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GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
Herman Depypere
G1627F
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2013
Premature Ovarian Failure ­ Primary
Ovarian Insufficiency
Compte rendu par Herman Depypere, UZ Gent, UG
Étiologie de l'insuffisance ovarienne
primaire
Lors d'un premier exposé,
Michel De Vos (VUB) s'est exprimé
sur l'étiologie de l'insuffisance ovarienne primaire (IOP).
Il n'existe pas de définition universelle unique de l'insuffi-
sance ovarienne primaire. La définition initiale précise que
le diagnostic peut être posé lorsque la patiente présente
des signes de déficit en hormones sexuelles après au moins
4 mois d'aménorrhée. Elle doit en outre avoir moins de
40 ans et présenter, à au moins un mois d'intervalle, des
taux de FSH dans le sang supérieurs à 40UI/l. On dis-
tingue les formes iatrogène et spontanée d'insuffisance
ovarienne. Les causes iatrogènes sont la chirurgie ou la
radiothérapie ovarienne, la chimiothérapie et la castration
chimique. L'IOP spontanée touche environ 1% des femmes.
En cas d'aménorrhée primaire (10%), il y a généralement
une cause génétique sous-jacente. En revanche, pour la
majorité des femmes présentant une aménorrhée secon-
daire (90%), aucune cause précise ne peut être identifiée.
Tant un dysfonctionnement qu'une déplétion des folli-
cules ovariens peuvent être à l'origine d'une insuffisance
ovarienne. Pour ce qui est des dysfonctionnements, on
distingue les éléments suivants: mutations des récepteurs
à la FSH et à la LH, pseudohypoparathyroïdie, déficits en
CYP17A1 et CYP19, maladies auto-immunes.
Les problèmes liés au nombre de follicules peuvent être
dus à une production limitée, d'une part, ou à une déplé-
tion accélérée, d'autre part. Quelles anomalies peuvent
conduire à une insuffisance ovarienne? On constate un
nombre trop limité de follicules dans le syndrome FOXL2 et
dans la dysgénésie gonadique 46XY. Dans les cas suivants,
on observe une perte accélérée de follicules: syndrome de
Turner, trisomie ou polysomie X, macrodélétions XP ou Xq,
translocations X-autosome et syndrome du X fragile.
Le diagnostic est souvent posé tardivement. À court
terme, on constate généralement une hypofertilité, voire
une infertilité. À long terme, il existe un risque accru
d'ostéoporose, ainsi que d'affections cardiovasculaires et
neurologiques.
Les examens standard sont les suivants:
- bonne anamnèse personnelle et familiale;
- dosage de la FSH, de la LH, de l'estradiol, de la TSH et
de la prolactine;
- AMH;
- examen génétique et chromosomique;
- anticorps auto-immuns (anticorps anti-surrénaliens,
anti-thyroïdiens, anti-ovariens);
- densitométrie osseuse.
Comment prévenir l'infertilité en cas
d'insuffisance ovarienne primaire?
Isabelle De Meester (ULB) a tenté de répondre à cette
question.
En Belgique, 11% des cancers touchent des personnes
entre 15 et 49 ans. Souvent, ces tumeurs malignes doivent
être traitées par chimiothérapie, laquelle cause des dom-
mages ovariens chez un large pourcentage des patientes.
Plusieurs techniques permettant de prélever des gamètes
avant le début de la chimiothérapie ont été développées.
Chez les enfants, il n'est pas possible d'appliquer l'hyper-
stimulation ovarienne. La réalisation d'une laparoscopie
afin de prélever du tissu ovarien pour le congeler et le
réimplanter ultérieurement constitue ici une possibilité.
Généralement, celui-ci contient beaucoup de follicules
primordiaux. Le tissu ovarien peut être réimplanté au ni-
veau de l'ovaire par voie laparoscopique, mais aussi par
voie sous-cutanée. Dans le monde, on compte déjà une
vingtaine d'enfants nés grâce à cette technique. En cas
Le 27 avril dernier, la Société belge de la Ménopause organisait un symposium intitulé «Premature Ovarian Failure ­ Primary
Ovarian Insufficiency».