risque
L'
hystéroscopie diagnostique correspond à un examen de seconde intention dans la stratégie diagnostique des
métrorragies. En période péri- ou post-ménopausique, elles font suspecter un cancer de l'endomètre, et la réalisation
de cet examen soulève la question du risque d'essaimage de cellules néoplasiques dans la cavité péritonéale et
des conséquences de ce risque sur l'évolution de la maladie néoplasique. Une revue de la littérature concernant ces deux
problématiques nous a paru légitime. Les résultats sont contradictoires, mais suggèrent une augmentation significative
du risque de dissémination de cellules néoplasiques dans la cavité péritonéale après la réalisation d'une hystéroscopie
diagnostique, bien que de nombreux facteurs interviennent et pourraient moduler ce risque (milieu de distension, pression
intra-utérine utilisée, délai entre la réalisation de l'hystéroscopie et le prélèvement de liquide). Les études retrouvées dans la
littérature étant le plus souvent incomplètes et de faible puissance statistique, des études prospectives avec randomisation,
avec des effectifs de plus grande échelle et des modalités protocolaires plus strictes seraient nécessaires. Par contre,
l'ensemble des études ayant analysé l'évolution du pronostic du cancer de l'endomètre en cas d'hystéroscopie diagnostique
préopératoire s'accordent sur le fait que le pronostic n'est pas modifié par cette procédure, ce qui illustre la modification
de la classification FIGO de 2009 du cancer de l'endomètre, à savoir qu'une cytologie péritonéale positive isolée en cas
de cancer limité au corps utérin n'a pas de valeur pronostique aggravante sur la maladie néoplasique. Cette revue de la
littérature nous permet de conclure que l'hystéroscopie diagnostique a toute sa place dans la stratégie diagnostique du
cancer de l'endomètre avec les avantages de la vision directe sans les risques associés à un examen invasif et sans que le
pronostic de la maladie néoplasique soit modifié par sa réalisation.