l'identification des altérations génétiques qui mènent à la carcinogenèse et le développement de produits qui peuvent effectivement inhiber les voies d'activation du cancer. Ce principe a permis l'autorisation de plusieurs agents anticancéreux dans des indications spécifiques (vémurafénib pour les mélanomes avec mutation BRAF V600E, crizotinib pour les NSCLC avec réarrangement EML4/AKT, vandetanib pour les cancers thyroïdiens médullaires avec surexpression du EFR ou du VEGF...). «Mais ces mutations qui peuvent se manifester dans des phénotypes bien définis, apparaissent souvent aussi dans des phénotypes inattendus, voire pour des tumeurs au sein desquelles elles n'étaient pas répertoriées. Ce qui a justifié la réalisation d'un profilage génétique à large échelle», signale Apostolia Tsimberidou. «Le bénéfice de ce profilage a été clairement démontré au MD Anderson Cancer Center sur base de 1.144 patients dont 40,2% avaient au moins une altération. Traiter ces patients avec un agent anticancéreux conforme au profil a permis un taux élevé de réponse (27% 2,2 mois, p < 0,0001) et une survie plus longue (13,4 vs 9,0 mois, p < 0,0001) (1)». Aujourd'hui, ce sont 2.282 échantillons tissulaires qui ont pu être analysés dans ce programme, avec 52,2% des tumeurs présentant au moins une aberration. «Les résultats obtenus sur cet échantillon plus large confirment largement ce qui a été démontré sur la première analyse», poursuit-elle (Figure 1) (2). tumorale et de la variation du profil dans le temps (3), «un défi qu'il faut intégrer dans le contexte actuel où les biopsies de métastases sont loin d'être d'application quotidienne, où ces biopsies ont un coût et sont parfois difficiles à réaliser pour obtenir la quantité de tissu nécessaire.» Mais le jeu en vaut la chandelle car cela devrait permettre, outre la détermination du meilleur traitement possible, la définition de combinaisons thérapeutiques et le moment optimal pour les introduire et les associer à la chimiothérapie. C'est dans cette optique que le MD Anderson Cancer Center vient de mettre sur pied l'essai IMPACT II. dont le profil moléculaire a été établi par Caris Life Sciences que Daniel Von Hoff (Scottsdale) s'est appuyé pour fournir quelques éléments de réflexion (4). Pratiquement, ce sont les cancers les plus fréquents (les 10 plus fréquents dans chaque sexe) ainsi que 10 cancers rares (avec cependant au minimum 100 cas représentés par type de cancer) qui ont été répertoriés pour diverses altérations: amplification HER2 dans le sein, mutations dans le NSCLC, etc. Cette recherche a également permis d'identifier des cibles nouvelles et/ou inattendues comme l'amplification HER2 dans 6,7% des NSCLC ou encore une mutation KRAS dans 1,6% des cancers de la prostate. Dans le même temps, cette méthode a permis d'identifier des cibles intéressantes dans certains cancers rares: altération ALK dans 8,3% des sarcomes des tissus mous, altération c-MET dans 10,5% et amplification du gène EGFR dans 26,4% des mélanomes, mutation KRAS dans 16,3% des cholangiocarcinomes, et expression des récepteurs aux androgènes dans 10% des sarcomes. «Toutes ces altérations inhabituelles ou moins fréquentes devraient permettre de mieux cibler les traitements», conclut von Hoff. même équipe dans le cancer du sein métastatique a été effectuée. Les patientes devaient avoir déjà reçu au moins trois lignes thérapeutiques, et un délai avant progression de 6 semaines à 6 mois avec le dernier traitement pour entrer dans l'étude de profilage (5). Les biopsies ont été prélevées dans les sites métastatiques et analysées en immuno-histochimie, par FISH et par puce à ADN, ainsi que par RPMA (reverse phase protein microarray), une technique de mapping quantitatif des voies d'activation protéique. L'objectif principal de cette étude portant sur 25 patientes très lourdement traitées (7,24 lignes thérapeutiques en moyenne) a été d'évaluer la PFS lorsque le traitement était en phase avec le profilage par rapport à la PFS `normale'. Le bénéfice était considéré comme cliniquement pertinent lorsque le ratio des PFS était > 1,3 (6), ce qui a été constaté chez 40% d'entre elles (n = 10). Les cibles les plus couramment utilisées étaient TOPO1, TS, ER/PR, TOP2A, HER2. 60% des échantillons ont pu montrer par ailleurs en RPMA une activation pour 3 cibles majeures: pan-HER-AKT; EGFR/SRC/ERK/mTOR; IGFR/RAF/MEK/PLK1. Dans ce contexte, trois patientes sont toujours en traitement après respectivement 199, 254 et 816 jours, démontrant par là non seulement la faisabilité d'un profilage génomique et protéomique pour décider du meilleur traitement possible, mais aussi le bénéfice potentiel pour certains. et s'adaptant sur les données concernant des agents anticancéreux non encore approuvés, est réalisable au quotidien, comme l'a montré un essai récent. Il a permis de retrouver au moins une aberration dans 62% des cas, avec en moyenne 1,6 aberration/échantillon (7). 1. Tsimberidou AM et al. Clin Cancer Res. 2012;18(22):6373-83. 2. Tsimberidou A et al. 2013 ASCO Educational Book; 118-125, available on asco.org/edbook. 3. Gerlinger M et al. N Engl J Med. 2012;366(10):883-92. 4. Gatalica Z, Von Hoff D. ASCO 2013. Abstract#11001. 5. Jameson G. ASCO 2013. Abstract#TPS11123. 6. Von Hoff DD et al. J Clin Oncol. 2010;28(33):4877-83. 7. Miller A. ASCO 2013;Abstract#11020. (MD Anderson Cancer Center) ailur -fr |