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Heidi Van de Keere
L'
accident d'autocar dramatique de Sierre (Suisse) survenu début 2012, fatal à
de nombreuses victimes, essentiellement des enfants, est encore dans toutes
les mémoires. Comment le processus de deuil se déroule-t-il après un pareil
drame, après la perte inopinée d'un enfant ou d'un être cher en général? Quel rôle les
soignants peuvent-ils endosser? Comment apporter une aide, en tant que membre de
la famille, du cercle d'amis ou de l'entourage? Que peut-on faire soi-même? Entretien
avec Erik De Soir, spécialiste des traumas psychiques.
Le deuil:
un processus
à ne pas forcer
«Lorsque je me rends sur les lieux d'une intervention
dramatique où sont en train d'intervenir les collègues
de la police et des services de secours, explique
notre interlocuteur, mon rôle est essentiellement
structurant. Il faut réfléchir et prendre des décisions
rapidement, faire en sorte que la situation ne
s'aggrave pas davantage pour les survivants et
leurs proches. C'est ce que l'on appelle l'aide
psychologique d'urgence: stabiliser dans un contexte
déstabilisant.»
Ne pas commettre l'irréparable
Aux yeux de M. De Soir, le plus important dans ces
circonstances aiguës, c'est de ne pas commettre
d'erreur que l'on ne pourra plus jamais corriger par
après. «La possibilité de dire adieu à un être cher
sur le terrain, même si la dépouille est dans un état
particulièrement dégradé, par exemple, doit être
envisagée de manière posée. Si les membres de la
famille demandent à voir le corps, il convient de bien
réfléchir aux circonstances entourant cette éventualité
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Le Journal du Patient N°9 Décembre 2012
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