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GUNAIKEIA
VOL 18 N°8
2013
60% des femmes entre 15 et 19 ans sont vaccinées, 30%
entre 19 et 25 ans et très peu au-delà de 25 ans.
Cette situation s'explique par le fait que les femmes plus
âgées n'ont pas été couvertes par les programmes de vac-
cination organisés et que les plus jeunes n'ont pas encore
bénéficié du programme de vaccination scolaire. Chez
76% des filles ayant reçu la première dose, les trois doses
sont administrées dans les 2 ans.
On remarque un gradient Nord-Sud manifeste, la couver-
ture vaccinale la plus faible étant enregistrée à Bruxelles;
on constate par ailleurs une situation particulière au
Luxembourg, où l'on observe à la fois une zone avec la
meilleure couverture et la pire couverture (
Figure 4). Cela
peut s'expliquer par un statut socio-économique plus
faible: lorsque les mères ne font pas réaliser régulièrement
un frottis, les filles ne sont assurément pas vaccinées. La
couverture vaccinale mesurée est probablement sous-
estimée en raison du remboursement par des assurances
maladie complémentaires et des vaccinations sans rem-
boursement.
Il apparaît toutefois que la couverture permise par le biais
de la vaccination opportuniste est modérée et présente par
ailleurs une tendance à la baisse! La couverture vaccinale
dans le cadre des programmes de vaccination organisés
est beaucoup plus élevée, à un coût nettement inférieur!
Des directives internationales seraient utiles pour déter-
miner la période et l'âge d'administration, de même qu'un
registre pour consigner chaque vaccin administré et un
centre HPV pour suivre les effets de la vaccination et sa
couverture.
Ovaire en péril
Jean De Schepper, UZ Brussel
Depuis les années 90, la fertilité en Europe baisse: la pré-
valence de l'insuffisance ovarienne précoce (< 40 ans) est
de 1%, celle de la ménopause précoce (< 45 ans) de 5% et
celle de la réserve ovarienne diminuée (< 35 ans) de 14%.
Le vieillissement, également au niveau de l'ovaire, entraîne
une hausse du nombre d'ovocytes de moins bonne qualité
dès 18 ans, de sorte que chez la plupart des femmes, la
fonction ovarienne cesse vers 50 ans (influence génétique
importante) (
Figure 5). Sur le plan biochimique, cela se
caractérise par une forte hausse de la FSH et une AMH
impossible à mesurer. Le tabagisme, une situation nutri-
tionnelle défavorable et un mauvais statut socio-écono-
mique sont autant de facteurs de risque de l'insuffisance
ovarienne précoce (iOP).
Lors de recherches sur les facteurs de risque génétiques,
une mutation de BMP15 a été décelée chez 4% des femmes
atteintes d'IOP. Ces femmes sont passées en aménorrhée
secondaire. Un caryotypage standard reste pertinent pour
rechercher des translocations chromosomiques équili-
brées entre le chromosome X et un autosome, lesquelles
sont plus fréquentes chez les femmes atteintes d'IOP.
Des études visant à identifier des substances ovotoxiques
potentielles ont mis en évidence plus de 18 substances
chimiques (notamment le plomb, le cadmium et le chrome)
et d'autres substances organiques (telles que des solvants
et des pesticides) qui sont associées à un risque d'insuffi-
sance ovarienne. Ainsi, l'IOP touche jusqu'à trois fois plus
les coiffeuses, probablement en raison de l'exposition à
des solvants.
Figure 4: Taux de vaccination par région.
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Birth cohort
V
ac
cina
tion c
o
v
er
age
Flemish Region
Walloon Region
Brussels