que le Pr Katrien Kesteloot, direc- trice financière de l'UZ Leuven, a congrès `Together we care'. Pour elle, c'est clair: il est grand temps de tout reprendre à zéro! S'il rejoint pleinement cet avis, son collègue Dirk Ramaekers, directeur médical du réseau hospitalier d'Anvers, souligne aussi que l'idée n'est pas nouvelle. Les choses n'avancent toutefois pas beaucoup dans la pratique, a-t-il fait remarquer en appelant à passer enfin à l'action. estime également que le financement Au vu de la contribution substantielle (43%) dont s'acquittent actuellement les méde- cins, il exige toutefois que ceux-ci aient leur mot à dire dans la refonte du système. Il a aussi quelques réserves vis-à-vis du concept du financement `all-in'. «Ma propre discipline, la biologie clinique, est largement forfaitisée depuis 1988. Cela n'en a absolu- ment pas amélioré l'efficience, et le nombre de prestations continue à augmenter. Il y a d'autres solutions pour maîtriser les coûts que de tout intégrer dans un budget unique.» Il est également convaincu qu'il est impos- sible de prédire quel impact auront dans 15 ans les mesures prises aujourd'hui. «Un financement au forfait est en tout cas synonyme de coûts administratifs accrus, car la mesure des résultats impose d'enre- gistrer une foule de données. En compa- raison avec d'autres pays, la Belgique y consacre actuellement un budget relati- vement modeste... Sans compter que nos médecins préfèrent consacrer leur temps à soigner leurs patients qu'à encoder des données.» Le Dr Guy Peeters, président des mutua- lités socialistes, s'inquiète surtout de l'accessibilité des soins, soulignant que «dans ce double système de financement, les déficits sont reportés sur le malade par le biais des suppléments». Pour lui, l'heure du changement a enfin sonné après des décennies d'attente et au vu évolution est nécessaire, pour ne pas dire urgente. «Cela dit, elle ne se fera pas non plus en un jour, car le système doit être par- faitement au point. Il faudra par exemple éviter que les hôpitaux ne mettent en place une forme de sélection des risques. Et il est important de contrôler l'enregistrement», a-t-il souligné. Lui aussi estime par ailleurs capital que les médecins soient impliqués dans les changements à venir. mais pas uniquement du Service des Soins de Santé de l'Inami, plaide pour que des mesures soient prises dans les plus brefs délais. «Nous devons pouvoir admettre que la nomenclature a atteint ses limites. On observe par exemple que, en dépit de l'existence de stimuli fi- nanciers, les généralistes ne participent pas à la consultation oncologique multidisci- plinaire. Ce n'est donc pas qu'une question d'argent.» Il évoque également les trajets de soins, péniblement mis sur pied au dé- part d'un véritable `patchwork' de codes de nomenclature. «Un autre exemple: les statistiques de mortalité hospitalière à 30 jours après AVC hémorragique sont par- ticulièrement mauvaises. Le plan de soins de ces patients commence forcément par le 112, pour se poursuivre par le SMUR, les soins intensifs, le neurologue, la revalida- tion, le généraliste... Allons-nous vraiment nous astreindre à le financer petit mor- ceau par petit morceau par le biais de la nomenclature? Comment voulez-vous alors parvenir à une vision globale en termes d'organisation et de budget?» qualité n'est pas suffisamment mesurée. Et un financement au forfait n'est pas suffisant», nuance Dirk Ramaekers. «Ce n'est pas non plus parce qu'une myriade de prestataires s'affairent autour d'un patient chronique que celui-ci sera mieux soigné; choses et génère des coûts supplémen- taires.» sois appelle à faire simple: bien encadré, le généraliste assurera parfaitement une bonne partie des soins chroniques. «Les gestionnaires d'hôpitaux se focalisent sur de grands changements, alors qu'il y a tant de gaspillage dans le système actuel... Pourquoi ne pas commencer par optimiser ce qui existe sans vouloir jouer les appren- tis sorciers? La question sera d'ailleurs mise sur le tapis tout prochainement, lors du prochain contrôle budgétaire.» premier ministre Johan Vande Lanotte. sé une pointe de syndicalisme qui n'a pas manqué de provoquer quelques remous dans l'assemblée: «Pour ma part, je suis tout disposé à discuter d'un nouveau sys- tème de financement hospitalier... mais je peux vous assurer que ma base n'hésitera pas à semer la pagaille le cas échéant», a souligné le vice-président de l'Absym. actuel, par le biais du Budget des Moyens Financiers (BMF) et des honoraires médicaux, est insuffisant. Au fil des an- nées, toute une série d'annexes sont en effet venues s'ajouter à la construction de base: une cabane de jardin par-ci, une vé- randa par-là, peut-être même une piscine... mais quoi qu'on en dise, cela reste une solution de fortune.» demandeurs d'un `New Deal' ment hospitalier présenté par Pieter Van Herck (Itinera), le pu- blic a eu la possibilité de donner immédiatement son avis par le biais d'un vote par SMS. Trois affirmations ont été soumises à l'appréciation des congressistes. ou `pas du tout d'accord'), la salle semblait `tout à fait' ou `largement d'accord' avec cette affirmation. clature. 41 personnes ont estimé que le double système actuel devait être intégralement ou largement conservé, mais la majorité des participants s'est prononcée en faveur d'une révision approfondie, voire d'une refonte complète du mode de financement des hôpi- taux. les responsabilités à l'échelon du réseau. Cette idée a également été plébiscitée par la salle, 27 participants seulement n'étant pas trop ou pas du tout d'accord. des participants révèle également que, outre un certain nombre de médecins et de déci- deurs politiques, l'assistance se composait essentiellement de directeurs ou cadres hos- pitaliers, sans compter qu'il y a évidemment toujours loin de la coupe aux lèvres... Mais les votes laissent néanmoins à penser que les gestionnaires d'hôpitaux sont convaincus que le temps du changement est venu. forment pour le patient un seul tout cohérent. Pour pouvoir répondre de façon efficace et efficiente à différents besoins, une telle matrice doit recouvrir non pas uniquement les hôpitaux mais l'ensemble de l'offre de soins. |