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GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
(en moyenne 4,5cm) de diamètre, ils sont en général
asymptomatiques et leur découverte est le plus souvent
fortuite. L'âge, la parité, la consommation de tabac et
l'IMC n'ont par ailleurs pas d'influence sur le risque de
développement de ces kystes ovariens.
Comme pour toutes les contraceptions à base de pro-
gestatifs seuls (implant ou contraception orale), ils sont
induits par le traitement lui-même. Le LNG interfère en
effet avec l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, parfois
jusqu'à inhibition de l'ovulation. Ceci peut altérer le déve-
loppement folliculaire, avec absence de rupture du folli-
cule et développement transitoire de kyste. Il provoque
de plus un changement dans les taux hormonaux, avec
augmentation du taux d'E2 et, en conséquence, diminu-
tion du taux de progestérone. Enfin, l'action du LNG-IUS
sur l'ovaire dépend du taux de LNG circulant, lui-même
soumis à des différences individuelles, les kystes étant en
général retrouvés chez des patientes dont le taux de LNG
est > 220pg/ml (3). Ces kystes ne doivent généralement
pas être traités, car de résolution spontanée au bout de
6-14 semaines dans 80% des cas. Un suivi échographique
à 2-3 mois est habituellement suffisant. En cas de per-
sistance du/des kystes ovariens, aucune donnée de la lit-
térature ne permet aujourd'hui de dégager de consensus
quant à l'attitude à adopter.
L'inhibition de l'ovulation par LNG-IUS se rencontre en
général en début d'utilisation, tous les cycles ou presque
redevenant ovulatoires après quelques mois.
Atouts du LNG-IUS chez la nullipare
Les différentes études cliniques ont démontré que les DIU
ont un taux d'échec faible et similaire chez les patientes
multi- et nullipares (4). «
Mais le taux d'acceptation est en
général meilleur chez les patientes multipares», constate le
Dr Anne Firquet (Liège). Peu de données existent concer-
nant le taux d'expulsion avec le LNG-IUD, mais celles-ci
apparaissent comme comparables entre les patientes
nullipares et multipares (4), tandis que pour les Cu-IUD,
il est légèrement supérieur chez la nullipare par rapport à
la multipare (4). Enfin, le taux de perforation des 2 types
de CIU n'a pas été étudié en fonction de la parité des pa-
tientes. Le retour de la fertilité après le retrait d'un stérilet
est rapide avec les deux types de CIU.
Vu le taux et le profil des saignements, le LNG-IUS semble
être mieux toléré que le Cu-IUD chez la nullipare. Enfin,
la recommandation d'insertion du LNG-IUS plutôt que du
Cu-IUD dans les indications telles que dysménorrhée et
ménorragie, voire anémie ferriprive, doit être soulignée.
Il convient également de s'assurer du bon placement des
DIU chez la nullipare par la réalisation d'une échographie
avant et après le placement. Lorsque le placement est cor-
rect, la patiente ne doit plus nécessairement être revue en-
suite. Cela dit, le LNG-IUS ne peut être considéré comme
une contraception post-coïtale comme l'est le Cu-IUD.
Enfin, le problème d'acné est bien réel, même si aucune
étude comparative directe n'a été réalisée sur ce problème
entre Cu-IUD et LNG-IUS, dont les avantages doivent être
expliqués au dermatologue.
En ce qui concerne la chute des cheveux, il n'y a pas de
lien clairement établi avec le LNG-IUS, même si un cer-
tain nombre d'études de cas semblent l'indiquer. En cas de
doute, il est conseillé de retirer le dispositif.
Références
1.
Teal S, Sheeder J. Contraception 2012;85(3):270-4.
2.
Bahamondes M, et al. Contraception 2011;84(5):e11-6.
3.
Järvelä I, et al. Hum Reprod 1998;13(12):3379-83.
4.
Hubacher D. Contraception 2007;75(6 Suppl):S8-11.
Dr Anne Firquet
Recommandations
La tolérance et les effets secondaires du
LNG-IUS sont similaires chez la nullipare
et la multipare, si ce n'est que l'on constate
davantage de ménorragies avec un Cu-IUD et
davantage d'acné avec le LNG-IUS.
L'insertion du LNG-IUS ne requiert une
dilatation cervicale avant insertion que chez
un nombre limité de nullipares.
La survenue potentielle d'un effet
androgénique doit être évoquée lors de la
consultation, avec d'autant plus d'attention
que la patiente est plus jeune.