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MEDI-
SphErE
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18
28 mars 2013
CAHiER
PRéVENtioN
GAStRo
NEwS
Enfi n, l'analyse moléculaire a permis
d'isoler deux phénotypes distincts, le
phénotype infl ammatoire étant de moins
bon pronostic que le phénotype prolifé-
ratif (8), «ce qui devrait permettre d'in-
corporer de nouveaux traitements ciblés
en fonction du sous-type moléculaire
»,
conclut Jean-Luc Van Laethem.
pancréas
«L'arrivée de l'abraxane nous ouvre un
horizon que l'on n'avait plus vu s'élargir
depuis au moins 15 ans
», souligne-t-il
d'entrée. Ce nouveau traitement qui com-
bine de l'albumine à des nanoparticules
de paclitaxel permet, par la liaison spé-
cifi que de l'albumine aux récepteurs
cavéoline de type 1, la formation de
cavéoles qui entraînent par transcy-
tose à travers la barrière endothéliale
les particules de paclitaxel dans l'inter-
stice tumoral. Lorsque la tumeur sécrète
SPARC elle attire ces particules en son
sein. Combiner l'abraxane à la gemci-
tabine fait passer la survie globale de
6,2 à 12,3 mois (p < 0,001) avec un taux
de réponse remarquable de 48% (9), ce
taux de réponse étant encore plus im-
pressionnant chez les patients SPARC+
(p = 0,027). Ces constatations ont conduit
à mener MPACt, essai de phase iii qui
a confi rmé le bénéfi ce en survie (14,8
mois contre 11,4 mois, HR = 0,72, p =
0,000015) (
Figure 1) (10). Le taux de sur-
vie est également inégalé à ce jour: 35% à
12 mois (contre 22%, soit une augmenta-
tion de 59%, p = 0,00020). «Reste encore
à comparer FOLFIRINOX et l'association
gemcitabine/abraxane, préférentiellement
dans un essai incorporant les biomar-
queurs (SPARC notamment)
», conclut
Jean-Luc van Laethem.
d'autres molécules pointent également à
l'horizon: anti-Hedgehog, Notch, antihy-
poxiques, inhibiteurs de MEK..., repré-
sentant ainsi la tendance inéluctable vers
les thérapies personnalisées. Quant à la
gemcitabine, il semble clair qu'elle ne
doive être utilisée que dans une partie
limitée de la population, en particulier
en cas de surexpression de hENt1 et
dCK, deux biomarqueurs pancréatiques
prédictifs mais non pronostiques.
Par ailleurs, l'essai JASPAC 01 a étudié
S-1 (tegafur, gimeracil, oteracil potas-
sium) qui, agissant sur le 5-FU, augmente
son activité antitumorale. Cet essai a
démontré qu'il est supérieur à la gem-
citabine en termes de survie globale à
2 ans (70% contre 53%, HR = 0,56,
p < 0,0001) (
Figure 2) (12).
SCALoP a souligné de son côté la
faisabilité de la radiothérapie après
chimiothérapie par capecitabine, une
chimiothérapie moins toxique et mieux
supportée que la gemcitabine avec une
survie globale signifi cativement meilleure
(15,2 mois contre 13,4 mois, HR = 0,39,
p = 0,012) (13). Reste alors la question
du ciblage enzymatique du stroma
qui pourrait, en ouvrant la tumeur,
permettre une meilleure pénétration de
la chimiothérapie (14).
Références
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13. Mukherjee S et al. ASCo Gi 2013;Abstract#LBA146.
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Figure 1: Survie globale sous abraxane + gemcitabine par rapport à la gemcitabine
seule.
Figure 2: Survie globale sous S-1 par rapport à la gemcitabine dans JASpAC 01.
Van Ho et al. ASCO GI 2013 LBA148.
P
r
opor
tion de pa
tien
ts en sur
vie
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39
Mois
Patients à risque
nab-P + GEM 431
357
269
169
108
67
40
27
16
9
4
1
1
0
GEM
430 340 220 124 69 40 26 15 7 3 1 0 0 0
HR = 0,72
95% CI (0,617 ­ 0,835)
P = 0,000015
Survie globale, mois
Evénements/N (%) Médiane (95% CI)
Percentile 75
Nab-P + Gem
333/431 (77)
8,5 (7,89-9,53)
14,8
Gem
359/430 (83)
6,7 (6,01-7,23)
11,4
100
50
0
S-1 82 patients (44%) décédés
GEM 123 patients (64%) décédés
Total décès: 205 patients
0 1 2 3 4 5
N° à risque
S-1
187
172
127
68
28
1
GEM
191
151 95 51 16 3
Survie globale à 2 ans
53% (95% CI, 46-60)
Survie médiane:
25,5 mois
P < 0,0001 pour la non-infériorité
P > 0,0001 pour la supériorité (log-rank test)
Survie globale à 2 ans
70% (95% CI, 63-76)
(%)
HR S-1 = 0,56
(99,8% CI, 0,36-0,87)
années