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Spécialiste
®
Le
N°12-9
7-14 novembre 2012
Charleroi X
bimensuel
P913976
www.lespecialiste.be
EDITORIAL
L'actualité des médecins spécialistes
15 hôpitaux généraux dans le rouge
En 2011, 15 hôpitaux généraux sur 99 ont eu un résultat d'exploitation final négatif. Ils étaient 18 dans ce cas en 2010 et 10 en 2008. 26 institutions
ont présenté l'année passée un résultat d'exploitation courant négatif (avant résultat exceptionnel) pour 20 en 2008. C'est un des enseignements de
l'étude Maha (Model for automatic hospital analyses) de Belfius, qui compare depuis 19 ans la situation financière des hôpitaux généraux.
Contrairement à l'année passée, le chiffre d'affaires global des hôpitaux n'a pas été impacté par une forte diminution des honoraires des médecins.
Rappelons qu'en 2010 d'importantes mesures d'économies avaient été réalisées au niveau des honoraires. Le chiffre d'affaires global de l'ensemble
des hôpitaux s'élève désormais à 13,6 milliards d'euros. Il a augmenté de 4,95% par rapport à 2010.
Les auteurs de l'étude pointent une réduction significative de la contribution positive de la pharmacie hospitalière au résultat final. En raison de la
forfaitarisation des produits pharmaceutiques et des mesures d'économies, l'apport de la pharmacie chute d'un tiers.
1,2 milliard d'investissement
Les hôpitaux continuent à investir dans la pierre. Ils ont en effet
dégagé 1,2 milliard d'euros (+9,01% par rapport à 2010) pour réaliser
de nouveaux projets et de nouvelles constructions. Ces investissements
sont financés par des emprunts et par les hôpitaux eux-mêmes.
A ce sujet, au Sud du pays, la ministre régionale de la Santé, Eliane
Tillieux, compte mettre sur pied un outil régional wallon qui pourrait
garantir les emprunts hospitaliers. Les hôpitaux wallons et bruxellois
pouvant profiter pour des travaux prioritaires de la règle des 10/90
pour les subsides à la construction ­ soit 10% des subsides à charge
de la Région et 90% à charge du Fédéral ­, ils doivent pouvoir
avancer 90% des subsides avant d'être remboursés en 33 annuités
via le budget des moyens financiers (BMF). Comme par les temps
qui courent, les banques prêtent plus difficilement d'importantes
sommes d'argent, l'objectif de la ministre Tillieux est de pouvoir aider
les hôpitaux emprunteurs en garantissant leurs emprunts auprès des
organismes financiers.
Vincent Claes
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JS0215F
Informatisation: l'heure est
enfin à la concertation
Suppléments hospitaliers:
le Phisop calme le débat
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PAGE 5
Déontologie: Mdeon rappelle
les règles de base
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Cotisations sociales:
les indépendants pour le
changement
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Répartition & évolution / 99 Hôpitaux généraux
89
86
81
84
-10
-13
-18
-15
Résultat positif
2008 2009 2010 2011
Résultat négatif
> 5
2<>5
1<>2
0<>1
0<>-1
-1<>-2
-2<>-5
>-5
% CA
Source: MAMA
Passage obligatoire par le MG: l'éternel débat
Une nouvelle
nomenclature
inacceptable
6
NEUROPSYCHIATRIE
Les recommandations
ADA-EASD 2012
18
DIABÉTOLOGIE
Parfum
d'
Amérique
26
CHEVROLET MALIBU
JS0214F
Pour lutter contre la pénurie de praticiens, les médecins experts
de la Commission de planification de l'offre médicale ont récem-
ment proposé cinq mesures prioritaires. La première de celles-ci
est de rendre le passage par le médecin généraliste obligatoire
pour dissuader le patient de consulter d'abord le spécialiste.
L'idée n'est pas nouvelle et déchaîne toujours les passions. Cela
fait des années que les syndicats médicaux se disputent au
sujet de l'échelonnement. Le GBO et le SVH sont pour, l'Absym
contre.
Le Groupement belge des praticiens estime que «l'échelonne-
ment passe par une augmentation significative du ticket modéra-
teur pour les interventions réalisées par le médecin spécialiste sans
accord préalable du médecin généraliste. Les autorités doivent
assumer cette contrainte exercée pour les patients qui ne "res-
pectent pas les règles du jeu"»
.
Pour l'Absym, l'échelonnement est «une régression de notre
système de soins. Un des droits essentiels du patient est le libre
choix du médecin auquel il s'adresse, comme précisé dans la loi sur
le droit des patients 2002.(...) L'interdiction du recours direct à
un spécialiste présuppose l'omniscience et l'omnipotence de
l'acteur de première ligne, qui se charge en outre bien entendu du
rôle de filtre à vocation économique.»
L'introduction par le ministre Demotte de l'échelonnement soft
en février 2007 a été un échec. Pour rappel, cette mesure
permet au patient de bénéficier une fois par an d'une réduction
de son ticket modérateur chez certains spécialistes s'il a d'abord
consulté son généraliste.
Au-delà des positions idéologiques, la véritable question qu'il
faut se poser est de savoir si le passage obligatoire du patient
chez le généraliste va vraiment permettre de résoudre le
problème des poches de pénurie qui existent en médecine géné-
rale et dans certaines spécialités (gériatries, urgentistes, psychiatrie
juvénile, oncologie...). Cette mesure va-t-elle, par exemple,
pousser certaines spécialités à retourner exercer à l'hôpital et
donc à accepter les contraintes (garde, prélèvement...) imposées
par les gestionnaires hospitaliers?
Vincent Claes, rédacteur en chef