background image
MEDI-
SphErE
411
21
28 mars 2013
CAHiER
PRéVENtioN
CAHiER
PRéVENtioN
GAStRo
NEwS
GAStRo
NEwS
surtout l'attention (4). Cette susceptibilité génétique semble de-
voir être prise en compte dans le calcul du risque d'adénocarci-
nome. Quant au cancer gastrique à cellules en bague à chaton,
s'il diffère de l'adénocarcinome en termes d'extension de la mala-
die lors de sa présentation, il ne semble pas être de plus mauvais
pronostic (5).
L'échec, un élément fréquent en recherche
clinique
Une surexpression d'EGFR est retrouvée dans 27 à 50% des can-
cers oesogastriques et est associée à un mauvais pronostic. C'est
donc logiquement que la place des anti-EGFR a été étudiée en
association avec la chimiothérapie dans les cancers oesogastriques
métastatiques ou localement avancés. REAL-3 a, dans cette op-
tique, randomisé 553 patients pour recevoir une chimiothéra-
pie EoC avec ou sans panitumumab. Cet ajout a malheureuse-
ment été associé à une diminution de la survie: 8,8 mois contre
11,3 mois (p = 0,03) (6). EXPANd est arrivé à la même conclu-
sion. étude négative en termes de survie sans progression, de
survie globale et de taux de réponse, quels que soient les sous-
groupes de patients, elle n'a montré aucune toxicité inatten-
due dans le bras expérimental, mais un ratio bénéfices/risques
défavorable (7). Une analyse translationnelle des biomarqueurs
est en cours. «La concordance de ces deux études semble confirmer
qu'il n'y a pas de bénéfice à ajouter un anticorps anti-EGFR dans les
cancers gastriques avancés
», conclut Alain Hendlisz.
Etude multicentrique de phase iii comparant l'everolimus à un
placebo en 2
e
ou 3
e
ligne thérapeutique chez des patients atteints
de cancers gastriques avancés, GRANitE-1 a montré un bénéfice
modeste en PFS (10 jours, HR = 0,66, p = 0,0001), sans bénéfice
en survie globale, mais avec une toxicité «ressentie» accrue (8).
il ne semble donc pas y avoir (ou peu) de place pour les théra-
pies ciblées, sauf exceptions, comme l'a montré AVAGASt, où ce
sont les patients avec taux élevé de VEGF-A et de neuropiline-1
qui ont bénéficié de l'ajout de bevacizumab en première ligne
métastatique (9).
Références
1.
van Hagen P et al. N Engl J Med 2012;366(22):2074-84.
2.
Bang y et al. Lancet 2012;379(9813):315-21.
3.
welsh J et al. int J Radiat oncol Biol Phys 2012;82(1):468-74.
4.
Su Z et al. Nat Genet 2012;44(10):1131-6.
5.
taghavi S et al. J Clin oncol 2012;30(28):3493-8.
6.
waddell t et al. ASCo 2012;Abstract#LBA4000.
7.
Lordick F et al. ESMo 2012;Abstract#LBA3.
8.
Van Cutsem E et al. ASCo Gi 2012;Abstract#LBA3.
9.
Van Cutsem E et al. J Clin oncol 2012;30(17):2119-27.
MS7533F
Lien causal entre les
habitudes alimentaires et le
microbiome
L'organisme humain compte environ 10
12
cellules. il s'agit d'un nombre élevé, mais
qui reste moins important que l'ensemble
des bactéries colonisant notre tube diges-
tif, soit quelque 10
14
cellules bactériennes
issues de pas moins de 1.000 espèces.
Comme l'a souligné le Pr delzenne, nos
connaissances du microbiote intestinal,
plus particulièrement en ce qui concerne
la santé, ont radicalement évolué ces cinq
dernières années. L'analyse séquentielle
de l'AdN à haut débit a clairement mis
en évidence que le microbiome de chaque
personne ­ même s'il présente des simili-
tudes avec celui d'autres individus ­ revêt
un caractère unique quant au nombre de
cellules bactériennes d'une même espèce
et à la variabilité des espèces de la popu-
lation microbienne.
Sur la base de ces nouvelles connais-
sances, les individus peuvent être classés
selon leur «entérotype», en fonction de
la présence plus ou moins importante de
certaines espèces bactériennes dans le
microbiote intestinal. Un élément essen-
tiel tient au fait qu'un lien causal a pu être
démontré entre les habitudes alimen-
taires à long terme d'un individu et son
entérotype: un régime riche en viande
est lié à Bacteroides, l'alcool et les acides
gras polyinsaturés à Ruminococcus et un
régime riche en hydrates de carbone à
une augmentation relative de l'espèce
Prevotella.
Dysbiose et troubles
métaboliques
Le microbiote intestinal est impliqué
dans plusieurs fonctions physiologiques
majeures très diversifiées, telles que
la synthèse des vitamines, la fonction
Microbiote intestinal
Cible thérapeutique pour le
traitement de l'obésité
?
D'après un exposé du Pr Nathalie Delzenne (UCL)
Le pr Nathalie Delzenne (Metabolism and Nutrition Research Group, UCL) a fait un exposé très
intéressant sur un thème «chaud»: le lien causal entre la composition du microbiote intestinal et
un large éventail de pathologies. Le pr Delzenne a présenté, entre autres, les nouvelles possibilités
de traitement de l'obésité et des troubles métaboliques associés. Un aspect au moins est apparu
clairement à toutes les personnes présentes: le dernier mot est loin d'avoir été dit ­ ou écrit ­ à ce
sujet.