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CAHiER
PRéVENtioN
MEDI-
SphErE
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20
28 mars 2013
MS7549F
L
e cancer de l'oesophage est responsable d'une mortalité
très élevée, la survie globale ne dépassant que rarement
40% à 5 ans. de plus, même avec des indications opé-
ratoires parfaitement posées, au terme d'un bilan d'extension
exhaustif, plus de 25% des malades ont des marges de résection
post-opératoires positives (R1). dans de telles conditions, le re-
cours à une chimioradiothérapie néoadjuvante semble logique,
mais son efficacité reste mal définie. Pour y répondre, CRoSS
a proposé après randomisation l'administration hebdomadaire
pendant 5 semaines, de J1 à J29, de carboplatine avec une aire
sous la courbe de 2mg/m
2
et de paclitaxel sur une base de 50mg/
m
2
, la radiothérapie concomitante délivrant 41,5Gy en 23 frac-
tions de 1,8Gy, 5 jours par semaine, avec un début à J1 du premier
cycle. dans le groupe chirurgical, l'oesophagectomie a été prati-
quée le plus rapidement possible après la randomisation; dans
le groupe chimioradiothérapie, elle a été effectuée en moyenne
4 à 6 semaines après la clôture du traitement néoadjuvant (1).
Résultat: les marges opératoires étaient saines (R0) pour 92%
des patients traités par chimiothérapie néoadjuvante vs 65% de
ceux avec chirurgie exclusive (p < 0,001). La durée moyenne de
suivi a été de 45,4 mois au cours desquels la moyenne globale de
survie s'établit à 49,4 mois vs 24 mois dans le groupe chirurgie
(p = 0,003). «Ce qui permet clairement de conclure en l'intérêt d'un
traitement néoadjuvant associant radio- et chimiothérapie préopéra-
toire sans iatrogénicité marquée ni morbi-mortalité post-opératoire
accrue
CLASSiC, une étude de chimiothérapie adjuvante (XELoX
8 cycles versus surveillance), a été effectuée chez 1.035 patients
avec cancer gastrique réséqué à risque significatif de rechute
(stades ii et iii). Après 34,4 mois de suivi médian, les résultats
apparaissent particulièrement probants par la réduction de 44%
du risque de rechute à 3 ans (74% versus 60%; p < 0,0001) (2).
radiothérapie et biologie moléculaire: un
petit pas pour l'oncologue...
La radiochimiothérapie de l'oesophage est complexe et toxique
car les volumes à traiter sont étendus et à proximité d'organes
majeurs, limitant ainsi les dosages possibles, ce qui a favorisé le
développement de ce que l'on appelle la modulation d'intensité,
qui améliore la conformité entre le volume-cible et le volume trai-
té (les concavités notamment), homogénéise la dose au sein du
volume-cible et permet de créer des gradients de dose élevés dans
des zones précises (3).
En biologie moléculaire, c'est la découverte de variants du lo-
cus rs9257809 sur le chromosome 6p21 et du locus rs9936833
sur le chromosome 16q24.1 prédisposant au Barrett qui retient
Cancers du haut
appareil digestif
Entre réussites et échecs,
certains progrès s'affichent
D'après la présentation du Dr Alain Hendlisz (Institut Bordet)
CrOSS, CLASSIC, rEAL-3, EXpAND, AVAGAST,... les acronymes ne manquent pas dans
la littérature concernant les cancers oesogastriques. Ils ne passeront probablement pas tous à la
postérité. Mais se limiter aux études cliniques ne peut faire oublier le fondamental. résumé.
GAStRo
NEwS
Dr Alain hendlisz