de doctorat intitulée «Vivre couché» de l'ingénieur archi- réalisée dans le cadre d'un projet de colla- boration entre la KU Leuven et l'Osar (1). Ce bureau d'architectes est très actif dans le secteur des soins de santé et a participé à la création des nouvelles constructions de l'hôpital Groeninge à Courtrai. «Au départ, le bureau Osar a surtout ré- fléchi à l'architecture de bâtiments desti- nés aux soins aux personnes âgées, à des formules de logement et à la conception de projets innovants. Cette réflexion a été suivie dans une deuxième phase par la recherche de nouvelles perspectives et d'une typologie dans l'architecture des hôpitaux.» Ce qui s'est révélé beau- D'une certaine manière, l'architecture utilisée dans les centres d'héberge- ment et de soins peut être adaptée aux situations locales «au fur et à mesure». Pour l'architecture des hôpitaux, ce n'est toutefois pas possible. est encore qu'à ses balbutiements. Il y a encore beaucoup d'inconnues. L'objectif visé est l'Evidence-based Design (EBD): en bref, cette méthode implique que les architectes utilisent des connaissances scientifiquement prouvées pour conce- voir un projet de bâtiment. Le terme est toutefois souvent utilisé spécifiquement dans le cadre des soins de santé. «Mais les résultats de nombreuses études EBD n'ont pas encore atteint un stade de ma- turité qui permette de les appliquer à des projets d'hôpitaux, explique Margo Anne- mans. Dans le cadre de la méthode EBD, on prend souvent un aspect d'un environ- nement pour l'étudier. Ou on crée un en- vironnement de laboratoire. Dans aucun des deux cas on ne tient compte de tous les paramètres de façon réaliste. En tirer des conclusions générales pour la concep- tion de projets est donc très difficile.» tecture des hôpitaux, Margo Annemans a commencé son doctorat en octobre 2010. Son premier objectif était d'in- former les architectes. «Une première question, il y a 2,5 ans était: Qu'y a-t-il déjà? Sur quoi pouvons-nous concentrer notre étude "Vivre couché"?, explique- t-elle. Dans une première phase, nous n'avons pas seulement examiné ce que les architectes d'hôpitaux trouvent, mais aussi le point de vue de différents acteurs des soins de santé, comme les membres des équipes de direction des hôpitaux, les médecins, le personnel soignant et les patients. Cela nous a conduits à une approche multisensorielle, où la vision l'utilisateur. Comment les patients, cou- chés dans leur lit d'hôpital, perçoivent- ils l'espace? Il en résulte un point de vue totalement différent du mode de concep- tion traditionnel. Généralement, un archi- tecte crée des espaces destinés à accueillir des activités. Tandis que dans l'univers des patients, c'est surtout le lit d'hôpital qui occupe une position centrale. Toutes leurs activités dormir, manger, entrete- nir des contacts sociaux s'y déroulent. Ils sont également véhiculés dans tout le bâtiment, couchés dans leur lit. savoir ce qu'on entend par patient alité. Annemans: «Est-ce seulement le cas lorsqu'il est couché dans son lit? Ou aussi lorsque le patient, moyennant une aide, peut se coucher et sortir de son lit? Le patient assis dans le fauteuil à côté de son lit fait également partie du sujet de cette thèse de doctorat. En outre, il faut bien entendu différencier le «transport couché» du patient qui se déplace dans un fauteuil roulant.» lopper une méthodologie utilisable avant de commencer l'étude à proprement par- ler. Margo Annemans: «Le patient moyen éprouve des difficultés à répondre à des questions sur la manière dont il ressent l'espace dans lequel il est couché. Les gens ne s'en préoccupent pas vraiment et n'ont souvent pas un vocabulaire adéquat. C'est pourquoi nous avons réalisé pendant les un nombre limité de patients. Leur res- senti n'était pas tellement important en soi. Mais nous demandions aux patients de documenter leurs dires. Par exemple en prenant des photos, en faisant des dessins en partant de leur point de vue et en décri- vant leur ressenti. Il y avait par exemple une femme qui avait pris une photo de l'appui de fenêtre de sa chambre d'hôpital (Figure 1). Les fenêtres sont traditionnellement asso- ciées à de l'air frais et à une ouverture sur le monde extérieur. Cette patiente a cepen- dant raconté que via cette fenêtre elle avait vue sur la cour intérieure et entendait sou- vent cliqueter les couverts dans la cafétéria en contrebas. Cela lui donnait l'impression d'être dans un centre de vacances et elle ne trouvait pas cela convenable dans un milieu hospitalier.» intérêt des dessins. Les gens en disent ainsi beaucoup plus long et ont la pos- sibilité de décrire leur propre ressenti et de raconter leur propre histoire. Anne- mans évoque le récit d'un homme âgé pourquoi il devait prendre des photos lui- même. Pourquoi ne pouvais-je pas le faire moi-même? De plus, tout était parfait et super pour lui. Jusqu'à ce qu'un vécu enfoui ne remonte à la surface. Il était resté aupa- ravant un certain temps en hémodialyse dans un hôpital allemand. Là, l'organisa- tion était totalement différente, raconta- t-il. Le lit était par exemple placé de façon telle qu'il était moins dans le courant d'air que maintenant. L'homme dessina la dispo- accueillir des activités: la cuisine pour cuisiner, la chambre à coucher pour dormir... Beaucoup d'importance est donnée au bâtiment. Mais les patients dans leur lit d'hôpital ne voient pas leur environnement de cette façon. Dans leur univers, le lit occupe une place centrale. C'est là que se déroulent toutes leurs activités: dormir, manger, entretenir des contacts sociaux. Les patients sont également véhiculés dans tout le bâtiment, couchés dans leur lit. Comment les patients alités vivent-ils cette réalité? Osar, qui a participé à la création des nouvelles constructions de l'hôpital Groeninge à Courtrai). bruit qu'elle y associe. |