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CAHiER
PRéVENtioN
MEDI-
SphErE
411
26
28 mars 2013
MS7552F
E
ntre dysfonction motrice et per-
ception anormale des influx affé-
rents, les dysfonctions neurogas-
tromotrices peuvent être réparties en 4
catégories (
Figure 2).
Constipation: du neuf
dans la mesure où l'on connaît mieux la
physiopathologie de la constipation par
l'identification des récepteurs et neuro-
transmetteurs impliqués dans le réflexe
péristaltique, de nouveaux agents proki-
nétiques ont pu être développés. Les plus
aboutis actuellement sont les agonistes
des récepteurs du 5-Ht4 (prucalopride
surtout, mais aussi velusetrag et naro-
pride) qui ont montré une nette amélio-
ration de la fréquence des exonérations
en cas de constipation chronique (2-4).
L'autre voie de recherche passe par la
caractérisation des canaux ioniques im-
pliqués dans la sécrétion. C'est ainsi que
le linaclotide, agoniste peptidique de la
famille des guanylines, se lie à un récep-
teur qui active la guanylcyclase C ce qui
augmente le taux de guanosine cyclique,
et permet l'augmentation de la sécrétion
de chlore, de bicarbonate et d'eau dans
la lumière intestinale (5). Son efficacité a
également été prouvée en cas de consti-
pation chronique (6). La lubiprostone,
qui agit sur les canaux chlorés de type
2, est une autre molécule de ce groupe,
active essentiellement contre les nausées.
Ces produits sont également étudiés dans
d'autres indications: syndrome de l'intes-
tin irritable avec constipation, gastro-
pérasie, pseudo-obstruction intestinale
chronique idiopathique.
reflux gastro-oesophagien:
de nouvelles pistes à
rouvrir
Les relaxations transitoires du sphincter
inférieur de l'oesophage sont des relaxa-
tions qui ne sont pas provoquées par une
déglutition. Correspondant à l'expres-
sion manométrique de l'éructation, elles
représentent le principal mécanisme de
reflux gastro-oesophagien. La recherche a
pu mettre le doigt sur certaines des voies
d'activation de ce réflexe ainsi que les
récepteurs impliqués, ce qui a conduit à
la mise sur pied de plusieurs études très
prometteuses avec des antagonistes du
récepteur métabotrope au glutamate 5
(mGluR5) qui inhibent le reflux. Leur
efficacité mineure en cas de symptômes
résistants aux iPP, et leurs effets secon-
daires ont conduit à l'arrêt de leur déve-
loppement. «En attendant mieux», sou-
haite Guy Boeckxstaens.
Dysfonctions motrices
majeures
on a vu les possibilités en cas de pseudo-
obstruction intestinale chronique idiopa-
thique que l'on sait être liée à une perte
Neurogastro-entérologie
Constipation,
reflux gastro-oesophagien, intestin
irritable:
place à la mobilité
D'après la présentation du Pr Guy Boeckxstaens (KU Leuven)
Les moyens d'expression de l'intestin ne sont pas nombreux alors que les pathologies sous-jacentes
peuvent être très variées (Figure 1) (1). Ce qui signifie aussi qu'un véritable traitement personnalisé
soit difficile à envisager. Mais pas impossible...
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Figure 1: Unicité des symptômes et multiplicité des étiologies en neurogastromotilité.
· Ballonnement
· Distension
abdominale
Ré exes viscérosomatiques
anormaux/dyscoordination
abdomino-phrénique
Altération de la ore/
fermentation colique
anormale
Gaz en excès/accumulation
focale ou généralisée de
gaz gastro-intestinaux/
distribution anormale des gaz
Hypersensibilité
viscérale
Ré exes viscéraux
anormaux
Constipation/
selles dures
Altération de
la motilité
Dysrégulation
entéro-cérébrale
Sexe/
Hormones
sexuelles
Sensibilité alimentaire/
intolérance alimentaire
Activation immunitaire
de la muqueuse
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