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l
Neurone
·
Vol 17
·
N°7
·
2012
Nous avons particulièrement retenu, dans
le cadre de l'Enseignement supérieur de
la Neurologie, l'excellente mise à jour sur
la céphalée hypnique par M Lantéri-Mi-
net (Nice): céphalée primaire caractérisée
par des crises non pulsatiles, apparaissant
typiquement après l'âge de 50 ans, plus
de 15 fois par mois et uniquement pen-
dant le sommeil; pas de dysautonomie, ni
aspect migraineux associé. Les crises ré-
veillent le patient et durent plus de 15
minutes après le réveil. La prévalence se-
rait de 0,3% parmi les patients céphalal-
giques mais de 1,4% chez les plus de 65
ans. La physiopathologie en reste incon-
nue, d'autant qu'elle n'est pas liée à une
phase spécifique du sommeil. L'origine
serait hypothalamique de par la mise en
évidence à ce niveau d'une réduction de
substance grise. Le traitement comporte
indométhacine ou lithium en préventif,
mais la caféine est généralement préférée
en première intention (2).
Par ailleurs, au Club de l'Environnement,
la canadienne Mergler a rappelé les dif-
férentes découvertes les plus pertinentes
de l'influence de toxicité environnemen-
tale sur notre cerveau: la toxicité sur les
tissus nerveux relève plus souvent d'ex-
position faible mais durable, éventuelle-
ment multiple, plutôt qu'aigüe! La vul-
nérabilité des enfants et des personnes
âgées est plus nette.
Trois exemples illustrent bien le travail
des chercheurs en neurotoxicologie.
·
A partir de 1982, au Canada, les tra-
vaux de Needleman (3) font diminuer
le taux de plomb admis dans l'es-
sence, car on démontre que les en-
fants exposés au plomb ont un Quo-
tient Intellectuel (QI) beaucoup plus
souvent inférieur à 100!
·
Plus récemment, en forêt amazo-
nienne, la toxicité motrice et visuelle
du mercure a fait conseiller une ali-
mentation à base de poissons herbi-
vores plutôt que piscivores, ces der-
niers contenant plus de mercure.
·
Le Manganisme (Manganica locura)
est connu depuis 1987 chez des
meuleurs qui démontraient des
symptômes neuropsychiatriques et
parkinsoniens, en aggravation même
après la fin de l'exposition au
toxique. Plus récemment, ce sont les
mineurs (mines de Mn au Chili) et
soudeurs qui sont exposés (surtout
s'ils ne mettent pas de masque): les
études montrent une accumulation
du Mn dans les ganglions de la base
et d'autres régions du cerveau, mais
la corrélation avec l'exposition
cumulée est plus significative avec
l'atteinte de la mémoire de travail
(4-5). Tout récemment, des études au
Québec ont montré que le Mn dans
l'eau de consommation (bien plus
Photo 3: Mini-auditoire pour la présentation des posters.
La toxicité sur les tissus
nerveux relève plus
souvent d'exposition faible
mais durable,
éventuellement multiple,
plutôt qu'aigüe.