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GUNAIKEIA
VOL 18 N°9
2013
Sébastien Gilliaux
G1653F
Brides vaginales en postpartum
Sébastien Gilliaux, Nicolas Royer
Département de Gynécologie-Obstétrique, Clinique et Maternité Sainte-Elisabeth, Namur
Il s'agit d'une patiente de 34 ans ayant accouché dans
une autre institution par voie basse avec épisiotomie et
utilisation de forceps. Elle se présente à la consultation
afin d'obtenir un avis au sujet de son épisiotomie. Suite à
une mésentente avec son gynécologue après un lâchage
de suture, la patiente n'a pas consulté. Elle a développé
d'importantes douleurs et a appliqué de l'argile au niveau
de la suture. Suite à cela, elle se plaint de douleurs rési-
duelles et de dyspareunie majeure. À l'examen clinique, on
note effectivement un lâchage de la suture, cicatrisée en
seconde intention avec la création de 2 brides au niveau
de la paroi latérale du vagin (
Figure). Suite à cette consta-
tation, nous avons convenu une réfection vaginale sous
anesthésie générale.
Après section des brides, nous avons suturé les points
d'insertion des brides afin d'éviter une récidive. Un point
de rapprochement a également été réalisé de manière à
rapprocher les deux berges pigmentées de la zone de lâ-
chage (
Figure). Après soins par Isobetadine gynécologique
1x/jour pendant 7 jours, l'examen clinique de contrôle
montre une anatomie normale avec complète disparition
des brides.
Dans la littérature, on retrouve très peu de cas de brides sur-
venant dans le post-partum. Leur incidence est difficile à esti-
mer étant donné la probable absence de publication. En 2007,
Seebusen et Erwood rapportent le dixième cas et le comparent
aux 9 autres publications de brides labiales postnatales décrites
dans la littérature. Parmi ces situations, on retrouve 8 accou-
chements eutociques et 2 ayant nécessité l'application d'une
ventouse. Un traumatisme périnéal était systématique (1).
Après un accouchement avec épisiotomie et application d'un
forceps, notre situation clinique a pour particularité d'avoir
probablement résulté d'une application locale d'argile après
lâchage spontané de la suture. Il n'existe pas de cas similaire
retrouvé dans la littérature.
Parmi les mécanismes pathophysiologiques, un hypo-
estrogénisme de la période postnatale immédiate a principale-
ment été évoqué et comparé aux fusions labiales de la jeune fille
ou de la femme âgée. Cependant, aucun
case report n'a rapporté
l'efficacité d'une crème estrogénique. Dans chaque cas et
comme dans notre situation, le traitement définitif est la
reprise chirurgicale (1).
Référence
1.
Seehusen DA, Earwood JS. Postpartum labial adhesions. J Am Board Fam Med
2007;20(4):408-10.