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MEDI-
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28 mars 2013
CAHiER
PRéVENtioN
GAStRo
NEwS
GAStRo
NEwS
cancers MSi-High et aux cancers coliques présentant le phéno-
type CiMP (CpG island methylator phenotype) avec hyperméthy-
lation des gènes promoteurs. La meilleure caractérisation de ces
cancers a permis d'en définir 3 profils moléculaires: BRAF mutant,
CiMP-High (9-12%, chez les femmes plus âgées, essentiellement
dans le côlon droit et de type mucineux) ou MSS (microsatellites
stables, 6-8%, situés le plus souvent au niveau du côlon droit, de
type mucineux, peu différentiés et de mauvais pronostic), et les
cancers KRAS mutants, CiMP-Low et MSS. «Mais de multiples
autres voies sont en cours d'interprétation (3), l'histoire est donc
loin d'être terminée
dans ce contexte, c'est avec intérêt que les gastro-entérologues li-
ront les nouvelles recommandations de surveillance colonoscopique
après dépistage et polypectomie formulées par l'American Gastro-
enterologists Association
(4). Quoi qu'il en soit, c'est aussi en se rap-
pelant l'embryologie différente des 3 sections du côlon (proximale,
médiale, distale) que le Cancer Genome Atlas Network a pu établir
un profil moléculaire des cancers selon leur localisation (5).
De quelques études marquantes sur le plan
thérapeutique
- CAPP2 a fourni des informations capitales sur l'intérêt de
l'aspirine 600mg/j en prévention chez les patients porteurs
du gène du cancer colorectal héréditaire (6). Suivis durant 56
mois, les patients sous aspirine ont vu une réduction de 37%
du risque de cancer. «On ne connaît cependant pas le dosage et
la durée idéale du traitement
», signale Hans Prenen.
- L'essai MoSAiC, qui évaluait l'intérêt d'ajouter de l'oxalipla-
tine au 5-FU a vu la publication d'une analyse post hoc limitée
aux patients de stade ii et aux patients âgés (> 70 ans) de
stade ii et iii, analyse qui n'a montré aucun avantage en survie
sans récidive (PFS) ou en survie globale (oS) de l'ajout d'oxa-
liplatine (7). «Mais la puissance de cet essai était probablement
insuffisante pour effectuer cette analyse en sous-groupe...
»
- En présence de métastases hépatiques inopérables, faut-il
réséquer pour autant la tumeur primitive pour éviter les com-
plications liées à sa présence? Pas nécessairement, selon le
groupe ECoG qui, sur un échantillon de 86 patients, a pu
établir que le traitement de ces patients par mFoLFoX6 plus
bevacizumab n'augmente pas de manière inacceptable le taux
de saignements, obstructions et perforations (8).
reste la question du positionnement des
agents biologiques en phase métastatique.
Les agents biologiques permettent une survie globale jamais at-
teinte jusqu'ici puisqu'approchant 25 mois... Parmi les études
qui ont apporté cette année des informations intéressantes à ce
propos, on peut citer:
- tML, qui a montré que la poursuite du bevacizumab après
progression permet en phase métastatique une améliora-
tion significative de la survie: 11,2 mois contre 9,8 mois
(HR = 0,81, p = 0,0062) (9). La survie sans progression est
également améliorée significativement (5,7 contre 4,1 mois,
HR = 0,68, p < 0,0001);
- l'essai VELoUR qui appréciait les bénéfices de l'aflibercept,
une protéine de fusion qui bloque les VEGF-A et VEGF-B
ainsi que le PiGF, en deuxième ligne métastatique, a mon-
tré que ce dernier assure également des bénéfices significatifs
lorsqu'il est combiné au schéma FoLFiRi, tant en survie sans
progression qu'en survie globale, comme cela avait déjà été
démontré en 2011 (10). L'analyse des sous-groupes a mon-
tré que ce bénéfice se produit pareillement que les patients
aient été ou non sous bevacizumab en première ligne (11), «ce
qui signifie que l'on peut donner l'aflibercept chez les patients
qui n'ont jamais reçu d'agents biologiques, mais aussi qu'il est
également efficace chez les patients qui ont déjà eu un agent
biologique
»;
- enfin, le regorafenib, un inhibiteur multikinase administré
par voie orale offre également des bénéfices en survie globale
après échec des autres traitements (6,4 mois contre 5,0 mois,
HR = 0,77, p = 0,0052) (12).
Quand les résistances posent question(s)
L'étude des résistance est un nouveau défi pour les oncologues.
Ainsi, on sait maintenant que des résistances aux agents anti-
EGFR peuvent se produire après mutation du domaine extracel-
lulaire de ce récepteur. Fort heureusement, l'étude qui l'évoque
a pu constater que, même en étant résistants au cetuximab, ces
patients restent sensibles au panitumumab (13). Cette mutation
peut également dans un nombre réduit de cas être associée à une
amplification/activation de HER2 (14). Enfin, si on a pu constater
qu'existent des îlots de cellules KRAS mutées dans les cancers
KRAS sauvages, ce qui peut expliquer l'apparition de résistances
secondaires (15), l'existence de ligands menant à la résistance
pose également question(s) (16).
Références
1.
http://www.kankerregister.org/Statistiques.
2.
Jänne P, Mayer R. N Engl J Med 2000;342(26):1960-8.
3.
Bettington M et al. Histopathology 2013;62(3):367-86.
4.
Lieberman d et al. Gastroenterology 2012;143(3):844-57, available on http://www.
gastrojournal.org/article/S0016-5085(12)00812-8/abstract?referrer=http://www.ncbi.nlm.
nih.gov/pubmed/?term=liebermann%20rex%20winawer%202012.
5.
Cancer Genome Atlas Network. Nature 2012;487(7407):330-7, available on
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3401966/
6.
Burn J et al. Lancet 2011;378(9809):2081-7.
7.
tournigand C et al. J Clin oncol 2012;30(27):3353-60.
8.
McCahill L et al. J Clin oncol 2012;30(26):3223-8.
9.
Bennouna J et al. Lancet oncol 2013;14(1):29-37.
10. tabernero J et al. ESMo 2011;Abstract#6LBA.
11. Allegra C et al. ASCo 2012;Abstract33505.
12. Grothey A et al. ASCo 2012;Abstract#LBA385.
13. Montagut C et al. Nat Med 2012;18(2):221-3.
14. Vlacich G, Coffey R. Cancer Cell 2011;20(4):423-5.
15. diaz L et al. Nature 2012;486(7404):537-40.
16. wilson t et al. Nature 2012;487(7408):505-9.
pr hans prenen