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Skin
Vol 15
N°6
2012
25
a impliqué 7 centres hospitaliers fran-
çais afin de mieux décrire les aspects
cutanés et extracutanés de cette infec-
tion. Les auteurs ont revu les dossiers de
27 patients ayant eu une éruption cuta-
née associée à une infection à parvovirus
B19 biologiquement documentée. Le diag-
nostic étiologique avait été porté sur la
positivité des IgM ou de la PCR dans le
sérum, mettant en évidence une primo-
infection dans 26 cas et une réactivation
chez un patient.
L'âge médian des 16 femmes et
11 hommes de l'étude était de 38 ans
(18 à 89 ans). Sans surprise compte tenu
du recrutement hospitalier des patients,
les signes généraux (fièvre, arthralgies,
céphalées) étaient fréquents et témoi-
gnaient d'atteintes parfois sévères, ré-
nales, pulmonaires et hématologiques.
La numération formule sanguine révélait
une lymphopénie et/ou une thrombo-
pénie chez 8 patients et un syndrome
mononucléosique dans quatre cas.
Les signes cutanés étaient très poly-
morphes, avec fréquemment un
érythème et des lésions purpuriques et,
plus rarement, des lésions bulleuses ou un
aspect de vascularite. Les jambes étaient
atteintes chez tous les patients sauf un;
six présentaient une atteinte en gants
et chaussettes, complète ou incomplète.
L'atteinte des plis était fréquente, les lé-
sions périflexurales étant volontiers pur-
puriques. Les lésions s'accompagnaient
d'un prurit dans la moitié des cas. Une
atteinte muqueuse était possible.
Les auteurs proposent de schématiser
l'atteinte cutanée de l'infection à par-
vovirus B19 chez l'adulte en quatre ta-
bleaux cliniques principaux (exanthème,
atteinte en gants et chaussettes, atteinte
périflexurale et vascularite), mais sou-
lignent la possibilité d'associations et de
formes de chevauchement entre ces pré-
sentations dermatologiques.
QUELLE PLACE POUR LA TEP
DANS LA DERMATOMYOSITE?
La constatation d'une hyperfixation
musculaire sur les tomographies par
émission de positons (TEP) réalisées dans
le bilan de dermatomyosites (DM) incite
à examiner l'intérêt de cet examen pour
la détection d'une néoplasie mais aussi
d'une atteinte musculaire dans les DM
amyopathiques (sans déficit musculaire).
Sur 16 cas analysés, 9 avaient un cancer,
dont 3 ont été diagnostiqués grâce à la
TEP. Neuf patients avaient une fixation
musculaire mais sans concordance avec
une atteinte clinique ou histologique.
Bien qu'utile pour la détection du can-
cer, la TEP ne semble donc pas être d'un
grand apport pour l'évaluation de l'at-
teinte musculaire.
Références
1.
Bahadoran P, et al. Introduction à la microscopie confocale in
vivo en dermatologie. Atelier 4.
2.
Pharaon M, et al. Intérêt de la microscopie confocale in vivo
pour le diagnostic rapide des onychomycoses: étude pilote de
42 patients. C0055.
3.
Hacard C, et al. Acceptabilité et perception de la photographie
médicale par des patients atteints d'une dermatose: étude
prospective monocentrique dans un centre hospitalier
universitaire. C0030.
4.
Le Blay J, et al. Parcours médical et satisfaction d'une cohorte
de 25 patients atteints d'hidradénite suppurée. C0066.
5.
Maubec E, et al. Mélanome: relation entre la présence
de mutations somatiques du gène BRAF et l'âge et/ou les
constantes anthropométriques. C0077.
6.
Nolière M, et al. Utilité des phototests dans le diagnostic des
photodermatoses: étude monocentrique de 46 patients. C0098.
7.
Ellouadghiri El Idrissi A, et al. Facteurs prédictifs de rechute
du pityriasis versicolor: étude prospective d'une cohorte de 85
patients. C0105.
8.
Bernier C, et al. Infections à Chlamydia trachomatis: faut-il
dépister les hommes asymptomatiques? C0113.
9.
Cambazard F, et al. Manifestations cutanées atypiques du
syndrome mains pieds bouche. P090.
10. Cavalié M, et al. Acné induite par la radiothérapie: une
présentation clinique polymorphe. P131.
11. Mage V, et al. Manifestations cutanées de l'infection à
parvovirus B19 chez l'adulte. P158.
12. Leleu C, et al. Evaluation de l'intérêt de la TEP pour la détection du
cancer et de l'atteinte musculaire dans la dermatomyosite. P183.
13. Pouplard C, et al. Il existe un surrisque de cancers solides dans
le psoriasis possiblement en lien avec les comorbidités. P305.
PSORIASIS ET CANCER: DES RISQUES MIEUX COMPRIS (13)
Les patients atteints de psoriasis sont-ils plus à risque que la population générale de développer
un cancer, cutané ou autre? Deux méta-analyses apportent des réponses et permettent de tirer des
conclusions pratiques quant à l'information et au suivi des patients.
Le premier travail concerne les tumeurs solides, non cutanées. L'analyse de 37 références met en
évidence une association significative entre le psoriasis et, notamment, les cancers des voies aéro-
digestives supérieures (RR = 3,05), du foie (1,90) et des poumons (1,52). La seconde méta-analyse
de 21 articles permet d'évaluer le risque de cancers cutanés. Le psoriasis est associé à une majoration
significative du risque de survenue de carcinome épidermoïde (5,31) et de carcinome basocellulaire de
(2,00); le risque de mélanome n'apparaît, en revanche, pas significativement augmenté.
Pour les tumeurs solides, le sur risque concerne donc surtout les cancers liés à l'alcool et/ou au
tabac. Le rôle propre de l'inflammation chronique du psoriasis est difficile à affirmer en l'absence de
données prenant en compte l'influence des traitements. L'augmentation des carcinomes cutanés ­
épidermoïdes et basocellulaires ­ est, elle, largement attribuable à la PUVAthérapie, avec un possible
rôle favorisant des immunosuppresseurs associés.
En pratique, ces résultats invitent à un dépistage rigoureux des cancers solides associés au tabac
et à l'alcool chez les patients psoriasiques présentant des facteurs de risque associés, notamment
avant la mise sous traitement. Une réduction importante de l'utilisation de la PUVAthérapie devrait
permettre d'abaisser le sur risque de cancers cutanés, mais une surveillance dermatologique régulière
et prolongée s'impose chez les patients exposés.
Figure 3: La «cinquième maladie».
© Tennstedt
Note: Pour en savoir plus sur la microscopie confocale in vivo, consultez l'article «La microscopie confocale de réflectance in vivo» de Tom Hillary et Rony Keijsers sur skin.be.