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MEDI-
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28 mars 2013
CAHiER
PRéVENtioN
CAHiER
PRéVENtioN
CAHiER
PRéVENtioN
à la conclusion qu'il n'y a probablement pas d'effet préventif au
sens propre du terme.
Quoi qu'il en soit, au vu des données disponibles, l'American Dia-
betes Association
propose l'utilisation de la metformine chez les
sujets combinant obésité (iMC
30) et hémoglobine glycatée au-
delà de 6%, alors même que toutes les études ont été menées en
utilisant les anciens critères diagnostiques reposant sur la glycémie.
Glitazones
Les glitazones, dont le seul représentant actuel en Belgique est la
pioglitazone, est la classe pharmacologique qui a suscité le plus
d'intérêt et a été la plus étudiée dans la prévention du diabète. Les
glitazones sont également des insulinosensibilisants, mais contrai-
rement à la metformine, il existe plusieurs arguments scientifi ques
en faveur d'une action bénéfi que sur la cellule ß et donc d'un réel
effet de prévention plutôt que d'un masquage thérapeutique d'un
diabète débutant. Plusieurs études témoignent par ailleurs d'une
supériorité de cette famille par rapport à la metformine, l'effet de
prévention pouvant atteindre 70% (7).
Malheureusement le profi l d'effets secondaires des glitazones
est clairement moins favorable (insuffi sance cardiaque, rétention
aqueuse, gain de poids, fractures osseuses, cancer de la vessie,
oedème maculaire) et a conduit notamment au retrait du marché
de la rosiglitazone.
Acarbose
L'acarbose est un inhibiteur des alpha-glycosidases intestinales, ce
qui lui permet de réduire la charge glycémique d'un repas. Son
effet préventif a été mis en évidence dans l'étude StoP-NiddM
(8). A noter que cette étude est la seule à avoir montré que la prise
de la médication testée était associée à une diminution des évé-
nements cardiovasculaires (de l'ordre de 50%). Les effets secon-
daires digestifs de cette molécule restreignent malheureusement
fortement les bénéfi ces espérés en raison de l'attrition importante
des patients recevant l'acarbose (1/3 des patients enrôlés n'ont
pas terminé l'étude).
Analogues du GLP-1 et inhibiteurs de la dPP-4
Les molécules agissant sur la voie du GLP-1 sont les dernières
venues sur le marché. il en existe deux types, les analogues du
GLP-1 du type liraglutide ou exenatide qui augmentent les taux
de GLP-1 de façon exogène et les inhibiteurs de la dPP-4 (les
gliptines) qui augmentent les taux de GLP-1 endogène. Ces mé-
dications stimulent d'une part la sécrétion d'insuline et inhibent
d'autre part la sécrétion de glucagon, ce qui participe à la diminu-
tion de la glycémie.
de nombreuses données suggèrent que ces médications pour-
raient bien être les molécules idéales pour la prévention du dia-
bète. il existe notamment des données humaines attestant de la
stimulation de la sécrétion d'insuline et d'une action favorable
sur les cellules ß à long terme. Chez l'animal ont été documen-
tées la néogenèse de cellules ß, la prolifération des cellules ß
existantes et une inhibition de l'apoptose. Le profi l d'effets
secondaires est favorable avec un effet hypoglycémiant qui
dépend du niveau initial de la glycémie et l'absence de prise de
poids, voire même une diminution du poids pour les analogues
du GLP-1.
Tous les travaux qui ont concerné les
changements de mode de vie visaient
à réduire le poids, à diminuer les
apports en graisses saturées, à
augmenter les apports en fi bres et à
réaliser une activité physique modérée
de façon quotidienne. Les résultats
de ces travaux sont remarquablement
concordants, quel que soit l'endroit
(USA, Europe, Asie) où ils ont été
réalisés (2).