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Skin
Vol 15
N°6
2012
16
SC184F
Communication à la demande de Janssen-Cilag
Connaissances actuelles sur le
traitement du psoriasis par des
biomédicaments
Résumé d'une conférence du Pr Kristian Reich (Dermatologikum Hamburg et membre de l'association de dermatologues élaborant les directives sur le
psoriasis en Allemagne), novembre 2012, Belgique, par Karen Medaer (Service de Dermatologie, UZ Antwerpen)
Le psoriasis, une maladie systémique
Il est aujourd'hui clairement admis ­ et ce, depuis un certain temps ­ que le
psoriasis ne se limite pas à l'apparition des plaques érythémato-squameuses
cutanées caractérisant cette maladie. Différents types de psoriasis peuvent
se manifester sur la peau, tels le psoriasis inversa ou la pustulose palmo-
plantaire, ainsi que l'atteinte unguéale. Une arthrite psoriasique peut aussi
se manifester, en général plusieurs années après l'apparition des symptômes
cutanés ou ­ plus rarement ­ précéder ces symptômes. Le psoriasis est par
ailleurs associé à une comorbidité métabolique (diabète, obésité, hyperten-
sion ou problèmes hépatiques), à un risque deux fois plus élevé d'ostéoporose
chez les hommes et à une comorbidité psychosociale importante accompa-
gnée de troubles affectifs (1).
En raison de cette atteinte de systèmes multiples, le psoriasis peut être consi-
déré comme une «dermatite rhumatismale». Il y a lieu de traiter le psoria-
sis comme une maladie systémique inflammatoire, en tenant compte de la
gravité de l'atteinte cutanée, crânienne et unguéale, de l'arthrite psoriasique
et de la comorbidité métabolique et psychologique, autant de troubles qui
influencent négativement la qualité de vie.
Le risque cardiovasculaire accru des patients psoriasiques, qui contribue
également à diminuer l'espérance de vie de trois à quatre ans (2), doit être
plus spécifiquement pris en considération. Les patients psoriasiques déve-
loppent deux fois plus de plaques coronariennes significatives et un patient
de 30 ans atteint de psoriasis grave présente un risque relatif trois fois plus
élevé d'infarctus aigu du myocarde (IAM) par comparaison à une personne
du même âge sans psoriasis (3). Il semble donc logique que ce risque soit
pleinement attribuable à la comorbidité du psoriasis et au risque cardiovas-
culaire accru, comme dans le cas du diabète, de l'obésité et de l'hyperten-
sion. Par contre, après une correction portant sur l'ensemble des facteurs de
risque cardiovasculaire, il apparaît que l'inflammation psoriasique peut être
indépendamment associée à un risque cardiovasculaire plus important (4, 5).
Objectifs thérapeutiques
La gestion du psoriasis en tant que maladie systémique implique une thérapie
médicamenteuse visant à agir au maximum sur ces différents aspects, à sa-
voir: contrôle optimal des troubles
cutanés, amélioration de la qualité
de vie et de l'état mental, traite-
ment de la comorbidité, contrôle
de l'inflammation et réduction
du risque cardiovasculaire. Dans
cette optique, il importe de traiter
correctement les patients psoria-
siques dans les plus brefs délais,
afin de prévenir tout problème
irréversible, et ce, également sur
le plan psychosocial.
Pour optimiser le traitement du psoriasis, nous devons aussi examiner de
façon critique les soins administrés à l'heure actuelle. Il apparaît notamment
qu'une grande partie des patients restent aujourd'hui sous-traités. En 2005,
en Allemagne, 57% des patients présentant une atteinte supérieure à 10%
de la surface corporelle [Body Surface Area (BSA)] recevaient exclusivement
un traitement topique et seuls 45,4% des patients caractérisés par un indice
PASI (Psoriasis Area and Severity Index, indice de sévérité et de surface du
psoriasis) > 20 bénéficiaient d'une thérapie systémique (6). Des progrès ont
cependant été enregistrés en peu de temps à cet égard. Ainsi, en 2007, une
proportion plus élevée de patients (soit 21,3%) présentant un indice PASI
> 20 recevaient un traitement systémique (7), ce qui s'est traduit par une
diminution du nombre de patients hospitalisés et des arrêts de travail et une
augmentation substantielle de la qualité de vie des patients (6, 7).
