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GUNAIKEIA
VOL 18 N°9
2013
Commentaires
Prévalence
Malgré les informations lacunaires, des facteurs de risque
potentiels sont formulés. Une étude rétrospective a révé-
lé que 24% des patientes présentaient une trompe nor-
male, 18% un hydrosalpinx, 13% une infection et 12%
étaient enceintes au moment du diagnostic (1). Parmi
les autres facteurs de risque, citons les malignités de la
trompe de Fallope, la tortuosité due à une endométriose
et la maladie inflammatoire pelvienne. Une cause extrin-
sèque peut aussi être à l'origine de la torsion tubaire,
comme la cicatrisation due à une endométriose ou à une
chirurgie pelvienne antérieure, un utérus gravide, des
tumeurs/kystes aux organes voisins pouvant entraîner
une congestion veineuse du mésosalpinx (2). La ligature
de Pomeroy est un facteur prédisposant à mentionner
séparément car elle est fréquemment présente chez les
patientes présentant une torsion tubaire isolée. En effet,
la prévalence de ce facteur de risque est relativement
élevée (3).
Symptômes cliniques
Généralement, la patiente ressent une douleur pelvienne
aiguë, moyenne à intense, souvent accompagnée de nau-
sées, voire de vomissements. La douleur peut être pério-
dique lorsque la trompe se détord et se retord (2). Il est
également possible qu'une masse soit palpable à hauteur
d'une des annexes. Fièvre ou hémorragie sont plus rares.
Hypertension ou tachycardie sont possibles et consécu-
tives à la douleur. La plupart des patientes présentent
une sensibilité abdominale ou pelvienne à la pression.
Des signes de péritonite peuvent être présents, auquel
cas une nécrose est à suspecter. Il convient cependant de
souligner qu'une torsion peut survenir en l'absence d'un
ou de plusieurs de ces symptômes et que ces symptômes
sont également caractéristiques d'autres affections (1).
Examens
Les examens de laboratoire doivent inclure un contrôle de
la HCG, de l'hématocrite, du nombre de leucocytes et des
électrolytes. La HCG est importante car elle permet d'ex-
clure une possible grossesse extra-utérine et parce que la
grossesse augmente le risque de torsion (1).
Figure 1: À l'avant-plan, la trompe tordue et à l'arrière-plan, l'utérus.
Figure 2: À gauche du clamp, la trompe tordue, à droite, l'ovaire intact.
Figure 3: État après résection avec, à gauche, la trompe tordue.
Le traitement consiste en une
opération chirurgicale. En premier lieu,
parce qu'il est très fréquent que le
diagnostic définitif ne puisse être posé
que pendant la chirurgie.
L'échographie est l'imagerie de premier choix pour les
patientes présentant une possible torsion de l'une des
annexes. Il est préférable de pratiquer une échographie
intravaginale et transabdominale pour bien visualiser les
processus abdominaux, ainsi que les structures pelviennes.
Les deux trompes ne sont bien visibles que si la texture est
épaissie ou remplie de liquide en cas de torsion, de gros-
sesse ectopique ou de maladie inflammatoire pelvienne
(3). L'échographie révèle une structure kystique contiguë
à la trompe, des débris dans cette structure, une dilatation
de la trompe ou une masse pelvienne compliquée.