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Le Spécialiste
12-9
7 novembre 2012
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D
epuis 2008, le Réseau des Praticiens
Hospitaliers des Institutions de Soins
Publiques de la région wallonne (Phi-
sop), qui regroupe de nombreux responsables
de conseils médicaux et entend représenter,
via leurs conseils médicaux, les médecins des
13 hôpitaux publics généraux de la région
wallonne, intervient régulièrement par voie
de presse ou lors de contacts avec les auto-
rités sur des dossiers qui préoccupent les
médecins. Le récent avis du Phisop sur l'étude
du KCE consacrée aux revenus des médecins
n'est, par exemple, pas passé inaperçu.
Réagissant à froid aux déclarations musclées
de l'Absym et de Laurette Onkelinx sur la
mesure visant à supprimer à partir du
1
er
janvier 2013 certains suppléments d'ho-
noraires, le Phisop fait part de ses réflexions
à ce sujet. «La suppression des suppléments
d'honoraires en chambres à deux lits n'est pas
susceptible d'avoir un impact, que ce soit qua-
litatif ou fi-nancier, sur le fonctionnement de
nos institutions
», commente Thierry Derème,
président du Phisop, au nom des conseils
médicaux des hôpitaux publics wallons*.
«Comme de nombreux autres hôpitaux du
pays, de longue date, les hôpitaux publics de
la région wallonne n'appliquent pas de supplé-
ments d'honoraires pour les hospitalisations en
chambres à deux lits.»
Pas de chantage
Le Phisop estime que «la conclusion d'un
accord médico-mutualiste est un objectif
important pour les médecins de nos institu-
tions, comme il l'est aussi pour de nombreux
confrères extra-hospitaliers, généralistes
notamment. Cet accord, non seulement définit
le montant des honoraires portés en compte
pour les prestations médicales dispensées dans
nos hôpitaux (où, pour rappel, tous les méde-
cins sont tenus d'appliquer la Convention),
mais aussi garantit l'octroi à ceux-ci du statut
social des médecins. Le conditionnement de la
reconduite d'un accord médico-mutualiste à
l'autorisation de suppléments d'honoraires en
chambres à deux lits nous apparaît injustifié.»
Pour le Phisop, la suppression des supplé-
ments d'honoraires en chambre double,
inscrite dans l'accord de gouvernement, est
présentée non comme une remise en cause
du principe des suppléments d'honoraires mais
bien comme une consécration de la chambre
à deux lits en tant que «standard» pour
les hospitalisations dans les lits généraux.
«Cependant, il nous apparaît essentiel
que le gouvernement s'attelle en parallèle
et avec la même célérité aux autres dossiers
de l'accord de gouvernement concernant le
fonctionnement des hôpitaux, et notamment
à la révision de la Loi sur les hôpitaux en ce
qui concerne la transparence financière et
la participation des médecins aux décisions
institutionnelles. Il incombe au gouvernement
de garantir un cadre à la fois légal et financier
qui permette d'assurer le fonctionnement
adéquat, avec leurs spécificités propres, des
réseaux hospitaliers public d'une part, privé et
associatif d'autre part.»
Le Phisop plaide pour
le maintien de réseaux hospitaliers, complé-
mentaires, ayant chacun ses spécificités.
Se dégager des contingences
locales
Le Dr Derème rappelle que le Phisop s'em-
ploie notamment à essayer de promouvoir
l'avis du corps médical dans les processus
décisionnels pour tout ce qui concerne la
qualité et l'accessibilité des soins à l'hôpital.
Concernant le secteur spécifique des hôpi-
taux publics, le Phisop insiste depuis plusieurs
années sur l'impérieuse nécessité de mettre
en place une structure de coordination à
l'échelon régional, en vue d'un fonctionne-
ment plus intégré, plus efficace et moins
dépendant des contingences locales. «Régu-
lièrement, nous avons des échanges avec les
autorités fédérales ou régionales concernant
le fonctionnement du secteur hospitalier dans
notre pays... Mais ça ne veut évidemment pas
dire que nos propositions sont toujours suivie
d'effet»
, souligne Thierry Derème.
Le Phisop n'est en effet pas un syndicat médi-
cal ou une fédération hospitalière et ne siège
donc pas dans les commissions officielles
où se prennent les décisions. Néanmoins, ce
«conseil médical» des hôpitaux publics
wallons, qui entend représenter près de 2.000
prestataires de soins, compte bien continuer
à faire entendre sa voix et à faire part de son
expertise basée sur son expérience du terrain.
*
A l'exception d'un conseil médical d'un hôpital qui
n'avait pas encore pu discuter du texte de consensus
émis par le Phisop.
Vincent Claes
JS0217F
DÉBAT SUR LES SUPPLÉMENTS HOSPITALIERS
Phisop:
«Le gouvernement doit améliorer la participation
des médecins aux décisions institutionnelles»
Dans le débat animé qui oppose,
d'un côté, l'Absym et, de l'autre,
la ministre de la Santé publique
et certaines mutuelles au sujet
de la suppression des supplé-
ments d'honoraires en chambre
commune et à deux lits, le Phi-
sop souhaite exprimer un avis
plus nuancé.
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LE GRAPHIQUE DE LA QUINZAINE
Répartition géographique des
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JS0228F
Thierry Dereme