![]() psoriasis en Allemagne), novembre 2012, Belgique, par Karen Medaer (Service de Dermatologie, UZ Antwerpen) psoriasis ne se limite pas à l'apparition des plaques érythémato-squameuses cutanées caractérisant cette maladie. Différents types de psoriasis peuvent se manifester sur la peau, tels le psoriasis inversa ou la pustulose palmo- plantaire, ainsi que l'atteinte unguéale. Une arthrite psoriasique peut aussi se manifester, en général plusieurs années après l'apparition des symptômes cutanés ou plus rarement précéder ces symptômes. Le psoriasis est par ailleurs associé à une comorbidité métabolique (diabète, obésité, hyperten- sion ou problèmes hépatiques), à un risque deux fois plus élevé d'ostéoporose chez les hommes et à une comorbidité psychosociale importante accompa- gnée de troubles affectifs (1). déré comme une «dermatite rhumatismale». Il y a lieu de traiter le psoria- sis comme une maladie systémique inflammatoire, en tenant compte de la gravité de l'atteinte cutanée, crânienne et unguéale, de l'arthrite psoriasique et de la comorbidité métabolique et psychologique, autant de troubles qui influencent négativement la qualité de vie. également à diminuer l'espérance de vie de trois à quatre ans (2), doit être plus spécifiquement pris en considération. Les patients psoriasiques déve- loppent deux fois plus de plaques coronariennes significatives et un patient de 30 ans atteint de psoriasis grave présente un risque relatif trois fois plus élevé d'infarctus aigu du myocarde (IAM) par comparaison à une personne du même âge sans psoriasis (3). Il semble donc logique que ce risque soit pleinement attribuable à la comorbidité du psoriasis et au risque cardiovas- culaire accru, comme dans le cas du diabète, de l'obésité et de l'hyperten- sion. Par contre, après une correction portant sur l'ensemble des facteurs de risque cardiovasculaire, il apparaît que l'inflammation psoriasique peut être indépendamment associée à un risque cardiovasculaire plus important (4, 5). médicamenteuse visant à agir au maximum sur ces différents aspects, à sa- cutanés, amélioration de la qualité de vie et de l'état mental, traite- ment de la comorbidité, contrôle de l'inflammation et réduction du risque cardiovasculaire. Dans cette optique, il importe de traiter correctement les patients psoria- siques dans les plus brefs délais, afin de prévenir tout problème irréversible, et ce, également sur le plan psychosocial. façon critique les soins administrés à l'heure actuelle. Il apparaît notamment qu'une grande partie des patients restent aujourd'hui sous-traités. En 2005, en Allemagne, 57% des patients présentant une atteinte supérieure à 10% de la surface corporelle [Body Surface Area (BSA)] recevaient exclusivement un traitement topique et seuls 45,4% des patients caractérisés par un indice PASI (Psoriasis Area and Severity Index, indice de sévérité et de surface du psoriasis) > 20 bénéficiaient d'une thérapie systémique (6). Des progrès ont cependant été enregistrés en peu de temps à cet égard. Ainsi, en 2007, une proportion plus élevée de patients (soit 21,3%) présentant un indice PASI > 20 recevaient un traitement systémique (7), ce qui s'est traduit par une diminution du nombre de patients hospitalisés et des arrêts de travail et une augmentation substantielle de la qualité de vie des patients (6, 7). cutanés sur la base objective du score PASI ainsi que la satisfaction du patient, exprimée par le score DLQI (Dermatology Life Quality Index, indice dermato- logique de qualité de vie). Si un traitement entraîne une amélioration de 75% du score PASI, il apparaît indiqué de poursuivre la thérapie. En revanche, une autre stratégie thérapeutique doit être envisagée en cas de progrès inférieur à 50%. Si une amélioration clinique de 50 à 75% est enregistrée, la détermina- tion de l'indice DLQI joue un rôle décisif. Lorsque le patient est satisfait et que le psoriasis n'exerce qu'une influence limitée sur la qualité de vie (DLQI 5), il est judicieux de poursuivre le traitement actuel. Par contre, une adaptation du plan thérapeutique apparaît indiquée dans le cas contraire (8). |