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l
Neurone
·
Vol 18
·
N°1
·
2013
Parkinson. Ce congrès démontre les at-
taches translationnelles entre l'épidé-
miologie brute, qui est sortie d'un simple
comptage de cas, et la recherche fonda-
mentale, avec un impact diagnostique et
thérapeutique, grâce surtout aux ré-
centes avancées extraordinaires de la
génétique, apportant progressivement
aux patients atteints de maladies neuro-
logiques des solutions nouvelles et de
plus en plus efficaces.
»
Les nouvelles frontières en
neuro-épidémiologie
MA Ikram (Pays-Bas) confirme l'origine
très souvent multifactorielle des mala-
dies neurologiques ­ un facteur causal
unique est rare ­ avec une composante
génétique de mieux en mieux mise en
évidence et pouvant concerner de 30 à
80% des cas, selon le type d'affection.
La recherche fondamentale en neuro-
génétique s'appuie sur deux types d'études:
soit il s'agit simplement de l'analyse de
familles atteintes d'une pathologie bien
précise (linkage studies); soit, récem-
ment et de plus en plus souvent, il s'agit
d'études d'association comparant des
individus sans relation familiale, concer-
nant les facteurs de risque de développer
un phénotype précis.
Particulièrement, les Genome Wide As-
sociation Studies
(GWAS) recherchent
une association génétique commune
parmi les patients démontrant un phéno-
type bien défini: elles sont en pleine ex-
pansion en neurologie et sont d'un grand
intérêt en mettant à jour des gènes non
suspectés jusque-là, ce qui correspond à
de la «prédiction génétique» (1, 2). Ain-
si, dans la maladie d'Alzheimer ­ où on
en est arrivé actuellement à 11 gènes
connus pour la forme habituelle dite à
début tardif (LOAD, pour Late-Onset
Alzheimer's Disease
) (2) ­ on peut espé-
rer que les nouveaux gènes décrits
amènent de nouvelles «sources» théra-
peutiques, grâce à la confirmation de
trois axes de recherche: le système im-
mun, le métabolisme du cholestérol et le
fonctionnement des synapses (1). Les
études de type GWAS constituent donc
une nouvelle voie de recherche allant, à
l'inverse de la précédente, du gène vers
la maladie. Ces études spécifiques per-
mettent d'utiliser un endophénotype,
c'est-à-dire un phénotype proche du
gène ­ donc plus homogène, avec une
meilleure puissance statistique ­ incluant
des marqueurs «fluides» (comme des
concentrations sériques ou céphalora-
chidiennes) ou d'imagerie en IRM,
comme par exemple le volume hippo-
campique, qui semble bien lié entre
autres au gène MAPT (Microtubule-
Associated-Protein-Tau
) (3, 4).
Par ailleurs, on constate une nouvelle
fois que la frontière entre neurologie et
psychiatrie est difficile à préciser: en
effet, des travaux à consonance psy-
chiatrique (autisme, attaques de pa-
nique, dépression unipolaire...) ont été
Ce congrès a démontré les
attaches translationnelles
entre l'épidémiologie brute,
qui est sortie d'un simple
comptage de cas, et la
recherche fondamentale,
avec un impact diagnostique
et thérapeutique.