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l
Neurone
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Vol 18
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N°1
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2013
présentés au cours de ce congrès, parti-
culièrement lors des deux sessions de
posters, en attendant sans doute l'éclo-
sion significative de la psycho-épidé-
miologie.
L'un de ces posters intéressants et éton-
nants émanait d'un groupe de cher-
cheurs en neuro-épidémiologie de Cali-
fornie: l'étude d'une cohorte de plus de
2.500.000 personnes-années a démon-
tré une légère élévation du risque relatif
de maladie de Parkinson pour les obèses
versus les maigres (OR: 1,25; 95% IC:
1,02-1,54).
Les AVC en Chine et les
facteurs de risque vasculaire
dans les démences
Une brève communication de M Liu
(Université de Sichuan, Chine) a ap-
porté quelques précisions concernant
l'épidémiologie des AVC dans ce pays
(5): une incidence (équivalente aux
0,2% rencontrés dans nos pays) de 116
à 200/100.000h/an, ce qui engendre
1,5 à 2 millions de «strokes» par an,
avec cependant bien plus d'hémorra-
gies intracérébrales: 11 à 36% selon
les régions (moyenne = 25%). Selon
son expérience, 12% des AVC isché-
miques seraient éligibles pour une
thrombolyse, mais seulement 1% sont
réellement traités. En fait, les traite-
ments les plus utilisés restent dans le
cadre de la médecine traditionnelle
chinoise (à base de plantes, d'acu-
puncture, de ginseng et de tai-chi),
avec prédominance du suivi des anti-
hypertenseurs, alors que les antipla-
quettaires ne concernent que 83% des
patients suivis pour AVC ischémique.
Le contrôle lipidique par médicaments
vient encore après dans la liste de leurs
priorités!
Ceci rejoint cependant les préoccupa-
tions d'autres orateurs tels que C Tzourio
(Bordeaux) ­ connu pour l'étude du
risque plus élevé de démence en fonction
d'une estimation personnelle défavorable
de l'état de santé, quelques années plus
tôt (6) ­ et M Kivipelto (Karolinska Insti-
tute
, Suède, et National Institute for
Health and Welfare
, Finlande), qui in-
sistent sur l'importance des facteurs de
risque vasculaires dans l'évolution dé-
mentielle: pour eux, il existe un conti-
nuum entre la démence vasculaire et les
démences dégénératives, à tel point qu'il
est parfois difficile de les distinguer.
Ces facteurs de risque sont à contrôler au
plus tôt dans la vie et surtout en milieu
de vie. Le plus important semble bien
être l'hypertension, d'où leur leitmotiv:
«To decrease dementia, lower the blood
pressure!
».
Kivipelto reprend les facteurs de risque
et les facteurs de protection connus ac-
tuellement dans la maladie d'Alzheimer,
comme suit (7):
·
facteurs de risque: un accident vas-
culaire cérébral, les facteurs de
risque vasculaire usuels, des facteurs
sociopsychologiques comme vivre
seul (veuf, veuve)...;
·
facteurs de protection: des hautes
études, l'exercice physique, un style
de vie actif, le contrôle de l'hyperten-
sion artérielle, une consommation
modérée d'alcool, le café.
Ceci a entre autres inspiré tout récem-
ment l'étude FINGER (Finnish Geriatric
Intervention Study to Prevent Cognitive
Impairment and Disability
) (8) concer-
nant l'analyse du changement éventuel
de risque d'évolution démentielle, suite
à des modifications du style de vie pen-
dant 2 ans, dans une cohorte de sujets de
60 à 77 ans, en améliorant leur nutrition,
leur activité physique, leur entraînement
cognitif et le contrôle des facteurs de
risque vasculaire. Les résultats de cette
étude sont attendus avec impatience
dans un ou deux an(s).
Eclairages épidémiologiques
sur la maladie de Parkinson
N Bharucha (Bombay) nous a fait part de
l'importance de la maladie de Parkinson
en Inde: depuis 2010, on y dénombre
environ 1,1 milliard d'habitants, dont
930.000 patients parkinsoniens, ce qui
correspond à une prévalence de 0,09%,
toujours inférieure à notre moyenne eu-
ropéenne d'environ 0,3%, mais l'allon-
gement de l'espérance de vie fait
craindre à terme des valeurs de préva-
lence de plus en plus semblables aux
chiffres américains (0,02% pour la
tranche d'âge de 40 à 49 ans; 0,7% entre
70 et 79 ans), avec une légère prédo-
minance masculine, du moins avant
70 ans.
Il rappelle que les risques généralement
admis de développer des dyskinésies
après 5 ans de dopathérapie diminuent,
mais ne disparaissent pas avec l'âge:
50% entre 40 et 49 ans, 25% entre 50 et
59 ans et 16% entre 60 et 69 ans. Il in-
siste dès lors sur la nécessité d'appliquer
tant que possible les traitements, aussi
limités soient-ils, en neuroprotection et
neuroprévention.
H Chen (National Institute of Environ-
mental Health Sciences
, USA) préfère
Les Genome Wide Association Studies (GWAS) recherchent
une association génétique commune parmi les patients
démontrant un phénotype bien défini.
«To decrease dementia,
lower the blood pressure!»