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Skin
Vol 15
N°6
2012
24
prolongée, 28 avaient eu une rechute et
23 deux rechutes ou plus. L'âge, le sexe,
le phototype, les antécédents dermato-
logiques et les facteurs relatifs à l'habi-
tus ne sont pas des facteurs de risque de
rechute. En revanche, des lésions ayant
plus de huit mois d'ancienneté, locali-
sées à la tête ou au cou, ou présentant
un aspect inflammatoire ou papuleux, ou
encore l'atteinte de plus de 4 sites dis-
tincts sont associées à un risque signifi-
catif de rechute. Ces facteurs de risque
sont faciles à repérer par le praticien et
peuvent le guider au moment du choix
entre le traitement antifongique local et
systémique.
POUR UN DÉPISTAGE PLUS SYS-
TÉMATIQUE DES INFECTIONS À
CHLAMYDIA TRACHOMATIS (8)
L'infection à Chlamydia Trachomatis
(CT) est l'infection sexuellement trans-
missible bactérienne la plus fréquente
chez la femme et la première cause de
stérilité tubaire. C'est aussi la première
cause d'urétrite non gonococcique chez
l'homme. S'il est reconnu que la plupart
des femmes infectées sont asymptoma-
tiques, la prévalence de l'infection chez
des hommes asymptomatiques est en-
core assez mal évaluée.
Une étude prospective a été réalisée
dans un centre de dépistage entre février
et juin 2011. Tous les patients consultant
dans ce centre se voyaient proposer un
dépistage de CT par PCR duplex (dépis-
tage CT et gonocoque). Au total, 1.599
patients ont été prélevés (867 femmes
et 732 hommes) et 132 prélèvements se
sont révélés positifs (8,25%), dont 118
positifs à CT et 14 à gonocoques.
Chez les femmes, 7% (n = 61) étaient in-
fectées à CT, dont 87% (n = 53) étaient
asymptomatiques. Dysurie, dyspareunie,
leucorrhée ou encore salpingite étaient
les symptômes retrouvés chez les 8
autres femmes, dont 3 présentaient une
co-infection par le gonocoque. Aucune
autre IST n'était diagnostiquée, mais 4
patientes rapportaient des antécédents
d'infection à CT et 2 d'infection à pa-
pillomavirus.
Quant aux hommes, ils étaient 7,8%
(n = 57) à être infectés par CT. La
grande majorité d'entre eux (79%) était
asymptomatique, mais 12 patients pré-
sentaient une urétrite. Deux hommes
étaient co-infectés par le gonocoque,
un patient présentait des condylomes et
un patient aussi une syphilis latente. La
recherche d'antécédents retrouvait 2 cas
d'infection à CT et un d'infection à pa-
pillomavirus. Il semble important de no-
ter que les patients infectés sont jeunes,
en moyenne 22,7 ans chez les femmes et
25,7 ans chez les hommes.
Il ne faut donc pas attendre l'apparition
d'une symptomatologie pour dépister
les infections à CT. Un dépistage plus
systématique chez tous les jeunes pa-
tients permettrait de réduire la préva-
lence de l'infection et d'en limiter les
complications.
QUAND L'ENTÉROVIRUS AFFOLE (9)
Outre le classique syndrome mains-
pieds-bouche, les Coxsackies et autres
entérovirus peuvent être responsables de
manifestations dermatologiques généra-
lisées, spectaculaires et sources d'errance
diagnostique, pour les pédiatres comme
les dermatologues. Sont ainsi décrites des
lésions disséminées et microvésiculeuses,
des placards pseudo-dyshidrosiques des
membres, des atteintes péri-orificielles,
etc. L'atteinte des mains et des pieds peut
manquer ou, au contraire, se manifester
par de volumineuses bulles palmo-plan-
taires. Ces formes cliniques atypiques
semblent être en recrudescence depuis
quelques années, justifiant le recours aux
sérologies virales et à la PCR sur vésicules
en cas de doute diagnostique.
L'ACNÉ, COMPLICATION
MÉCONNUE DE LA RADIO-
THÉRAPIE (10)
L'acné est une complication classique,
bien que rare, de la radiothérapie. Beau-
coup moins fréquente que la radioder-
mite, son incidence est sans doute sous-
estimée, d'autant qu'elle peut survenir
jusqu'à 6 mois après la fin de la radio-
thérapie. Strictement localisée au champ
d'irradiation, elle survient aussi bien au
cours d'une irradiation superficielle qu'à
la suite d'une irradiation de haute éner-
gie. Si les lésions sont le plus souvent de
type rétentionnel, des formes inflamma-
toires ont aussi été décrites. Elle pourrait
être due à la modification de la kératini-
sation folliculaire et de la sécrétion séba-
cée par le rayonnement.
LA «CINQUIÈME MALADIE»:
Y PENSER AUSSI CHEZ L'ADULTE
(11)
Bien connue en pédiatrie sous le terme
de «cinquième maladie» (Figure 3),
l'infection à parvovirus B19 mérite aussi
d'être reconnue chez l'adulte. En effet, la
moitié des cas surviennent après l'âge de
15 ans et une atteinte cutanée est pré-
sente chez 40 à 80% des patients.
Une étude rétrospective multicentrique
Figure 2: Pityriasis versicolor.
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