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MEDI-
SphErE
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28 mars 2013
MS7547F
L
a plupart des cancers colorectaux chez l'homme
surviennent au départ d'adénomes qui subissent une
transformation dysplasique sous l'influence de diverses
modifications génétiques (
Figure 1) (2).
Pour mieux comprendre ces transformations, il faut se rappeler
que les cellules épithéliales intestinales sont en perpétuel rempla-
cement, mais que la prolifération des nouvelles cellules se produit
exclusivement à la base des cryptes pour cesser de se différencier et
de proliférer lorsqu'elles arrivent au contact de la lumière intesti-
nale. Ce mécanisme se produit sous l'influence des bêta-caténines
qui se positionnent en phase oN dans les cryptes et en phase oFF
au sommet de celles-ci. on comprend ainsi que toute modifica-
tion génétique qui porte sur cette voie est susceptible d'engendrer
des proliférations anarchiques. Ces anomalies peuvent être consé-
cutives à une instabilité chromosomique (70% des cas) ou par
réparation dite «mismatch», voire encore par hyperméthylation,
dont la fréquence induit le silence des gènes concernés.
Mais une deuxième route de cancérogenèse a été décrite récem-
ment: la «serrated pathway» (pour crénelé, festonné). En d'autres
termes, si sur le plan morphologique, les premiers stades sont les
atypies cellulaires dans les cryptes coliques avec une muqueuse
encore peu modifiée, la voie festonnée se traduit par des anoma-
lies des cryptes en profondeur avec allongements et replis (ce qui
modifie l'architecture de la muqueuse) de type hyperplasique, au
sein desquels des foyers adénomateux peuvent être présents. ils
sont alors situés dans la profondeur des cryptes et ont la même
architecture crénelée. on a pu remarquer par ailleurs que ces
polypes «crénelés» sont associés à un taux élevé de cancers MSi
(micro satellite instability).
Mutons, mutons...
Les mutations KRAS, que l'on rencontre dans de nombreux
types de cancers, sont particulièrement fréquentes dans les can-
cers empruntant la «serrated pathway», les mutations BRAF
(exclusives des KRAS) étant de leur côté fortement corrélées aux
Cancer colorectal
Killer for (n)ever?
D'après la présentation du Professeur Hans Prenen (KU Leuven)
«Avec 4.486 cas chez l'homme en 2008 et 3.689 chez la femme, le cancer colorectal est le 3
e
en fréquence
chez Adam et le 2
e
chez Eve... (1). Il est aussi le 2
e
chez l'homme en termes de mortalité (1555 cas) et le
3
e
chez la femme (1.375)
(1)», constate hans prenen. De quoi être attentif aux nouveautés de 2012
ainsi qu'aux perspectives d'avenir.
GAStRo
NEwS
Délétion
18q
Aspirine
et autres AINS
Folate
Calcium
Aspirine
et autres AINS
Oestrogènes
Aspirine
et autres AINS
Epithelium
normal
Epithelium
hyperprolifératif
Foyers cryptiques aberrants
Petit
adénome
Grand
adénome
Carcinome
du colon
Mutation
APC
Surexpression
COX-2
Mutation
KRAS
Mutation
p53
Figure 1: Carcinogenèse des adénomes sous l'influence de facteurs génétiques.
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