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Skin
Vol 15
N°6
2012
36
L'amélioration s'est maintenue au moins
6 mois, mais s'est atténuée après 9 mois.
Nous avons conclu que des interventions
visant à réduire le stress et à influencer le
mode de vie apportaient, en sus du trai-
tement médical, une valeur ajoutée aux
patients psoriasiques, mais que cette offre
devrait s'insérer dans une approche plus
continue. D'autres études de ce type sont
manifestement nécessaires. C'est là que
réside l'avenir! Un complément d'infor-
mations sur les effets peut faire prendre
une autre tournure à la prestation de ser-
vices, à la formation du dermatologue et à
la stratégie dictée par le «policy-maker».
L'ensemble des connaissances acquises
au niveau international, mais aussi par le
biais de nos propres recherches, nous a
en tout cas incité à actualiser notre ap-
proche du patient psoriasique chronique.
Depuis novembre 2012, nous avons mis
sur pied une consultation «PsoPlus»
dans le cadre de laquelle collaborent un
infirmier et un dermatologue pour trai-
ter ce type de patients. Ce programme de
suivi du patient psoriasique est unique
en Belgique et dépasse le cadre des
«soins habituels et classiques» tels qu'ils
sont prodigués par un dermatologue
classique. Il se distingue par une exhaus-
tivité sur la base des connaissances ac-
tualisées relatives à l'ensemble de la pro-
blématique du psoriasis. Il s'agit d'une
approche intégrale par laquelle le patient
est suivi à intervalles réguliers par une
équipe multidisciplinaire (infirmier, mé-
decin); chaque rendez-vous avec l'équipe
dure 50 minutes. Nous avons l'intention
d'évaluer cette méthode d'approche
après 1 an, et plus particulièrement des
paramètres tels que le score clinique, la
qualité de vie, mais également l'aspect
pharmaco-économique. Autrement dit,
si nous pouvons démontrer globalement
qu'en plus de l'amélioration clinique et
de la qualité de vie, les coûts de traite-
ment diminuent, une demande pourra
être introduite pour un financement
régulier via les autorités.
LE PSORIASIS EN CHINE?
L'impression que j'aurais peut-être besoin
de deux vies pour déchiffrer aussi la sin-
gularité de l'approche des médecines tra-
ditionnelles chinoises est née chez moi
lorsque j'ai eu l'occasion d'écouter PC
Leung et Lu Chuanjiang du Guangdong
Provincial Hospital. La médecine chinoise
se concentre sur le traitement de la mala-
die via l'intégrité de l'étroite relation entre
le corps et (ce qu'ils appellent) l'analyse
du «syndrome». A titre d'illustration, les
stades du psoriasis sont présentés comme
suit: le psoriasis éruptif correspond à un
syndrome de chaleur du sang, les stades
stables correspondent au syndrome de
stagnation du sang et les stades de rémis-
sion sont principalement caractérisés par
un syndrome de sécheresse du sang. L'ef-
fet thérapeutique des comprimés YinXie-
Ling serait le même que celui de l'acitré-
tine, mais avec moins d'effets secondaires.
Il s'agit d'un reflet parfait de la médecine
personnalisée, dans laquelle le corps et
l'individu sont considérés dans leur en-
semble. Ce traitement reste une forme de
soins primaires dans la plupart des pays
asiatiques, même s'ils reconnaissent que
la tradition présente certaines lacunes
dans l'ère de la «médecine moderne»,
qui repose véritablement sur les principes
réductionnistes cartésiens de l'expérience
et de l'analyse.
La visite du musée de la médecine tra-
ditionnelle chinoise m'a d'autant mieux
fait me rendre compte de sa complexité.
J'y ai vu des serpents, lézards et araignées
séchés, des coquillages, des perles et des
pierres précieuses utilisés à des fins thé-
rapeutiques (Figure 1).
Occidentale ou orientale, la médecine est
un vaste sujet de réflexion. Quoi qu'il en
soit, le Dr X bangladais voulait poser avec
moi sur la photo (Figure 2). Le départ
d'une approche sous le signe des mots-
clés du congrès proposés par Jean-Yves
Desmottes, Directeur général de Bioderma:
«openness», «diversity» et «reflection».
Références
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Figure 1: Serpents, lézards et araignées
séchés, coquillages, perles et pierres
précieuses.
Figure 2: Un médecin bangladais en compagnie de Jo Lambert.