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Le Spécialiste
13-14
11 septembre 2013
www.lespecialiste.be
«O
n estime qu'entre 10.000 et 11.000 per-
sonnes utilisent la langue des signes dans
notre pays. Lorsqu'un patient sourd ou
malentendant doit se rendre à l'hôpital, il se trouve par-
fois confronté à la barrière de la langue et de la culture.
Il est rare qu'un interprète en langue des signes soit directe-
ment présent au sein de l'hôpital, ce qui peut parfois poser
problème lorsque le patient et le personnel médical ne se
comprennent pas correctement. En effet, pour différentes
raisons, les patients ne peuvent pas toujours disposer sur
place d'un interprète professionnel»
, constatent les pro-
moteurs de ce projet d'interprétation à distance pour les
patients sourds ou malentendants.
Grâce à un système de vidéoconférence, le personnel mé-
dical et les patients peuvent désormais entrer en contact
avec un interprète comprenant la langue des signes
franco-belge ou flamande. Ces interprètes travaillent
respectivement au CHU Charleroi et à l'UZ Gent.
Une barrière en moins
«L'importance d'une bonne assistance linguistique pour les
patients sourds a été encore récemment mise en évidence
dans un éditorial publié dans
The Lancet», a précisé Lau-
rette Onkelinx lors de la présentation du nouveau sys-
tème. «Cet article souligne notamment qu'au Royaume-
Uni, un tiers des personnes sourdes essaient d'éviter une
consultation chez le médecin généraliste en raison des
problèmes de communication. Dans le même éditorial,
il est proposé l'utilisation d'interprètes à distance comme
une des solutions. La Belgique est l'un des premiers pays en
Europe qui organise un tel service dans le cadre des soins
de santé. Depuis le 3 septembre, les personnes sourdes de
Flandre, Bruxelles et Wallonie peuvent demander via un site
web (www.lsfbvideo-sante.belgique.be) un interprète en
langue des signes dans les hôpitaux et centres médicaux de
première ligne participants. Dans un clip vidéo, qui pourra
également être diffusé sur les sites web des organisations
de sourds et un certain nombre d'hôpitaux, la procédure
est expliquée en langue des signes. Des membres de la
communauté sourde ont participé à la réalisation de ce film
avec beaucoup d'enthousiasme et d'engagement et nous
les remercions pour cela. De cette façon, les interprètes
en langue des signes deviennent aussi accessibles que les
services pour les patients parlant des langues moins cou-
rantes. Les hôpitaux également et plus particulièrement le
CHU de Charleroi et l'UZ Gent ont réalisés des efforts par-
ticuliers en collaboration avec le SPF Santé Publique pour
permettre la réalisation de ce site.»
Les patients peuvent également trouver sur ce site internet
la liste des hôpitaux participants et quelques explications
sur la manière de prendre rendez-vous. Le système d'inter-
prétation en langue des signes est totalement gratuit pour
le patient, et reste bien entendu confidentiel, comme toute
conversation entre un médecin et son patient.
17 langues différentes
«Depuis 1999, notre département s'efforce également, à
l'aide d'un système de médiation interculturelle, de veiller à
ce que les patients éprouvant des difficultés à se faire com-
prendre en français ou en néerlandais puissent bénéficier de
soins médicaux appropriés, souligne le SPF Santé publique.
Plusieurs projets pilotes sur la médiation interculturelle par
internet sont en cours depuis 2009. À l'heure actuelle, des
médiateurs sont disponibles dans 17 langues différentes, ces
derniers travaillant dans un hôpital fixe ou proposant leurs
services par vidéoconférence. En 2012, les médiateurs inter-
culturels ont réalisé au total 107.000 interventions.»
V.C.
JS0750F
Des interprètes en langue des signes
dans
les hôpitaux
Le SPF Santé publique, sécurité de la
chaîne alimentaire et environnement
a présenté le 3 septembre au CHU de
Charleroi, en présence de la ministre de
la Santé publique, un système d'interpré-
tation en langue des signes par vidéo-
conférence. Les patients sourds vont
désormais pouvoir bénéficier d'une aide
en ligne.
LA VIE DES HÔPITAUX
«L'importance d'une bonne
assistance linguistique pour les
patients sourds a été encore récemment mise en évidence dans un
éditorial publié dans
The Lancet», a précisé Laurette Onkelinx lors de la
présentation du nouveau système.
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U
n hôtel à insectes (abeilles
solitaires, bourdons, arai-
gnées, coccinelles, forficules
et chrysopes...) a été construit par les
patients du Centre de jour en psychia-
trie du CHR Val de Sambre.
Les objectifs poursuivis par les promo-
teurs de ce projet original sont de favo-
riser la biodiversité en sensibilisant les
visiteurs de l'hôpital à ouvrir les yeux
et d'impliquer, en collaboration avec
l'IDEF (Institut pour le Développement
de l'Enfant et de la Famille), les pa-
tients qui fréquentent quotidiennement le Centre de jour en psychiatrie
dans un projet créatif. A découvrir dans le patio de l'hôpital.
V.C.
Un hôtel à insectes
dans l'hôpital
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Le PET-scan du CHC accrédité
au niveau européen
Le Centre Hospitalier Chrétien (Liège) a obtenu l'accréditation EARL de
son PET-scan.
«En 2010, l'EANM (Association européenne de médecine nucléaire) a émis des recommandations de
bonne pratique pour la réalisation des examens TEP (tomographie par émission de positons) dans le
domaine de l'oncologie. Un programme d'accréditation nommé EARL (resEARch 4Life) a ensuite été
lancé en collaboration avec l'EORTC (Organisation européenne pour la recherche et le traitement du
cancer). Le CHC a obtenu en mai dernier cette accréditation qui, d'une part, garantit la qualité optimale
des examens réalisés quotidiennement dans son service de médecine nucléaire et, d'autre part, autorise
sa participation à des programmes de recherche multicentriques»
, annonce fièrement l'hôpital liégeois
dans un communiqué.
«Le CHC est le premier centre non universitaire belge à s'être doté d'une TEP (dès 1999)», précise
l'institution. Son service de médecine réalise environ 3.000 examens PET-scan par an (dont 80 %
concernent l'oncologie). Un chiffre en constante augmentation.
L'accréditation EARL apporte la garantie que le PET-scan du CHC est paramétré selon les recom-
mandations de bonne pratique de l'EANM. En outre, l'hôpital est autorisé à participer à des études
multicentriques recourant à l'imagerie TEP.
V.C.