pour une vie» diffusés sur RTL TVI monde hospitalier en suivant de près, pour le premier, le travail d'un neurochirurgien des Cliniques Universitaires Saint-Luc, et pour le second, le fonctionnement de 4 services hospitaliers de l'Hôpital Erasme. Comme l'a rappelé Florence Hut, méde- cin chef du CHU Brugmann, la série «Dr Rafto» a été un véritable succès public: près de 500.000 téléspectateurs lors de la diffusion du 2 téléspectateurs lors du passage du docu- fiction sur TF1. Cet enthousiasme n'a pas été, à l'époque, partagé par l'ensemble du corps médical. L'Ordre des médecins et les rédactions des journaux médicaux ont reçu des plaintes et des courriers dénon- çant l'hypermédiatisation du médecin et de l'hôpital concerné. «La forte personna- lisation du Dr Christian Raftopoulos a été particulièrement critiquée. Il l'a été éga- lement particulièrement par des confrères et des soignants qui ne se retrouvaient pas dans le mode d'interaction professionnelle entre le médecin et le patient présenté dans le film», rappelle le Dr Hut. diffusion de "Dr Rafto" est vraisemblable- ment que nous avons utilisé les codes de la fiction pour mettre en avant le travail des soignants. Dans ce reportage, nous n'avons en rien modifié les histoires des patients. Ils ont été très heureux de parti- a accompagné la diffusion de cette série a participé aussi à cette confusion. Elle ne reflète pas ce que le téléspectateur a pu voir dans les 4 épisodes», commente Sophie De Brabandere, journaliste de RTL qui a participé aux deux docu- fictions réalisés par Georges Huercano. Elle souligne que toutes les personnes filmées ont pu voir le film avant sa diffu- sion et demander, le cas échéant, d'être «floutées». Pour le film «Une deuxième chance pour la vie», consacré à la greffe d'organe, les négociations entre l'équipe du docu-fiction et l'Hôpital Erasme ont duré deux ans. En tenant compte des critiques formulées sur le premier film, l'équipe de production a modifié le concept. La personnalisation a été réduite. Ce docu-fiction s'intéresse à un nombre plus élevé de «personnages» principaux et de services médicaux. Du coup, l'audience a été nettement moins bonne un quart de celle de «Dr Rafto» et RTL a décidé de ne pas renouveler l'expérience pour l'instant. mérite bonnes nouvelles», estime le Pr Didier De Cannière (CHU Saint-Pierre). «Je ne les ai pas vus à l'époque, parce que je travaillais aux Etats-Unis, mais j'aimerais savoir ce qui a provoqué ce scandale. Le monde a les héros qu'il mérite. Sans être démagogue, Nabilla... La lumière que Christian Rafto- poulos, qui est un brillant neurochirurgien, a reçue par ce coup de projecteur est bonne pour l'ensemble de la communauté médi- cale.» Lors de son séjour professionnel aux Etats-Unis, le Pr De Cannière a été confronté aux méthodes marketing du secteur médical. Un pays où on n'hésite pas à placarder les photos des médecins sur des panneaux publicitaires géants afin de «vendre» l'institution aux patients potentiels. à la VRT, estime qu'il est important que l'équipe de réalisation d'un docu-fiction et les responsables de l'hôpital discutent longuement des attentes des uns et des autres et examinent le projet jusque dans les moindres détails. «Il est très important de pouvoir dialoguer. A la VRT, nous avons déjà produit et collaboré à de nombreuses séries non-fictionnelles sur la santé. Lorsque nous le faisons, nous concluons un véritable accord avec l'hôpital sur la forme et le fond du reportage. Nous étudions à l'image des patients, des membres de la famille, la possibilité pour un patient qui est un "personnage" d'arrêter de participer à ce "soap", même au dernier moment... Il faut discuter de tout cela clairement. Cette approche augmentera la qualité du film. Il ne faut pas dire, par définition, non à un genre télévisuel, mais il faut poser des exi- gences dans le cadre d'un dialogue. Si vous ne voulez pas en tant que médecin ou hôpi- tal y participer, il ne faut pas le faire.» Les journalistes médicaux participant au débat ont souligné l'importance des docu- fictions pour mettre en valeur auprès de l'opinion publique le travail des hôpitaux et soignants, humaniser ces institutions, faire naître des vocations chez les jeunes téléspectateurs et recruter du personnel dans un secteur qui connaît des situations de pénurie pour plusieurs de ses métiers (infirmières, médecins de certains spé- cialités, cadres supérieurs spécialisés...). A choisir, il vaut mieux que «le temps de cerveau disponible» (1) arraché aux télé- spectateurs serve à quelque chose. congrès de l'Association belge des hôpitaux. Faut-il partici- per, en tant que médecin ou hôpital, à ce genre télévisé? Ce type de reportage scénarisé est-il une forme de publicité déguisée? Qu'en pense l'Ordre des médecins? Comment centre d'un débat convivial, animé par le Dr Florence Hut. des médecins à des programmes d'information ou à des articles de presse. «Cette participation pose évidemment le problème de la "publicité"», sou- ligne le Pr Jacques Noterman (Ordre des médecins). «Le Conseil national de l'Ordre des médecins définit la "publicité" comme ce qui relève du domaine public: ce que le médecin fait, ses heures de consultation... C'est une notion très différente de celle de la "réclame". Ce n'est pas du tout comparable. La limite entre la "publicité" et la "réclame" est presque impossible à définir de manière précise. Cette frontière est subjective. C'est un point important lorsqu'on analyse les rapports entre les médecins et les médias. Il est difficile d'arriver à un consensus complet entre les différents interlocuteurs même entre les médecins à ce sujet.» L'ancien neurochirurgien remarque que l'accès des médecins aux médias diffère fortement en fonction de la spécialité exercée (médecine générale, cardiologie...) et du lieu d'exercice (hôpital de référence, hôpital périphé- rique...) «Certains médecins spécialistes exerçant en cabinet privé voient dans certaines émissions la promotion déloyale des institutions de soins. Comme ils n'ont pas accès à cette "réclame", ces programmes les dérangent. Ils en font part au Conseils provinciaux de l'Ordre des médecins ou au Conseil national. Nous essayons dans la mesure du possible de garder l'église au milieu du village. Dans le cas de l'émission "Dr Rafto", le titre de l'émission qui ressem- blait un peu trop à celui d'un célèbre médecin-héros d'une série télévisée diffusée pratiquement au même moment a choqué de nombreuses personnes. C'est la forme et non le contenu qui a dérangé la plupart des médecins ayant formulé des remarques.» Pour le Pr Noterman, ce genre de programme télévisé soulève le problème du vedettariat. «Il s'agit d'une arme à double tranchant. Vous pouvez en profiter un temps, généralement très court. Beaucoup de patients vont vous contacter pour prendre rendez-vous. Vous allez les recevoir et vous devrez dire aux 3/4 des patients qui vous ont contacté suite à l'émission qu'ils doivent se rendre chez un confrère. Ils seront déçus...» |