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GUNAIKEIA
VOL 18 N°6
2013
aucune information quant au statut ganglionnaire pelvien
et/ou para-aortique. Cela conduit à une sous-estimation
de l'étendue de la maladie chez certaines patientes (8, 9).
L'envahissement des ganglions lymphatiques étant corrélé
à un pronostic plus sombre, la prise en charge des pati-
entes devrait être adaptée à leur statut ganglionnaire (10,
11). Une option est d'évaluer l'envahissement ganglion-
naire par des techniques d'imagerie médicale. Cependant,
comme rapporté par Mortier
et al. (12), le taux de faux
négatifs pour le PET-scan est de 11% lorsqu'on le compare
à la lymphadénectomie dans les CCLA. Ces données ont
été confirmées récemment par deux autres études basées
sur des populations comparables (13, 14).
D'après une revue systématique récente, il semble que
le staging ganglionnaire chirurgical chez des patientes
présentant des adénopathies pelviennes suspectes de ma-
lignité au PET-scan soit bénéfique. Dans ce sous-groupe
de patientes, le taux de MG para-aortiques occultes au
PET-scan atteint 22%. Par contre, il est discutable de pro-
poser une lymphadénectomie systématique aux femmes
ne présentant pas de ganglions pelviens suspects au PET-
scan. En effet, le taux de complications opératoires est
équivalent chez ces patientes au taux de ganglions fausse-
ment négatifs (15).
La lymphadénectomie laparoscopique est une technique
réalisable pour les affections gynécologiques malignes et
permet de réduire la morbidité de la stadification com-
parée à une chirurgie par laparotomie (5, 16-23). On note
toutefois que le chirurgien, dans l'approche classique de
la laparoscopie, est limité dans l'amplitude de ses mouve-
ments et qu'il rencontre quelques limitations techniques
chez les patientes obèses.
La lymphadénectomie para-aortique laparoscopique as-
sistée par robot permet d'éviter certaines de ces limita-
tions. La chirurgie assistée par robot est devenue courante
pour les procédures oncologiques gynécologiques (24). La
faisabilité et le profil de sécurité permettant une dissec-
tion ganglionnaire aisée et précise ont été rapportés par
plusieurs auteurs (25-28). La morbidité rapportée dans
ces séries est faible, mais les auteurs ont jugé qu'il fallait
de plus larges études afin de valider l'utilisation de cette
technique (27).
Le présent rapport montre les données collectées prospec-
tivement dans 3 centres belges pour permettre d'évaluer la
sécurité oncologique et les taux de complications de cette
procédure.
Matériel et méthodes
Patientes
Trois centres belges ont participés à cette étude. Nous
avons suivi prospectivement 37 patientes d'octobre 2007 à
décembre 2011. Dans les trois centres, il était proposé une
lymphadénectomie para-aortique laparoscopique assistée
par robot aux patientes présentant un CCLA (FIGO IB2 à
IVA) ou aux patientes présentant une maladie à un stade
précoce (FIGO IA1-IB1) qui présentaient des ganglions
lymphatiques pelviens positifs à l'examen histologique.
Les caractéristiques des patientes sont présentées dans le
tableau 1.
Protocole
Le carcinome cervical doit être confirmé par biopsie et/ou
conisation. La classification FIGO est définie pour chaque
patiente par un examen clinique gynécologique réalisé
sous narcose par un gynécologue-oncologue senior, en
même temps qu'une cystoscopie. Une IRM pelvienne, un
CT-scanner thoracique et un PET-scan sont réalisés chez
toutes les patientes. Une rectosigmoïdoscopie est effec-
tuée lorsqu'une invasion de la muqueuse intestinale est
suspectée. Après l'examen clinique sous narcose et la
cystoscopie, une lymphadénectomie para-aortique lapa-
roscopique assistée par robot est réalisée chez toutes les
patientes.
Techniques opératoires
- Lymphadénectomie para-aortique assistée par ro-
bot par abord rétropéritonéal. Cette procédure a été
précédemment décrite par Vergote
et al. (25).
- Lymphadénectomie para-aortique assistée par ro-
bot par abord transpéritonéal. Cette procédure a été
précédemment décrite par Fastrez
et al. (26).
Tableau 1: Caractéristiques des patientes par centre.
Institution
Localisation
Patientes
N
CCLA* (FIGO IB2-IVA)
ou FIGO IB1 N+ SCC**
Âge médian
IMC médian (kg/m
2
)
Centre 1
Bruxelles
22
22
55 (32-78)
27 (17-37)
Centre 2
Liège
8
8**
54,5 (36-73)
24,5 (17-32)
Centre 3
Louvain
7
7
50,5 (27-74)
24 (19-29)
Données belges
Belgique
37
37
52,5 (27-78)
27 (17-37)
* CCLA = cancer du col localement avancé
** Une patiente présentant un carcinome à cellules squameuses (SCC) de stade FIGO IB1 opéré ayant un ganglion pelvien positif a
bénéficié d'une stadification ganglionnaire para-aortique et a été incluse dans la base de données