Le FNRS lui a été d'un soutien remar- quable. «Je veux le souligner; je lui en ai gardé une reconnaissance infinie. Lorsque le recteur de l'ULg m'a proposé de m'intéresser au cyclotron médical, qui disposait à cette époque d'un scan- ner d'imagerie fonctionnelle, appelé scanner à positon, j'ai immédiatement saisi l'occasion: nous sommes ainsi de- venus l'un des premiers spécialistes en Belgique dans ce type d'imagerie fonc- tionnelle. Nous avons commencé évi- demment à travailler sur l'épilepsie et le sommeil... Liège est devenu un des centres de référence sur le sommeil et l'épilepsie grâce à nos collaborateurs, P. Maquet, actuellement directeur de re- cherche au FNRS, R. Poirrier, directeur de l'Unité de recherches sur le sommeil normal et pathologique et B. Sadzot, aujourd'hui chef de service associé en neurologie». poussé ses collaborateurs à faire une thèse de doctorat, et ensuite une thèse d'agrégation de l'enseignement supé- rieur. Autant dire que ceux qui refusaient de subir ses conseils étaient priés de quitter son service, c'était la règle. «Nous avons ainsi contribué à faire nommer une dizaine d'agrégés de l'enseignement supérieur à l'ULg; parmi ceux-ci, 6 sont devenus chargé de cours ou professeur d'université». dia le débit sanguin, le métabolisme du glucose, la consommation d'oxygène au niveau du cerveau, grâce au scanner à positon et ensuite à la résonance magné- tique nucléaire. Son service eut la chance de disposer d'un cyclotron médi- nance magnétique nucléaire indépen- dants de l'hôpital, grâce aux Fonds de l'université, au Fonds national de la Re- cherche scientifique, aux crédits de la Fondation Reine Elisabeth, des PAI (Pôles d'attraction interuniversitaire) rattachés aux services du Premier Ministre, et de fonds internationaux. «En épileptologie, ces techniques d'imagerie permirent de montrer que les "foyers" épileptiques du cortex cérébral se caractérisaient par un hypométabolisme cellulaire et un hy- podébit vasculaire. Ces particularités se révélèrent très intéressantes dans le repé- rage cérébral de ces foyers et ainsi, dans leur approche neurochirurgicale (exci- sion). Dans le cadre des études sur le sommeil, nous fûmes parmi les tout pre- miers à montrer que le sommeil "lent", le plus réparateur sur le plan physique (ondes lentes à l'électroencéphalo- gramme) s'accompagnait d'un hypomé- tabolisme et d'un hypodébit vasculaire global du cerveau. A l'opposé, le som- meil "rapide" (ondes rapides à l'E.E.G.) encore appelé sommeil à mouvements oculaires (REM des auteurs anglo- saxons), ou sommeil des rêves, se distin- guait par un métabolisme et un débit sanguin élevés, du même ordre de gran- deur que le cerveau "éveillé", alors que le sujet est profondément endormi (som- meil encore appelé "paradoxal")». puisque, dans sa grande largesse (!), la faculté m'avait donné au départ un électroencéphalogramme qui venait du secteur de neurologie que je diri- geais au département de médecine in- terne et un appareil d'E.E.G. portable Bonnal, célèbre neurochirurgien qui formera par ailleurs le Pr Jacques Brotchi (ULB). Cela m'a permis de par- tir de zéro et dès lors, de pouvoir choi- sir mes collaborateurs et progressive- ment de faire l'achat d'outillages très performants. Nous sommes devenus un des services les mieux fournis de toute la Belgique. Je le dis sans fausse prétention car c'est la vérité... Nous avons développé des équipes de re- cherche très compétentes sur des sujets plus divers, tels que les mouvements anormaux, les maladies dégénératives et les grandes fonctions cognitives (la mémoire...), en particulier avec le pro- fesseur Eric Salmon. Nous avons ac- cueilli de nombreux chercheurs étran- gers et belges, notamment Steve Lau- reys, qui est resté à Liège et a fait une très belle carrière». un excellent souvenir de ses étudiants, en particulier de son dernier cours à l'ULg où ceux-ci lui ont offert la penne (casquette des étudiants) et un magni- fique livre sur l'un de ses peintres pré- férés, Alechinsky. Un souvenir émou- vant auquel il ne s'attendait absolu- ment pas. «Quoique mon cours était très lourd, je mimais des crises d'épi- lepsie et d'autres symptômes tels que les mouvements anormaux, ce qu'ils appréciaient beaucoup. J'ai appris ces mimiques avec mon maître Gastaut car, quand j'étais de garde et que je rapportais un cas de crise d'épilepsie, il me disait: «Franck, je m'en fous, mi- mez-la moi!». Ce que je faisais. J'avais un peu un don d'acteur!». |