![]() différentes classes peuvent être res- ponsables du développement de modi- fications des ongles, qui impliquent habituellement plusieurs ongles, voire la totalité d'entre eux (20), et qui appa- raissent en relation temporelle avec la prise du médicament. Ces anomalies un- guéales peuvent résulter d'une toxicité au niveau de la matrice, du lit de l'ongle ou des tissus périunguéaux. Des lésions au niveau des vaisseaux sanguins des ongles peuvent également être à l'ori- gine d'altérations. Les lignes de Beau sont un des effets in- désirables les plus fréquents de la chimio- thérapie, comme l'association de docé- taxel-cisplatine-fluoro-uracile. Ces lignes sont dues à une diminution transitoire de l'activité mitotique des kératinocytes de la matrice unguéale proximale, et se manifestent par des dépressions transver- sales de la surface de la tablette unguéale. Elles impliquent typiquement presque les 20 ongles et apparaissent quelques semaines après le début du traitement. En observant la profondeur de la dépres- sion, nous pouvons estimer l'importance gueur indique la durée de l'agression. Plu- sieurs lignes de Beau au niveau du même ongle indiquent la répétition de multiples cycles de chimiothérapie, la distance entre les lignes étant proportionnelle à l'intervalle entre les cycles (1) (Figure 1). La radiothérapie et les rétinoïdes sont d'autres causes de lignes de Beau. L'ony- chomadèse constitue le degré extrême des lignes de Beau; il s'agit de la chute de l'ongle. Ce phénomène est particuliè- rement fréquent chez les patients traités par des chimiothérapies à haute dose, des patients traités par radiothérapie, ou après un traitement par carbamazépine, carbonate de lithium et des doses élevées de céphaloridine et de cloxacilline (2). La leuconychie est l'anomalie de cou- leur de l'ongle la plus fréquente. La leu- conychie transversale induite par des médicaments est caractérisée par une ou plusieurs bandes transversales, de 1 ou 2 millimètres de large, habituelle- ment situées à la même hauteur, ce qui indique que l'agression a atteint toutes les matrices unguéales simultanément. d'origine médicamenteuse ter par une large gamme de symptômes, et sont souvent dose-dépendantes. groupes d'agents anticancéreux; ils incluent l'onycholyse douloureuse et les ab- cès sous-unguéaux dus aux taxanes et aux anthracyclines (doxorubicine) ainsi que les ongles incarnés, la paronychie et les granulomes pyogéniques associés à l'utilisation d'erlotinib et de géfitinib, des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l'EGFR (epidermal growth factor receptor). Les anomalies unguéales induites par les médicaments sont généralement transitoires et disparaissent lors de l'arrêt du médicament, mais elles persistent parfois dans le temps. Nous présentons les modifications unguéales d'origine médicamenteuse les plus fréquentes, en accordant une attention particulière aux agents anticancéreux. |