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31
l
Neurone
·
Vol 17
·
N°7
·
2012
d
ouleur
AUX CONFINS DE L'ONCOLOGIE
l'
euthanasie
en
b
elgique
:
résultats
d
'
études
récentes
sur
les
pratiques
et
attitudes
des
médecins
En 2002, l'euthanasie était légalisée en Belgique. Afin d'évaluer la mise en oeuvre
de la loi relative à l'euthanasie ainsi que l'observance des précautions liées à sa
pratique dans notre pays, une étude sur la déclaration des cas d'euthanasie et le
respect des conditions et procédures légales par les médecins a été mise sur pied
dans le cadre du projet MELC (Monitoring the quality of end-of-life Care in
Flanders) du programme IWT-SBO. De cette étude, il ressort que 3.443 cas
d'euthanasie ont été déclarés en Belgique entre 2002 et 2009. Par ailleurs, le
nombre de déclarations augmente chaque année. L'euthanasie est principalement
pratiquée chez les jeunes patients et les patients cancéreux. En 2007, le
pourcentage de déclaration des cas d'euthanasie en Flandre était estimé à 53%.
Dans les cas non déclarés, les conditions et procédures légales relatives à
l'euthanasie ne sont généralement pas respectées à la lettre: la demande écrite du
patient fait plus souvent défaut, le médecin consulte moins souvent des confrères
et autres prestataires de soins, l'euthanasie est plus fréquemment pratiquée à
l'aide d'opiacés et ces derniers sont la plupart du temps administrés par des
infirmiers. Dans l'ensemble, les médecins belges accueillent positivement la loi
relative à l'euthanasie et le contrôle social de la pratique de l'euthanasie. Les
croyances ou les convictions des médecins sont les principaux facteurs influençant
leur attitude vis-à-vis de l'euthanasie.
Introduction
Le débat social extrêmement complexe et passionnant sur l'euthanasie préoccupe
tant la population globale que les médecins et les responsables politiques. Lorsqu'un
pays envisage de légaliser l'euthanasie, la possibilité d'exercer un contrôle efficace
sur la pratique de l'euthanasie et de garantir une pratique médicale rigoureuse est
souvent au centre des préoccupations. Chez nous, l'euthanasie est organisée par la
loi depuis 2002, ce qui fait de la Belgique l'un des rares pays au monde, avec les Pays-
Bas et le Luxembourg, où l'euthanasie peut être pratiquée légalement moyennant le
respect de conditions strictes. Par euthanasie, on entend l'acte pratiqué par un méde-
cin consistant à mettre fin intentionnellement à la vie du patient à la demande ex-
presse de celui-ci (4). Lorsque l'euthanasie a été légalisée, les autorités ont répondu à
la demande de contrôles et de mécanismes garantissant la pratique rigoureuse de
l'euthanasie en intégrant un certain nombre de conditions et de procédures de pré-
caution dans la loi relative à l'euthanasie et en créant une Commission fédérale de
contrôle et d'évaluation de l'euthanasie (ci-après dénommée la Commission),
laquelle a pour mission de veiller au respect de la loi relative à l'euthanasie (4-7).
La loi relative à l'euthanasie permet aux médecins de répondre à la demande d'eutha-
nasie d'un patient dans un cadre légal, pour autant que les conditions et procédures
décrites dans la loi soient respectées. Ainsi, le patient qui demande l'euthanasie doit
Tinne Smets
1
, Luc Deliens
1,2
1. Onderzoeksgroep Zorg rond het
Levenseinde, VUB et UGent
2. Department of Public and Occupational
Health, EMGO Institute for Health and
Care Research, VU University Medical
Centre, Amsterdam, Pays-Bas
N1749F
Keywords:
control ­ end-of-life care ­
end-of-life decision ­ euthanasia
­ physician-assisted death ­
terminal care