pable de se défendre face à ce «tsunami» neurobiologique. Ce débordement se traduit cliniquement par un épisode ma- niaque. neurotoxicité? met d'approcher la notion de neurotoxi- cité de l'épisode maniaque. On peut définir la «charge allostatique» comme le prix payé par l'organisme face à un stress répété. On peut dès lors considérer le trouble bipolaire comme une maladie caractérisée par l'accumulation d'états allostatiques dont la charge augmente avec le nombre d'épisodes. Les facteurs de stress évoqués plus haut sont à l'origine des facteurs secrétés vi- sant la protection de l'organisme. Par exemple, face à un danger, notre cer- veau intègre et organise la réponse de l'organisme au travers des systèmes car- diovasculaires, métaboliques et immuni- taires. Mais quand le stress se répète et que les réponses sont inappropriées, les facteurs de stress induisent non plus une protection, mais une (neuro)toxicité. en plus la neurotoxicité per se de l'accès maniaque. Comment l'expliquer? teurs de stress débordent un cerveau trop fragile, induisant une toxicité, caractéri- sée par exemple par une réorganisation structurelle (atrophie de l'hippocampe via le BDNF ou dysfonction amygda- lienne par exemple). De récentes études pointent également l'importance fondamentale du stress oxydatif, dont on a démontré une aug- mentation sérique de ses marqueurs (cal- cium binding protein B entre autres). Quand on connaît les dégâts d'un stresss oxydatif répété (dégradation de l'ADN, plus possible de l'éviter! dopamine dans cette neurotoxicité? rôle en tant que médiateur du stress oxy- datif à travers un dysrégulation de l'ho- méostasie des sous-types de récepteurs dopaminergiques. Le cercle vicieux est donc installé: le stress répété agresse le cerveau déjà fra- gilisé du patient bipolaire. Sa charge al- lostatique augmente et diminue inexora- blement sa capacité à se défendre. In fine, la charge allostatique augmen- tant, les conséquences cliniques du- rables apparaissent: dégradation co- gnitive, développement de troubles somatiques comme l'obésité, le diabète et les troubles cardiovasculaires. Il y a donc un lien évident entre l'accu- mulation des épisodes maniaques, la di- minution de la capacité de réaction et développement de troubles cognitifs et somatiques. neurotoxicité du lithium et de certains antipsychotiques? lithium et de la plupart des antipsycho- tiques, sur les plans cognitif et soma- tique. Nous savons également d'après les études que le lithium, chez des vo- lontaires sains, diminue certaines fonc- tions cognitives, comme la mémoire. Certaines études pointent également une diminution de la créativité. Ces consé- quences semblent être confirmées par certaines études d'imagerie, où, comme le valproate, le lithium diminue le signal dans plusieurs zones cérébrales, tou- jours chez le volontaire sain. Nous ne disposons pas, à ma connaissance, de plus amples données. Les études sur les patients bipolaires non tants, tant elles diffèrent de celles sur patients traités par la sévérité moindre des symptômes. D'un autre côté, que ce soit le lithium ou les antipsychotiques, aucun n'a pu prou- ver une amélioration directe des capaci- tés cognitives... Comme évoqué plus haut, l'épisode ma- niaque per se est facteur de dégradation somatique et cognitive. Peu d'études existent pour faire la part des choses. Mais citons ici les travaux de MP Del- Bello qui, investigant l'évolution structu- relle de l'amygdale chez les enfants avec diagnostic de trouble bipolaire, a pu mettre en évidence une diminution sta- tistiquement significative de leur vo- lume, alors que les sujets n'avaient ja- mais été traités. Sans faire d'angélisme, il convient dès lors d'être prudent chez nos patients. Tenant compte des risques liés directe- ment aux médicaments, tout traitement qui permet de diminuer le nombre d'épi- sodes maniaques et donc la charge allo- statique doit être soutenu et fortement encouragé! types de neurotoxicité? de l'épisode maniaque a un intérêt cer- tain: considérer que cet épisode a des conséquences à très court terme, mais également des conséquences à long terme. Dans tous les cas, il s'agira de li- miter le risque de rechute maniaque. Evoquons ici deux pistes. imparfait mais qui a prouvé son effi- cacité. Premier principe: la médica- tion doit toujours être priviligiée par rapport à la non-intervention chez un patient diagnostiqué bipolaire I, sur- tout s'il est jeune. En effet, la charge allostatique risque d'augmenter si un épisode devait se reproduire. Le |