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Vol 15
N°6
2012
22
LA MICROSCOPIE CONFOC
ALE IN VIVO: LE NOUVEL OUTIL
(R)ÉVOLUTIONNAIRE DU DER-
MATOLOGUE (1)
Nouvelle technique d'imagerie non inva-
sive de la peau, la microscopie confocale in
vivo
a le gros avantage de sa reproductibi-
lité en temps réel, avec en outre la possi-
bilité d'obtenir une image «histologique»
de la lésion. Cette technologie associe un
rayon laser excitateur qui pénètre l'échan-
tillon marqué avec des fluorochromes avec
un bloc de filtrage des longueurs d'onde
émises par les rayons fluorescents prove-
nant des divers plans de la préparation.
«Elle est appelée à se positionner entre la
dermoscopie et l'histopathologie
, explique
le Pr Philippe Bahadoran (Nice), voire à
remplacer les biopsies dans certaines situa-
tions, notamment dans les tumeurs et les
cancers cutanés
.» Cette technique a mon-
tré un intérêt particulier dans le diagnostic
des mélanomes de la face, avec une sensi-
bilité de 95%, et pour les carcinomes de la
face afin de déterminer la marge chirurgi-
cale. Des études sont réalisées pour enri-
chir la palette des diagnostics possibles.
LE DIAGNOSTIC DES ONYCHO-
MYCOSES, UNE AUTRE APPLICA-
TION POSSIBLE DE LA MICRO-
SCOPIE CONFOCALE
IN VIVO (2)
La suspicion clinique d'onychomycose
(Figure 1) est souvent difficile à confir-
mer au laboratoire: le rendement des
examens directs (préparations à l'hy-
droxyde de potassium KOH) est faible
et le résultat des cultures long à obtenir,
notamment pour les dermatophytes. La
microscopie confocale in vivo (MCIV),
nouvelle technique d'imagerie cutanée
non invasive, qui a déjà montré son inté-
rêt dans le diagnostic de lésions tumo-
rales de la peau, permet de visualiser des
structures intracutanées et en particulier
des éléments fongiques dans l'ongle.
Pour évaluer l'intérêt de cette nouvelle
exploration, une étude prospective mo-
nocentrique a inclus 42 patients chez
lesquels on suspectait une onychomy-
cose devant des lésions latéro-distales à
type de pachyonychie, de leuconychie ou
xanthonychie touchant 10 à 75% de la
tablette unguéale du gros orteil. Tous ont
bénéficié d'un prélèvement mycologique
pour l'examen direct et les cultures et
une imagerie par MCIV a été réalisée sur
les tablettes des ongles.
Le diagnostic d'onychomycose a été
confirmé pour 16 patients grâce aux
examens mycobactériologiques. La MCIV
n'a cependant retrouvé des éléments
mycéliens (structures linéaires brillantes
ramifiées) que pour 6 d'entre eux. En
revanche, chez les 26 autres patients, la
MCIV n'a mis en évidence aucun élé-
ment mycosique.
La spécificité de la MCIV est donc de
100%, mais la sensibilité n'est que de
37,5%. La valeur prédictive positive de
100% et la valeur prédictive négative de
72%.
Ces données montrent que la MCIV est
capable de faire un diagnostic rapide
d'onychomycose, permettant de débuter
le traitement sans attendre les résultats
des examens mycologiques. Sa faible
sensibilité empêche toutefois de la pro-
poser comme moyen de dépistage. Mais
certaines améliorations techniques à
venir pourront sans doute augmenter ses
performances.
PRENDRE DES PHOTOS DES
PATIENTS? OUI, MAIS PAS N'IM-
PORTE COMMENT! (3)
Outil diagnostique et de suivi, la pho-
tographie prend une place croissante
en pratique dermatologique courante.
Mais comment ce qui est devenu un
véritable acte médical est-il perçu par
les patients? Un questionnaire, proposé
CONGRÈS
Journées dermatologiques de Paris, 11-15 décembre 2012
Le compas dans l'oeil,
l'atout du dermatologue
Marie-Line Barbet, Roseline Péluchon, Geneviève Démonet, Arielle le Masne, Dominique-Jean Bouilliez
A
côté des sessions de formation et d'information sur les progrès les plus
récents ­ thérapies ciblées du mélanome et du carcinome basocellulaire
métastatique, microscopie confocale in vivo, indications dermatologiques des
biothérapies... ­, les Journées dermatologiques de Paris ont brillé par le foison-
nement de données épidémiologiques, physiopathologiques et même cliniques
qui vont probablement, et dès demain, modifier la prise en charge de certaines
dermatoses. Résumé des plus marquantes avec l'équipe de www.jim.fr.
S1
1
03F
Figure 1: Onychomycose.
© Tennstedt