Les objectifs du traitement du psoriasis consistent à améliorer les troubles
cutanés sur la base objective du score PASI ainsi que la satisfaction du patient,
exprimée par le score DLQI (Dermatology Life Quality Index, indice dermato-
logique de qualité de vie). Si un traitement entraîne une amélioration de 75%
du score PASI, il apparaît indiqué de poursuivre la thérapie. En revanche, une
autre stratégie thérapeutique doit être envisagée en cas de progrès inférieur à
50%. Si une amélioration clinique de 50 à 75% est enregistrée, la détermina-
tion de l'indice DLQI joue un rôle décisif. Lorsque le patient est satisfait et que
le psoriasis n'exerce qu'une influence limitée sur la qualité de vie (DLQI 5),
il est judicieux de poursuivre le traitement actuel. Par contre, une adaptation
du plan thérapeutique apparaît indiquée dans le cas contraire (8).
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FIBROMYXOME ACRAL SUPERFICIEL
(FAS)
Le FAS est une tumeur bénigne des tis-
sus mous à tropisme acral. Le lit unguéal
est une localisation classique. Il doit être
suspecté devant un nodule ferme, indo-
lore, couleur chair et de croissance lente,
soulevant progressivement la tablette
unguéale. La lésion sera exposée après
avulsion unguéale et le lit incisé longi-
tudinalement. La dissection est souvent
aisée, car le FAS est bien délimité, bien
que non encapsulé (Figures 11-13).
TUMEUR GLOMIQUE
Fréquente dans les régions sous-matri-
cielle et du lit de l'ongle riches en glo-
mus de Masson, la tumeur glomique se
présente sous la forme d'une macule
rougeâtre lunulaire (Figure 14), ou d'une
érythronychie longitudinale associée à
une onycholyse ou fissuration distale.
Elle se manifeste par une douleur élective
à la pression (test de Love) et au froid.
Elle est idéalement mise en évidence par
une résonance magnétique nucléaire et
rehaussée par l'injection de gadolinium.
Après avulsion de la tablette, une inci-
sion transversale de la matrice distale,
épousant la courbe lunulaire, permet
l'extirpation de la tumeur. L'incision ma-
tricielle est suturée avec du fil résorbable
et la tablette remise en place et mainte-
nue aux replis latéraux par deux points
de suture. La disparition des symptômes
douloureux au réveil signe la guérison.
Les récidives tardives sont toutefois pos-
sibles si l'exérèse est incomplète.
CONCLUSIONS
Ces différents exemples de chirurgie un-
guéale de difficultés variables ont permis
aux participants de parfaitement visua-
liser l'acte opératoire, sur grand écran,
comme s'ils le réalisaient eux-mêmes.
Ils ont pu voir avec précision les gestes
du chirurgien et la facilité (et parfois la
difficulté) avec laquelle ces derniers sont
réalisés. Ceci leur permettra d'aborder
avec moins de crainte leurs propres actes
chirurgicaux, qu'ils soient novices ou ex-
périmentés.
Référence
Richert B, di Chiacchio N & Haneke E. Nail Surgery, Informa 2011.
Figure 9: Exostose.
Figure 10: Naevus verruqueux du repli
proximal de l'index droit avec ML en regard.
Figure 11: FAS du sillon latéral du pouce
droit.
Figure 12: FAS. Dissection de la tumeur
après avulsion de la tablette et incision
du lit.
Figure 13: FAS. Remise en place de la
tablette comme pansement physiologique.
Figure 14: Tumeur glomique du majeur droit
révélée par une macule rougeâtre lunulaire.