qu'il changerait dans ce service de dialyse (Figure 2). Il décrivit aussi ce qu'il pouvait entendre. Alors qu'au début tout avait l'air super, il semblait quand même y avoir de grandes différences entre les deux hôpitaux en termes de liberté et de responsabilité des patients.» laquelle l'étude d'essai a été réalisée avec un nombre très limité de patients, Margo Annemans effectue pendant le dernier semestre un travail de terrain «à grande échelle» avec des groupes de patients. «Je vais notamment un jour par semaine visiter les patients dans l'hôpital de jour et un jour par semaine ceux en dialyse rénale. J'ai fait délibérément le choix de ces deux services, parce qu'il s'y trouve des profils de patients très différents. Les patients en dialyse sont très familiarisés avec le fonc- tionnement de l'hôpital: celui-ci n'a plus beaucoup de secrets pour eux étant don- né qu'ils y séjournent très régulièrement pendant de longues périodes de temps. Le groupe des patients en dialyse comprend un nombre de personnes limité, mais j'ai construit avec elles une relation de longue durée. L'hôpital de jour est fréquenté par des personnes qui sont admises pour tout au plus un jour et ont souvent peu de contacts avec l'hôpital. Il s'agit pour elles d'une expérience totalement nouvelle. Dans l'hôpital de jour, j'interviewe briève- ment un grand nombre de personnes après leur intervention. La nature de l'opération n'a pas d'importance.» Inutile de dire que «l'état d'esprit» dans les deux services est totalement différent. et ergonomique tients alités. L'objectif final est d'émettre des recommandations pour guider les architectes dans leur travail. «Accorder de l'attention au vécu du patient n'empêche évidemment pas tionne également. C'est une condition sine qua non. D'ailleurs, beaucoup d'études ont déjà été réalisées à ce sujet. Et les projets EBD impliquent aussi que tout doit fonctionner cor- rectement au niveau fonctionnel et ergono- mique. Le contraire est vrai aussi. Ce n'est pas parce qu'un projet est positif pour le vécu du patient qu'il ne devrait plus fonctionner.» L'accent ayant été mis sur le vécu des patients, les prestataires de soins et les membres des équipes de direction des hô- pitaux ont moins eu voix au chapitre dans ce doctorat. Pour corriger cela, un dialogue est prévu avec les prestataires de soins et les directeurs. Dans une dernière phase, les résultats leur seront soumis. «Il est important de donner également la parole aux médecins et aux directeurs», explique Margo Annemans. «Parce que nous voulons rester en contact avec le terrain. Ce serait évidemment problématique si je fournissais aux architectes des informations parfaites que les autres acteurs du secteur hospitalier trouveraient sans aucun intérêt.» tifique et technologique (IWT) par le biais d'un mandat Baekeland sous la direction de Ann Hey- ligen et Chantal Van Audenhoven (KU Leuven) et Hilde Vermolen (Osar). du comité d'éthique de l'hôpital. Pour y participer, les patients devaient notamment donner leur consentement éclairé. «Pour des raisons de protection de la vie privée, je n'avais pas le droit de savoir quels patients participaient à l'étude. Mais comment pouvais-je leur demander leur consentement si je ne pouvais pas savoir qui ils étaient? Finalement le problème a été résolu via un bénévole qui a demandé aux patients leur consentement. Après, j'ai pu connaître leur identité mais sans violer le secret médical bien entendu. Cela ne m'intéressait pas non plus. Par ailleurs, j'aurais bien aimé travailler dans un service d'oncologie. Parce que c'était considéré comme trop stigmatisant, le comité d'éthique n'a malheureusement pas approuvé cette demande.» plus précisément au Maggie's Cancer Caring Centre de Londres. Annemans: «En Grande-Bretagne, il y a plusieurs Maggie's centres. Ce sont des centres de jour pour les patients atteints d'un cancer et les personnes qui sont concernées par ce problème de près ou de loin. Tout le monde famille, amis, patients guéris... est le bienvenu. A la différence de l'hôpital, les gens se retrouvent ensemble dans un environnement non clinique. Les Maggie's Centres offrent un soutien et sont l'oeuvre de toute une vie de l'architecte Charles Jencks et de sa femme architecte paysagiste Maggie Keswick. Dans les années 1990, on a diagnostiqué à Maggie un cancer du sein. A un moment, le médecin a annoncé froidement à Maggie qu'elle n'avait plus que trois mois à vivre. Après quoi elle s'est retrouvée dans le couloir. Patient suivant... De son indignation est né le Maggie's Trust: l'hôpital n'offre pas un environnement adéquat aux personnes qui viennent d'apprendre qu'elles ont un cancer.» explique Margo Annemans. «Pour leur construction, Charles Jencks s'est tourné vers des architectes de renom. Frank Gehry par exemple. Et Rem Koolhaas. Les architectes travaillent sur la base d'un projet de commande. Celui-ci contient traditionnellement le nombre de mètres carrés à prévoir pour les différents espaces (toilette, cuisine, salle de séjour...). Maggie Keswick a écrit au cours des dernières années de sa vie et de son combat contre le cancer l'ouvrage biographique `A View from the Front Line' (1), un projet de commande mais pas dans le sens classique du terme. Elle y décrit son vécu en tant que malade, l'environnement tel que perçu par une patiente atteinte d'un cancer. Dans ce document, elle précise que la cuisine doit occuper une position centrale, parce que les gens doivent pouvoir s'y retrouver ensemble; qu'on doit pouvoir se retirer dans les toilettes pour pleurer; qu'un paysage vert est important, sans indiquer toutefois combien d'hectares sont nécessaires, etc. Le paysage du Maggie's Centre à Londres est par exemple beaucoup plus limité que celui des centres écossais.» du Maggie's Centre de Londres. «Les architectes voulaient donner aux bâtiments des vertus curatives. C'est pourquoi j'ai demandé le point de vue des utilisateurs lors d'un entretien de groupe. Lors d'une discussion séparée, j'ai également reçu des explications de l'architecte. Ce que je voulais savoir, c'était: le bâtiment fait-il ce qu'il se propose de faire? Et la réponse à cette question a été positive. Les centres sont effectivement perçus comme des lieux propices à la guérison.» faudrait améliorer à la disposition du service de dialyse. n'empêche évidemment pas de veiller à ce que l'aspect logistique fonctionne également. |