![]() thérapie (3-8), les radiations et l'empoi- sonnement à l'arsenic: dans ce cas, les ongles présentent typiquement une ou plusieurs bandes très fines de leuconychie transversale, appelées les lignes de Mees, qui touchent la lame dans toute sa lar- geur, et ceci peut aider au diagnostic de l'intoxication à l'arsenic (9). Une fragilité accrue des ongles est un effet indésirable fréquent de la chimiothérapie, mais elle peut également s'observer chez des pa- tients traités par rétinoïdes (10), chez qui la fragilité accrue des ongles peut être res- ponsable de l'incidence élevée d'incarna- tion des ongles des orteils et de multiples granulomes pyogéniques périunguéaux. L'onycholyse hémorragique douloureuse et les abcès sous-unguéaux peuvent être dus à l'utilisation de taxanes (docétaxel/ paclitaxel) (11-3), d'anthracyclines (doxo- rubicine) (14), et à des médicaments immunosuppresseurs tels que le siroli- mus et le rituximab (15). L'onycholyse hémorragique et les abcès sous-unguéaux touchent jusqu'à 44% des patients trai- tés par chimiothérapie à base de taxanes (11), plus fréquemment après plusieurs cycles de docétaxel (Figure 2). peut régresser spontanément après plu- sieurs mois d'arrêt des taxanes. Elle peut également constituer un effet indésirable inhabituel des rétinoïdes (10), suite à la desquamation accélérée de la couche cornée du lit de l'ongle induite par ces médicaments. En cas de photo-onycho- lyse due aux médicaments, la séparation de la tablette unguéale du lit de l'ongle est le résultat d'un effet allergique ou toxique du médicament, sous l'effet des rayons ultraviolets. Il s'agit d'une alté- ration rare, qui tend habituellement à épargner les pouces. Les médicaments le plus souvent à l'origine d'une photo- onycholyse sont les tétracyclines et les psoralènes, tant après l'exposition à la lu- mière solaire naturelle qu'aux sources ar- tificielles (PUVA). D'autres médicaments incluent les quinolones, les psychotropes et les diurétiques. Un cas de photo-ony- cholyse induite par la griséofulvine a également été rapporté (16). La photo- onycholyse peut survenir à tout moment durant le traitement, parfois même après l'arrêt du médicament, ce qui indique la persistance du médicament dans la peau. associée à une réaction cutanée de type photosensibilité. Une leuconychie apparente induite par des médicaments peut se présenter se- lon deux tableaux cliniques différents: les de Muehrcke. En cas d'ongles «half-and- half», qui sont habituellement un effet indésirable des agents chimiothérapeu- tiques, l'ongle proximal montre une cou- leur anormalement blanche, masquant la lunule, tandis que la moitié distale de l'ongle est rose, rougeâtre ou brune. Les lignes de Muehrcke apparaissent comme de multiples bandes transversales blan- châtres et opaques, parallèles à la lunule, provoquées par des médicaments sys- témiques, en particulier les médica- ments cytotoxiques (17). La paronychie aiguë est un effet indésirable fréquent des taxanes, dû à une lésion toxique au niveau du pli unguéal proximal (11). Plu- sieurs autres médicaments peuvent être à l'origine d'une paronychie et de granu- lomes pyogéniques (GP): les rétinoïdes et même les rétinoïdes topiques (tréti- noïne, tazarotène), les antirétroviraux (en particulier l'indinavir), les inhibiteurs de l'EGFR (cétuximab, géfitinib), la capéci- tabine (18). induits par les médicaments est l'at- teinte fréquente des ongles des orteils, probablement parce qu'ils sont soumis, d'une part, au frottement chronique dans les chaussures et, d'autre part, au poids du corps. La paronychie induite par les médicaments peut toucher un ou plusieurs ongles et se développe habituellement peu après le début du traitement. Elle a tendance à guérir pro- gressivement et est fréquemment suivie de l'apparition d'une onychomadèse. Le traitement antirétroviral (indinavir, éfavi- renz) provoque des GP chez environ 6% des patients (Figure 3), et le moment de leur apparition varie entre 2 mois et 1 an à partir du début du traitement (19). Les inhibiteurs de l'EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique |