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qui se solde par l'absence ultérieure de données d'innocuité permettant de
comparer le médicament et le placebo, et études cliniques présentant des
marges d'innocuité importantes, ce qui entraîne le refus d'inclure une pro-
portion élevée de patients dans l'étude. Certains risques d'innocuité sont
en conséquence potentiellement sous-estimés, les médicaments de l'étude
étant finalement prescrits à une population étendue de patients.
Il convient en outre de tenir compte du fait que le risque intrinsèque de dé-
veloppement d'autres affections par des patients psoriasiques ne peut être
comparé à celui de la population saine. Les patients psoriasiques présentent
notamment un risque accru de lymphome et d'autres malignités, même sans
traitement par inhibiteurs du TNF (13). Un traitement par inhibiteurs du TNF
pourrait toutefois impliquer un risque plus élevé de cancer de la peau, même
en l'absence d'une thérapie lumineuse préalable (14).
Il importe de garder à l'esprit que le profil d'innocuité des médicaments
est indissolublement lié à la maladie contre laquelle ils ont été prescrits.
Si de nombreux biomédicaments peuvent effectivement être administrés
contre différentes pathologies, le profil d'innocuité à long terme associé à
une affection donnée ne sera pas nécessairement analogue pour une autre
maladie. Une étude sur l'adalimumab a fait état d'écarts importants liés aux
différentes utilisations en ce qui concerne le développement d'infections
graves et d'un risque largement inférieur en cas d'administration contre le
psoriasis et la spondylarthrite ankylosante (15). Il apparaît donc essentiel de
disposer d'un profil d'innocuité correspondant au patient psoriasique pour
chaque biomédicament.
Une étude d'extension ouverte (Open-Label Extension, OLE) représente une
bonne méthode pour obtenir des données d'innocuité correctes à long terme.
L'objectif est de continuer ­ après une étude clinique ­ à suivre des patients
pendant une période complémentaire d'une à cinq années sur la base de la
même thérapie, comme si ces sujets étaient toujours inclus dans l'étude en
question. Ce type de recherche a été mené pendant cinq ans avec l'ustekinu-
mab afin de suivre l'innocuité du médicament à long terme et a indiqué qu'il
n'existait pratiquement aucune différence ­ entre le court et le long terme ­ quant
au risque de développement d'infections graves ou de cancers de la peau
autres que le mélanome, ce qui semble plutôt rassurant (16).
En ce qui concerne le risque cardiovasculaire des patients psoriasiques, il
convient de prêter plus particulièrement attention au développement d'évé-
nements cardiovasculaires majeurs (MAjor Cardiovascular Events, MACE)
chez les patients prenant des médicaments biologiques, soit, entre autres,
l'infarctus aigu du myocarde et l'AVC ainsi que le décès consécutif à ces
événements. Etant donné le risque cardiovasculaire accru, les événements
MACE entraîneront toujours, quelle que soit la thérapie administrée, le décès
de certains patients psoriasiques. L'étude OLE sur l'ustekinumab a mis en
évidence un risque MACE comparable, pour une utilisation de trois à quatre
ans, par rapport à une population analogue n'ayant pas été traitée par uste-
kinumab, ce qui laisse présumer un bon profil de risque cardiovasculaire sûr
à long terme (16).
Des études ayant comparé des inhibiteurs du TNF et l'ustekinumab à des
traitements antipsoriasiques oraux et à la thérapie lumineuse ont mis en
lumière une tendance à une proportion inférieure d'événements MACE en cas
de thérapie biologique. Aucune différence significative n'a été constatée entre
les différents biomédicaments (17-19). Il y a cependant lieu de noter que la
plupart des événements MACE surviennent chez des patients souffrant de
troubles cardiovasculaires non contrôlés et qu'aucun des médicaments bio-
logiques disponibles ne peut pour l'instant être considéré comme cardiopro-
tecteur. Il reste primordial de veiller à une gestion adéquate des risques car-
diovasculaires chez les patients psoriasiques, de déterminer régulièrement la
pression artérielle et le taux de cholestérol et, le cas échéant, de procéder aux
corrections requises via une médication spécifique.
Conclusion
Il importe de traiter le psoriasis sans attendre et d'agir en temps opportun
lorsqu'une thérapie n'est pas suffisamment efficace. Les médicaments bio-
logiques restent cependant des traitements de deuxième ligne, à administrer
après l'échec d'une thérapie lumineuse, de la ciclosporine et/ou du métho-
trexate. Les différences en termes d'induction-efficacité et le maintien de
l'efficacité constituent des critères décisifs pour le choix d'un biomédicament.
Les biomédicaments se caractérisent par un profil d'innocuité adéquat, sans
différence significative entre les divers inhibiteurs du TNF et l'ustekinumab.
Etant donné la proportion accrue de facteurs de risque cardiovasculaire chez
les patients psoriasiques, le contrôle et la correction de ces facteurs (hyper-
tension, cholestérol, etc.) ont une importance cruciale.
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©Janssen-Cilag NV/SA ­ phbe/STE/1212/0158A ­ vu/er Dr. Erik Present, Antwerpseweg 15-17, 2340 Beerse
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Biomédicaments
Les biomédicaments constituent un traitement de deuxième ligne qui, en
raison de son efficacité élevée démontrée, joue un rôle important pour les
patients chez qui d'autres thérapies se sont révélées insatisfaisantes. L'effi-
cacité constitue un critère déterminant pour le choix des biomédicaments ad
hoc. Les différences en termes d'induction-efficacité et le temps de réaction
sont également essentiels. L'infliximab, l'adalimumab et l'ustekinumab se ca-
ractérisent notamment par une phase d'induction rapide (jusqu'à la semaine
16), par comparaison au temps d'induction plus long du méthotrexate, des
fumarates et de l'étanercept (jusqu'à la semaine 24) (8). Selon une méta-
analyse de l'année 2011 portant sur l'induction-efficacité déterminée sur la
base d'études à court terme, les médicaments les plus efficaces sont l'inflixi-
mab et l'ustekinumab 90mg et 45mg, suivis par l'adalimumab et, finalement,
l'étanercept (
Tableau) (9).
Long terme
L'efficacité continue du traitement revêt une importance majeure, étant donné
la chronicité du psoriasis chez la très grande majorité des patients concernés.
Une étude portant sur l'ustekinumab a mis en évidence une amélioration du
PASI rapide au cours des douze premières semaines et une amélioration du
PASI 75 à 28 semaines (11) (
Figure) chez près de 80% des sujets, qui s'est
maintenue pendant cinq ans chez la grande majorité des patients (12)
Innocuité
Si les patients et les dermatologues se concentrent en général essentielle-
ment sur l'efficacité à atteindre et à maintenir, l'innocuité des médicaments
joue par ailleurs un rôle tout aussi important. Or il est parfois difficile de
comparer les différents médicaments disponibles: études cliniques intégrant
uniquement un bras placebo au cours des douze premières semaines, ce
1
2
3
4
5
6
7
8
Infliximab
Ustekinumab 90mg
Ustekinumab 45mg
Adalimumab
Etanercept 50mg
Etanercept 25mg
Efalizumab
Placebo
Traitement
Classement
0.93 0.06 0.01 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00
0.06 0.81 0.11 0.01 0.00 0.00 0.00 0.00
0.01 0.12 0.79 0.09 0.00 0.00 0.00 0.00
0.00 0.02 0.09 0.80 0.09 0.00 0.00 0.00
0.00 0.00 0.00 0.10 0.90 0.00 0.00 0.00
0.00 0.00 0.00 0.00 0.01 0.98 0.01 0.00
0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.01 0.99 0.00
0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 1.00
Reich et al., BJD, 2011
Probabilités des classements par traitement
Tableau: Méta-analyse: induction-efficacité de biomédicaments
pour le traitement du psoriasis.
0
20
40
60
80
100
0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
40
%

patient
Ustekinumab 45 mg, q12
Ustekinumab 90 mg, q12
Semaine
45mg n =
90mg n =
255
256
255
256
250
243
249
241
248
238
246
238
251
246
250
248
254
248
F
C
O
L
T
T
I
Leonardi CL, et al. Lancet 2008;371:1665-74.
Figure: Réponse PASI 75 sur 40 semaines - étude PHOENIX 1.
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