«Admissions - réadmissions justifiées», une com- mission qui dépend de la structure de concertation se réunir dans l'ombre mais fournit malgré tout (ou est- ce précisément grâce à cela) un travail bien utile. Dans la structure multipartite siègent des représentants des médecins, des hôpitaux, des mutualités, du SPF Santé publique et de l'Inami. Au début de cette année, la ministre Onkelinx (PS) a créé, sous la direction de l'administrateur général de l'Inami Jo De Cock, une «Task Force» (Journal du spécialiste 13-5) largement représentée. Cette commission s'est vu confier la mission de «concocter» de nouvelles économies. L'une des pistes de réflexion concernait les hospitalisations, soins ambulatoires et hospitaliers. La question-clé est de savoir si toutes les réadmissions se justifient sur le plan médical ou d'un point de vue des soins et/ou s'il n'est pas possible d'accroître l'efficacité (en d'autres termes, de réaliser des économies). Et c'est ici qu'intervient le groupe de travail «Admissions - réadmissions justifiées» de la structure multipartite. Ce thème a été régulière- ment étudié entre 2006 et 2012. à se demander si toutes les hospitalisations sont justi- fiées. Répondre à cette ques- tion implique la possibilité d'évaluer le caractère «adé- quat ou fondé» d'une admis- sion. La tripartite fait réfé- rence à une étude de l'hôpital universitaire de Liège. Sur la base du Résumé Infirmier mi- nimum (RIM), les chercheurs ont étudié les deux premières journées d'hospitalisation dans six hôpitaux, puis dans 23. Au total, cette étude porte sur 2.500 admissions et 12.000 journées d'hospitali- sation. Ensuite, les chercheurs ont associé le RIM au Résumé Clinique Minimum (RCM) pour vérifier si les admissions et les séjours se justifiaient non seulement sur le plan Cette étude démontre qu'en Belgique, le nombre d'admis- sions injustifiées n'est pas plus élevé que dans les autres pays. Globalement, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. La tripartite a donc estimé qu'il fallait essentiellement se préoccuper des hôpitaux atypiques (percentile 90, par exemple). Pour ce faire, un audit externe peut être réalisé. Le groupe de travail fait alors judicieusement remarquer que cela ne générera pas d'économies à court terme. transferts entre hôpitaux, le groupe de travail fait réfé- rence à une étude du SPF Santé publique datant de 2000 et à une étude de l'Agence InterMutualiste de 2007. La conclusion est chaque fois la même: les réadmissions sont essentiellement basées sur des considérations cli- niques ou liées aux soins. Il est donc «peu probable que les hôpitaux fractionnent systématiquement les séjours pour accroître le financement». Pour le groupe de travail, cette conclusion est logique. «C'était bien évidemment prévi- sible. Il est vrai qu'il est possible d'interpréter des codes et des règles de facturation de diverses manières, mais on ne peut pas contraindre des patients à des allées et venues incessantes sans motif valable,» indique-t-il. Malgré tout, le groupe de travail a constaté un pour- centage de réadmissions plus élevé que prévu dans un nombre restreint d'hôpitaux. Il s'est donc demandé s'il était «dans ce cas question de qualité de soins ou d'in- génierie financière». Il n'a pas de réponse à formuler. «Nous ne savons pas. Les hôpitaux (gardés dans l'anonymat) devraient être invités à justifier la différence.» moins en partie, due à un manque de clarté de la régle- mentation, estime la tripartite. Celle-ci fait à ce sujet spé- cifiquement référence aux règles de facturation. L'accord entre les hôpitaux et les mutualités prévoit par exemple des «congés pendant une hospitalisation», en quelque sorte des permissions de week-end. Il s'agit d'une période de cinq jours maximum au cours de laquelle le patient a la permission de quitter l'hôpital sans mettre un terme à son séjour et sans transfert vers un autre hôpital. Les hôpi- formelle. Ainsi, certains le font systématiquement, d'autres le font uniquement si le patient conserve sa chambre et y laisse ses affaires, d'autres encore consi- dèrent une «permission du week-end» comme une réadmission. Le groupe de travail note à ce propos qu'il «n'est pas normal que l'hôpital puisse interpréter ce congé librement». La nomenclature peut, elle aussi, produire l'effet inverse. Si, par exemple, il n'est possible de facturer une deuxième intervention que pour la moitié, cela peut inciter à fraction- ner le séjour, indique la tripartite. Le manque de clarté de la réglementation génère aussi des conflits entre protocole de soins et financement. «Si un oncologue choisit par exemple un protocole de chimiothérapie de quatre jours consécutifs au lieu de deux fois deux jours, l'hôpital s'en trouve lésé.» injustifiées est élevé. Pas plus qu'il n'est question de "carrousels de patients" avec réadmissions et transferts qui auraient pour objectif manifeste d'accroître le tiellement motivées par des considéra- tions cliniques.» réadmissions justifiées» conseille aux autorités de surveiller continuellement les pourcentages de réadmission et de transfert, non pas dans le but premier de réaliser des économies, mais parce qu'il s'agit là d'un indicateur intéres- sant pour accroître la qualité des soins. indiquer des sorties précoces ou la présence de com- plications, tandis qu'un nombre insuffisant de trans- ferts pourrait suggérer une sous-exploitation des soins. Bien que les hôpitaux reçoivent un feedback sur le nombre de réadmissions et de transferts, il n'est pas très pertinent. En effet, ils ne peuvent pas comparer leurs propres résultats avec les données nationales. Il n'existe pas non plus de contrôles spécifiques. Dans l'ensemble, les (ré)admissions et les transferts ne posent pas problème. Les moyennes dissimulent tou- tefois une distribution statistique. Il importe donc de «prêter attention aux écarts type et aux cas anormaux», ce qui d'emblée plaide en faveur d'une intensification des contrôles ciblés: pour certaines affections ou dans certains hôpitaux. Enfin, le groupe de travail invite le SPF Santé publique et l'Inami à réviser certaines règles concernant la tari- fication/facturation. En effet, certaines de ces règles sont actuellement «non contraignantes ou peu pré- cises, elles incitent à fragmenter un séjour hospitalier et à procéder à une réadmission.» |