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GUNAIKEIA
VOL 18 N°8
2013
L'AMH est utile en tant que marqueur de la réserve ova-
rienne chez les adultes. En revanche, chez les femmes
plus jeunes, il est difficile de l'interpréter étant donné les
variations importantes d'un individu à l'autre et le fait que
certaines valeurs sont indécelables. Chez 85% des femmes
présentant un syndrome de Turner, on constate des va-
leurs d'AMH réduites, voire indécelables. L'insuffisance
ovarienne précoce touche 80% des femmes atteintes
d'une galactosémie classique. On a longtemps cru que cela
était dû à une glycosilation perturbée de la FSH, mais on a
constaté un taux d'AMH diminué chez plus de 90% de ces
femmes. Chez 25% des femmes présentant une mutation
FMR1 positive et plus de 70 répétitions, on observe une
insuffisance ovarienne précoce et un faible taux d'AMH.
Pendant une chimiothérapie, on remarque une baisse ra-
pide du taux d'AMH à des valeurs indécelables, alors que
la FSH reste inchangée. Cet effet est réversible après 12
mois. L'AMH diminue plus rapidement chez les fumeuses
et en cas de traitement impliquant une forte dose d'estro-
gènes au cours de l'adolescence, et est plus faible chez
les femmes prenant la pilule et en cas d'obésité, ce qui
entraîne un nombre accru de problèmes de fertilité.
Par conséquent, nous recommandons un caryotypage,
une hybridation
in situ en fluorescence (FISH) avec mar-
queur X et un dépistage de la prémutation de FMR1 chez
les adolescentes souffrant d'oligoménorrhée ou d'amé-
norrhée et présentant un taux de FSH accru. En cas de
dépistage génétique négatif, il est pertinent de procéder à
un dépistage d'une éventuelle mutation des gènes BMP15
et FSHR, assurément en cas d'aménorrhée secondaire et
d'AMH mesurable. Un suivi annuel de l'AMH est recom-
mandé pour les adolescentes présentant un risque élevé
d'IOP (syndrome de Turner, galactosémie, prémutation
de FMR1, post-chimiothérapie avec agents alkylants). Les
valeurs d'AMH circulante chez les enfants et les adoles-
centes doivent être interprétées avec prudence (valeurs
prépubertaires indécelables, valeurs accrues en cas d'insu-
linorésistance).
Chez les femmes présentant des antécédents familiaux
d'IOP, nous pouvons juste leur recommander de ne pas
fumer, d'utiliser les produits cosmétiques avec modéra-
tion, de conserver un poids normal et... de ne pas attendre
l'homme parfait pour avoir des enfants!
«Les petits ruisseaux
font les grandes
rivières», une vision
visionnaire
Mireille Merckx, UMC Sint-Pieter,
Bruxelles
La gynécologie pédiatrique est
une nouvelle sous-spécialité
ambitieuse en plein essor. Avec la
création du groupe de travail BiG-
PAG en 2010, le développement
de cette sous-spécialité en Belgique a fortement progres-
sé. Cette spécialité concerne de nombreuses disciplines. Il est
donc essentiel de pouvoir collaborer avec une équipe qui s'y
intéresse afin d'optimiser l'approche des parents et de l'en-
fant. Vu la rareté des cas, une communication et une coopé-
Figure 5: Evolution naturelle de l'ovaire au fil du temps.
10
7
10
6
10
5
10
4
10
3
10
2
0 10 20 30 40 50 60
100
75
50
25
Number of f
ollicles
P
r
opor
tion of poor qualit
y ooc
yt
es (%)
Age (years)
Number of follicies
Proportion of poor quality oocytes
Optimal
fertility
Irregular
cycles
Menopause
End of
fertility
Declining
fertility
Mireille Merckx