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Groupement des
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Obstétriciens de
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Société Royale Belge
de Gynécologie
et d'Obstétrique
GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
Pascale Grandjean
GG197F
Une tempête dans
un verre d'eau?
Chers Collègues,
Les récents remous médiatiques au sujet de la contraception hormonale et de ses contre-indications
nous obligent à revoir, en tout cas en partie, notre vigilance pour sa prescription.
Ces remous médiatiques concernent surtout les pilules de 3
e
et 4
e
génération, et les compositions à
base d'acétate de cyprotérone. L'Agence européenne du Médicament (EMA) a rendu son rapport fin mai
en concluant que les bénéfices de la contraception combinée à base d `acétate de cyprotérone restent
supérieurs aux risques; malgré cela, la France a maintenu le retrait pur et simple de ces combinaisons
contraceptives.

Mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Nous savons depuis son apparition que la contraception
combinée présente des risques thrombo-emboliques; elle présente aussi des complications cardio-
vasculaires sur des populations à risque (diabète, HTA, obésité...). Rappelons que sans contraception
orale combinée, le risque thrombo-embolique veineux est de 3,7 pour 10.000 femmes suivies pendant
1 an et ce risque est multiplié par 4 chez les femmes recevant une contraception hormonale combinée.
Le risque de thrombo-embolie lors d'une grossesse est multiplié par 6 à 10 et, pendant les 6 pre-
mières semaines du post-partum, ce risque est multiplié par 22. Ceci montre bien l'importance d'une
contraception adaptée afin d'éviter les grossesses non désirées.
Depuis quelques mois, de nombreuses questions émanent de nos patientes. Nous devons poser les bons
choix en médecins responsables.
Toute prescription doit être accompagnée d'une anamnèse personnelle et familiale et d'un counseling
adapté.
Posons-nous ces questions: prenons-nous assez à coeur la première prescription en matière de contra-
ception? Prenons-nous assez de temps lors du renouvellement d'une contraception?
Dans le cadre du groupe de travail «Endocrinologie gynécologique» du GGOLFB, nous avons publié un
guide des contraceptions difficiles qui a été très bien accueilli par la communauté médicale. Je pense
que la prochaine étape doit consister en l'élaboration d'un document d'information à destination des
patientes sur lequel les professionnels de la santé (médecins généralistes, gynécologues, pharmaciens,
infirmières...) puissent s'appuyer pour donner la même information.
Tout cela nous rappelle que la recherche en matière de contraception doit être encouragée. En effet,
depuis les années 1950, il n'y a pas eu suffisamment de changement dans les compositions, mis à part
l'apparition de nouvelles compositions à base d'estradiol. Les études, souvent rétrospectives, ne sont pas
faciles à interpréter car elles comparent des produits de combinaisons différentes et des populations
d'âges différents. L'avenir est ouvert pour de nouvelles associations, de nouvelles molécules et de nou-
veaux conditionnements, en espérant que la contraception hormonale ­ qui reste tout de même la plus
prescrite en matière de contraception ­ puisse bénéficier de nouvelles avancées.
Voici donc une tempête qui nous donne l'occasion de rediscuter avec nos patientes.
Pascale Grandjean
Directrice du groupe de travail «Endocrinologie gynécologique» du GGOLFB