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28 mars 2013
CAHiER
PRéVENtioN
insuline
L'insuline est également une possibilité de prévention. L'étude
oRiGiN a ainsi montré que chez des sujets ayant un diabète
débutant ou un prédiabète, l'utilisation de la glargine pendant
6 ans a permis de diminuer l'incidence des nouveaux cas de dia-
bète (9). A noter cependant que les épreuves successives de charge
orale en glucose pratiquées après arrêt de la glargine montrent une
détérioration progressive de la tolérance glucidique. Ceci laisse
penser que, si tant est qu'il existe une réelle action préventive,
elle est de très courte durée. A noter par ailleurs que le contrôle
glycémique obtenu au cours de cette étude n'a eu aucun impact
sur l'incidence des événements cardiovasculaires.
Mode de vie versus médications
La comparaison des données fait indiscutablement pencher la
balance du côté des changements de modes de vie avec, notam-
ment, la persistance de l'effet au-delà de la période d'intervention,
le ratio coût-effi cacité, l'absence d'effets secondaires, la réduction
concomitante des autres facteurs de risque cardiovasculaires.
il faut cependant signaler que dans le cadre d'essais cliniques bien
conduits, les changement de modes de vie n'ont été effi caces que
chez 50% des sujets et qu'aucune des études évaluant les effets
des changements du mode de vie n'a documenté une modifi cation
de la morbimortalité.
La chirurgie bariatrique
Plusieurs études sont disponibles, en particulier l'étude suédoise
SoS qui a débuté il y a une quinzaine d'années et dans laquelle
l'intervention proposée était la gastroplastie verticale, intervention
qui ne se pratique presque plus en Belgique entre autres parce que
moins effi cace que le bypass gastrique préconisé actuellement.
La comparaison à 10 ans de l'incidence des cas de diabète indique
un taux de 24% dans le groupe traitement médicamenteux versus
7% dans le groupe chirurgie (10) et les données à 15 ans attestent
de la persistance de l'action préventive (11). A signaler cependant
que les critères employés pour le diagnostic du diabète n'étaient
pas les mêmes au début et en cours d'étude et qu'il ne s'agit pas
d'un essai randomisé.
Références
1.
VR Aroda, R Ratner. J Clin Endocrinol Metab 2008;93:3259-65.
2.
PE Schwarz, et al. Nat Rev Endocrinol 2012;8:363-73.
3.
J tuomilehto, et al. N Engl J Med 2001;344:1343-50.
4.
J Lindström, et al. Lancet 2006;368:1673-9.
5.
SR Salpeter, et al. Am J Med 2008;121:149-57.
6.
wC Knowler, et al. N Engl J Med 2002;346:393-403.
7.
RA deFronzo, et al. N Engl J Med 2011;364:1104-15.
8.
JL Chiasson, et al. Lancet 2002;359:2072-7.
9.
HC Gerstein, et al. N Engl J Med 2012;367:319-328.
10. L Sjostrom, et al. N Engl J Med 2004;351:2683-93.
11. LM Carlsson, et al. N Engl J Med 2012;367:695-704.
L'ESSENTIEL
À rETENIr
Le diabète de type 2 représente plus
de 85% de tous les cas de diabète. il
s'agit d'une affection qu'il est tout à fait
possible de prévenir et les personnes les
plus à risque peuvent être identifi ées.
La prévention du passage au diabète par
des changements de mode de vie ou des
médications doit être mise en oeuvre dès
que les premières manifestations de la
dysglycémie sont constatées.
Alors que les bénéfi ces des changements
de style de vie sont maintenus sur
de longues périodes, le bénéfi ce des
médications n'existe que pendant le
temps où elles sont prises, sauf pour les
glitazones.
Les modifi cations de style de vie sont
moins coûteuses et plus sûres que les
médications et procurent des bénéfi ces
additionnels.
il est indispensable de modifi er des
facteurs de risque non glycémiques pour
diminuer le risque cardiovasculaire à
long terme.